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Royaume Kongo : territoire et organisation

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* Toute la partie nord et nord-est de l’actuel Angola était des territoires du royaume Kongo dont les frontières s’étendaient sur tout le long du littoral de l’océan Atlantique de tous ces trois actuels pays Angola, République démocratique du Congo et République du Congo (soit des ex-provinces du royaume Kongo : Soyo, Mbata, Pumbu, et des ex-territoires vassaux : Loango, Vili, etc. Cette partie dans l’actuel Angola fut détachée de l’autorité du roi Kongo par un groupe d’aventuriers portugais chassés de Mbanza-Kongo (capitale du royaume Kongo) à cause de leurs activités de commerce d’esclaves que n’approuvait plus le peuple Kongo.

En se réfugiant dans cette partie du royaume Kongo, les aventuriers portugais firent assassiner Dongo, le gouverneur nommé par le roi, avant de procéder à la sécession. Quelques années plus tard, un des fils de l’ancien gouverneur Dongo dénommé Ngola fit organiser une contre-attaque contre les Portugais qui se réfugièrent dans les terres de São Tomé. Ainsi Ngola était devenu le chef de cette partie du royaume Kongo de qui vient l’appellation originale de ce pays Ngola que les Portugais appelaient Angola.

Par contre jusqu’à ce jour dans les dialectes des peuples Kongo le kikongo (dialecte qui se prononce avec différents accents selon les ethnies) le pays nommé actuellement Angola n’a pas de prononciation, le A n’étant pas de la dialectique Kongo, ce pays s’appelle toujours Ngola en kikongo.

  • Dans la partie ouest de l’actuelle République démocratique du Congo, pays qui tire son nom par la substitution du par le C (Kongo = Congo), le royaume Kongo s’étendait du littoral de l’océan Atlantique jusqu’à la rivière Kwango, soit toute l’actuelle province du Kongo central jusqu’aux rives du fleuve Kwango.
  • Le Bandundu actuel est une entité purement politique créée par Mobutu vers les années 60, elle n’existait pas autrefois. L’actuelle ville de Kinshasa était bel et bien un territoire à part entière du royaume Kongo qui s’appelait Pumbu et dont les chefs des terres étaient les clans : Lukeni, Lukunga et Teke, les Humbu n’étant devenu un clan chef des terres que bien après.
  • Tous les peuples de l’actuel territoire de Kwango dans l’actuelle province de Bandundu, les Yaka, les Lonzo, les Mbata, les Suku, etc. sont des Bakongo et n’ont rien en commun avec les autres ethnies du Bandundu actuel. L’empire Yaka fondé vers le xviie siècle était une fabrication des Portugais qui voulaient éloigner les guerriers Yaka du royaume Kongo afin de l’affaiblir militairement.
  • Dans l’actuelle République du Congo, en dehors de la partie nord tous le reste du pays était un territoire du royaume Kongo.
  • Au Gabon il faut intégrer à cette estimation de l’étendue de l’ancien royaume Kongo, tous les territoires frontaliers avec la République du Congo et ceux du littoral de l’océan Atlantique. Car le pouvoir Kongo avait pour ambition le contrôle du littoral de l’océan Atlantique pour l’exploitation du sel marin et des coquillages “N’kodia” qui étaient sa monnaie (symbole repris sous forme d’escargot par l’alliance de Bakongo « Abako » fondée par Nzeza Nlandu en 1957, d’où est venu le premier président du Congo Kasa-Vubu et qui fut aussi à l’origine de l’indépendance du Congo en 1960.

Le pays appelé Kongo était le plus organisé de l’Afrique subsaharienne, car organisé géographiquement en entités administratives, dirigées par des chefs des clans et des terres validées par un pouvoir central basé à Mbanza-Kongo la capitale du pays. C’était un ensemble d’entités fédérées qui se soumettaient à l’autorité d’un pouvoir central.

En l’occurrence, selon Raphaël Batsîkama, cette fédération rassemblait quatre entités politiques au xvie siècle : Zita-Dya-Nza, Kongo-Dya-Mpangala, Kongo-Dya-Mulaza et Kongo-Dya-Mpanza1. C’est à la suite de cette organisation que le premier explorateur Européen (un Portugais), avait appelé ce pays « royaume Kongo » en référence au royaume du Portugal.

Les clans Kongo

Le royaume Kongo s’étendait du Gabon, Congo Brazzaville, Congo Kinshasa, Cabinda jusqu’en Angola. Il comprenait six provinces : Mbamba, Soyo, Mpangu, Mbata, Nsundi et Mpemba.

Les premiers ancêtres Nkengi Lufuma et Nzala Mpandu eurent douze enfants : Lukengo, Mulangu, Nkombo, Kanioka, Ndinda, Kana, Kimbu, Ngombe, Kalombo, Mulambi, Madionga, Lubaki. Ils étaient de grande taille et habitaient le nord de l’Ethiopie.

La tradition apprend que Nimi et Nzinga Nkuvu eurent trois enfants qui sont les souches des clans kongo : Nsaku, Mpanzu, Nzinga.

Le clan Nsaku
Représentait la sagesse, le spirituel et la justice.

Le clan Mpanzu
Représentait la science, l’artisanat et la métallurgie. Grâce à lui, les membres du clan ne manquaient pas d’outils pour la guerre et le travail.

Le clan Nzinga
Représentait le pouvoir, la politique.

Ne Mbemba Zulu fut intronisé vers 220, comme prophète et guide du peuple kongo, il le fit sortir de l’Egypte.
Vers 320, mama Mbangala fut leur guide. À sa mort, Ne Nsansukulu-a-Kanda qu’on appella aussi Nimi-a-Lukeni amena les ne-kongo au bord du fleuve Kunene où ils construisirent un premier foyer : “Kongo dia mpangala nzudu tadi”, Kimpemba en sera la capitale.

Vers 424, Ne Kodi Puangu, Ne Lunda Makanda et Ne Madiangu ma Zulu, emmenèrent le peuple pour construire un second foyer : “Kongo dia mulaza”, Kahemba puis Feshi en furent les chefferies.

Un trosième foyer fut construit vers 529 : “Kongo dia luangu” dont Zimba fut la chefferie sous l’autorité de Ne Tuti dia Tiya.

Puis vers 690, le peuple fut conduit par Na Kulunsi et mama Lemba, une femme visionnaire, jusqu’au mont Kongo dia ntotela. Là où Ne Nkembo wa Monesua et des prêtres reçurent les lois pour le peuple kongo. Là, ils fondèrent “Kongo dia ntotela”.

Plusieurs rois se sont succédé jusqu’à l’arrivée des Portugais : Mnabi Mayidi, Zanga Mowa, Mbala Lukeni. Ce dernier mena des campagnes pour agrandir le royaume. Mbama Bokota, Ngongo Masaki, Nzinga Sengele, Kalunga Punu, Nkanga Malanda, Nkulu Kiangala, Ngunu Kisama, Mandiangu Vu, dont le comportement déplut à Dieu. La disette frappa alors le pays. Mbuta Kimosi se leva comme prophète pour combattre les mauvaises habitudes et les malédictions.
Le roi Nanga Katanga ramena les Ba-Kongo vers le chemin de la justice et de la richesse.
Puis il y eut les rois Ntende Kabinda, Muabi Kunene, Mbamba Muzombo et Woyo Mpangala.
Le prophète Mbuta Kutumi se leva pour stabiliser le pays, car les troubles revenaient dans le pays. Suivirent ensuite les rois Mutende Ngidi, Nanga Mutombo, Nzinga Nuzoma, Ne Funza, Ne Muanda Munana, Naga Makaba, Nkanga Nimi, Nkuvu Mutini, Nzinga Nkuvu.

En 1457, un prophète se leva pour prophétiser l’arrivée de l’homme blanc. La rencontre avec l’Occident (en 1480) sera fatale pour le Kongo. À son arrivée Diego Cão a trouvé un royaume prospère et bien organisé. Les missionnaires qui accompagnaient cette expédition furent étonnés de trouver un peuple dont la culture est proche de la culture hébraïque avec douze tribus…

Le roi sera baptisé le 3/05/1491 sous le nom de Ndo-Nzwawu. Ainsi le Kongo est devenu le premier territoire chrétien éloigné de l’Europe. Avec le baptême du roi, les portugais espéraient avoir de l’emprise sur le royaume. Les relations se sont refroidies jusqu’à sa mort, tué par un portugais. Son frère Mvemba Lukeni lui succéda, envoya son fils au Portugal et devint le premier évêque africain de l’histoire de l’église. Mbanza Kongo devint San Salvador.

Dans les décennies qui suivirent, l’empire tomba dans la spirale de la traite des esclaves. Sous cette pression coloniale, le roi perdit son emprise sur l’empire. Celui-ci se disloqua. Chaque province, sous tutelle portugaise ou anglaise, chercha son indépendance. Les Européens profitèrent de cette situation pour prélever encore plus d’esclaves.
La province de Ngola proclamera son indépendance, d’où la naissance de l’Angola, puis les provinces de Loango, de Ngoyo et du Kakongo. La prophétesse Kimpa Vita tentera de réunifier le pays, en dénonçant toutes ces pratiques. Elle sera brûlée vive. La division complète du royaume sera décidée entre le Portugal, la France et la Belgique.
Ainsi, les Ba-Kongo perdirent tous leurs acquis. La culture kongo subit un vrai délayage jusqu’au reniement de son identité.

Croyance
Les Ne-Kongo croyaient en un Dieu Suprême et Tout-puissant, qui a créé l’univers et tous les êtres visibles et invisibles. Ils croyaient aussi aux esprits des mers, des forêts et des morts. Lorsqu’un malheur survenait, on consultait le NGANGA BUKA qui donnait des amulettes et autres poudres naturelles. Les morts n’étaient pas considérés comme morts, mais comme vivant sur l’autre rive de la mer MPINDA.

La tradition transmit à toutes les générations que Dieu, après avoir créé l’univers, le monde visible et invisible, créa l’homme complet à qui Il donna le nom de MUHUNGU. Il conclut une alliance avec lui, symbolisée par un sabre (NSENGELE MBELE) qu’Il lui donna. Cependant, Il lui interdit de contourner l’arbre “NSANDA”. Un jour, Mahungu se résolut à faire un tour derrière l’arbre, un violent cyclone “NZONDO” s’abattit sur lui, et lui arracha le sabre. Mahungu se brisa et se divisa en deux êtres : un homme et une femme, celle-ci avec neuf seins. Dieu dit à l’homme que ces seins seraient les clans kongo. Ce mythe fut conté aux enfants du pays jusqu’à l’arrivée des Européens.

Calendrier
Les Ne-Kongo avaient une semaine de quatre jours :
NKENGE, NSONA, NKANDU, KONSO. Le mois avait 7 semaines et l’année 13 mois et 1 jour. Les catastrophes naturelles et autres événements particuliers fixaient les anniversaires et décrivaient situations courantes de la vie, jusqu’à l’arrivée du calendrier chrétien.
Le calendrier kongo, comportait quatre grandes saisons :
.Kintombo : saison des premières pluies, saison des semailles (d’octobre à décembre) ;
.Kianzu : aussi une saison de pluie moins intense (de janvier à mai) ;
.Kisivu : première saison sèche, caractérisée par des vents froids ( de mai à fin août);
.Mbangala : aussi une saison sèche mais caractérisée par des fortes chaleurs (du mois d’août à octobre).
(Certains ajoutent la saison Ndolo entre mars et mi-mai, une saison de pluie).

Economie
Le royaume Kongo était très développé. Les échanges s’effectuaient avec la monnaie “NZIMBU” (représentée par des coquilles). Mis à part les ressources naturelles et l’ivoire, les artisans fabriquaient des vêtements en raphia et de la poterie. Les finances du royaume provenaient des recettes d’impôts et autres activités organisées par le roi. Cependant les ressources principales étaient la pêche, l’agriculture, la chasse et l’élevage…

Education
Des écoles d’initiation étaient organisées pour les jeunes. On y était initié aux responsabilités et on y apprenait un métier selon les aptitudes de chacun. Les écoles les plus connues sont :
Lemba
Kimpasi
Kinkinba
Buelo.

La valeur d’une histoire repose sur ces sources, c’est la raison pour laquelle, par manque de l’écriture l’histoire du royaume de Kongo concernant la période d’avant l’arrivée des Blancs, reste jusqu’aujourd’hui une zone d’ombre.

C’est toute la race bantous y compris les non Bakongos qui descendaient du plateau de l’Éthiopie!

Et dir

Par W/VANZA

Oscar BISIMWA

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