Le président tchadien est décédé, mardi 20 avril 2021, des suites de blessures alors qu’il s’était rendu au front pour combattre les rebelles du FACT. Un conseil militaire a pris le pouvoir.
C’est son fils Mahamat Idriss Déby Itno, général quatre étoiles à 37 ans, souvent appelé Mahamat Kaka, responsable de la garde présidentielle, qui a été désigné comme son successeur à Idriss Déby Itno, mort à l’âge de 68 ans.
La télévision d’Etat a publié une déclaration du porte-parole de l’armée tchadienne confirmant le décès du président Déby qui s’était personnellement rendu au front ces derniers jours pour combattre les rebelles du FACT.
« Le président de la république, chef de l’Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad », a annoncé le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad.
Un conseil militaire est mis en place et a promulgué une charte de transition.
Incursion depuis la Libye
Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) avait lancé son offensive depuis ses bases arrières en Libye le 11 avril, jour de l’élection présidentielle au Tchad.
Samedi (17.04.2021), le gouvernement avait affirmé que l’offensive, dans les provinces du Tibesti et du Kanem, avait « pris fin ». Mais des combats ont repris dimanche en fin d’après-midi, selon le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l’armée. « La situation est calme en ce moment sur le front », a-t-il toutefois déclaré lundi matin (19.04.2021).
Les premières réactions à la mort de Idriss Déby Itno
Pour Thomas Schiller, responsable du programme Sahel pour la fondation allemande Konrad Adenauer, « la mort du président Déby, qui est apparemment tombé sur le champ de bataille contre des groupes rebelles au Tchad, est un coup supplémentaire pour la stabilisation de la région du Sahel dans son ensemble. Ces derniers temps, de nombreux événements ont représenté des reculs en vue de la stabilisation de cette région ».
Parmi ces événements, Thomas Schiller cite « le putsch au Mali, la situation cahotique qui a suivi les élections au Niger et maintenant la mort de celui qui a présidé si longtemps le Tchad… tout cela va obliger à des efforts supplémentaires pour stabiliser une région de plus en plus difficile ».
Interrogé sur son analyse de la suite de la vie politique du Tchad après la mort du président Déby, l’expert Thomas Schiller affirme ne pas le savoir pour l’instant. « Il va y avoir de grandes discussions sur l’engagement à venir de la communauté internationale. Pour le Mali, le Niger ou même le Nigeria, la disparition du président Déby est d’abord une mauvaise nouvelle. Car l’insécurité et l’instabilité du Tchad aura des répercussions sur l’ensemble de l’espace sahélien ainsi que dans d’autres pays voisins du Tchad », assure encore Thomas Schiller dans une interview à la DW.
Par DW