Le propriétaire allemand d’un petit bateau de plaisance a été arrêté lundi 18 mai 2020 à Bukavu dans l’est de la République démocratique du Congo, après la mort de cinq personnes samedi soir dans le naufrage de son embarcation sur laquelle des jeunes faisaient la fête. Les naufrages sont fréquents sur le lac Kivu et les autres lacs et cours d’eau congolais mais celui-ci est d’un genre particulier. Ce n’est pas une pirogue surchargée de commerçants pauvres avec leurs marchandises qui s’est échouée en pleine nuit, mais un petit bateau à moteur de plaisance sur lequel une vingtaine de jeunes gens issus de bonnes familles de Bukavu écoutaient de la musique, buvaient de l’alcool, ou plongeaient dans les eaux du lac Kivu.
C’est ce que montrent sur les réseaux sociaux des photos et une vidéo prises juste avant le drame, samedi soir, sur ce bateau arborant les drapeaux congolais et allemand.
Le bilan est de cinq morts, a indiqué dimanche le maire d’Ibanda, une des trois communes de Bukavu, Evariste Namegabe Ntaituda. Le propriétaire du bateau a été mis aux arrêts lundi.
« Il n’a pas pris des dispositions par rapport à la capacité de son petit bateau. (…) Et puis tous ces jeunes gens n’avaient pas des bouées de sauvetage », a déclaré le ministre provincial des Transports, Claude Swedi Basila. Il lui est reproché également d’avoir embarqué une vingtaine de personnes en dépit des règles de distanciation sociale mise en place face au coronavirus. « Le responsable du petit bateau est un sujet allemand », a indiqué le maire de la commune d’Ibanda à un correspondant de l’AFP.
Les passagers « sont issus des familles nanties » de Bukavu, a déclaré le chef de quartier Nyalukemba Deo Kurasa. « Le bateau qui fonctionne à l’énergie solaire a commencé à chavirer aux environs de 19h quand les batteries se sont déchargées. Les passagers ont sauté à l’eau sous l’effet de l’alcool alors qu’ils ne savaient pas nager », a-t-il détaillé.
Un naufrage, aux circonstances plus habituelles, a été signalé sur les rapides du fleuve Congo dans la province du Tanganyika. Le bilan en vies humaines est encore impossible à établir, a indiqué l’administrateur du territoire de Kongolo, Ramazani Kyange. Comme souvent, l’embarcation comportait bien plus de passagers qu’officiellement déclaré. « Il y a 39 survivants », a-t-il indiqué, alors que le « manifeste » (la liste de passagers) n’annonçait que 20 personnes. Les recherches se poursuivent.
Par La Libre Afrique/Belga