Une nouvelle centrale hydro-électrique de 150 mégawatts a été inaugurée vendredi 22 juin 2018 sur le fleuve en République démocratique du Congo, un petit pas pour tenter de réduire le déficit énergétique du pays et de sa capitale Kinshasa.
Située dans le Kongo-Central (ouest) à une centaine de kilomètres au sud de Kinshasa, la centrale de Zongo 2 doit alimenter la capitale aux dix à douze millions d’habitants, dont beaucoup font partie des 600 millions d’Africains qui ont des problèmes d’accès à l’électricité.
La RDC est confrontée à un « déficit criant dans la fourniture d’électricité », a reconnu le ministre congolais de l’énergie Jean-Marie Ingele Ifoto lors de cette cérémonie en présence du président Joseph Kabila, retransmise sur la télévision publique (RTNC).
Les travaux de construction de ce barrage, effectués par une entreprise chinoise en six ans, sont évalués à 360 millions de dollars. Une mise en service expérimentale d’un des trois turboalternateurs avait commencé en février.
ZONGO 2 AVANT INGA 3 ?
La RDC vit depuis des années dans l’attente de ce méga-barrage plus à l’ouest sur le fleuve Congo vers Matadi et l’embouchure sur la minuscule façade atlantique.
D’un coût de 13,9 milliards de dollars, Inga 3 pourrait avoir une capacité de 11.000 MW. « Notre objectif est de démarrer (les travaux) d’Inga cette année », a récemment déclaré le chargé de mission du chef de l’Etat, Bruno Kapandji, devant des professionnels miniers qui souffrent aussi du manque d’électricité dans leurs usines.
« Le potentiel de la RDC est estimé à 100.000 MW/an et le pays ne produit que 3.000 MW/an », selon des chiffres officiels.
RUBERWA ET CHANTAL SAFU ECHAPPENT A LA MORT
A l’occasion de l’inauguration de Zongo 2, Azarias Ruberwa, ministre d’Etat et ministre en charge de la Décentralisation et Réformes institutionnelles, et Chantal Safu, ministre de Genre, Enfants et Famille, ont été successivement victimes de deux accidents de route.
En effet, le lieu prévu pour le déroulement de cette cérémonie se trouve à plus de deux cents km de la capitale. Les invités en provenance de la capitale avaient l’obligation d’y arriver bien avant pour que la mise en place soit terminée avant l’arrivée du Chef de l’Etat qui devait marquer le début de la cérémonie.
Par conséquent les membres de gouvernements tant national que provincial, chefs de corps constitués et autres personnalités ont pris la route très tôt dans la matinée pour éviter tout retard. C’était pratiquement une course-poursuite sur la Nationale 1 qui est heureusement macadamisée et ne soulève pas des poussières au passage des véhicules. Mais cela est différent sur le tronçon de route de 56 km qui relie la cité d’Inkisi à Zongo et qui se trouve être totalement
en terre battue.
Pendant cette saison sèche, les passages interminables et à vive allure des voitures de cortège provenant aussi bien de Matadi que de Kinshasa ont pratiquement soulevé un nuage de poussière qui rendait quasiment nulle la visibilité et provoquait même des picotements dans les yeux et narines. A cela s’ajoutaient la brume matinale et le mauvais état de la route parsemée de nombreux dos-d’âne. Le décor était ainsi planté pour favoriser des accidents.
DES CONDITIONS FAVORABLES POUR UN ACCIDENT
Le premier véhicule à être accidenté est celui de Chantal Safu. Dans l’opacité du nuage de poussière et à toute vitesse, le chauffeur a manœuvré pour éviter une collision avec un autre véhicule se trouvant juste devant lui et la vitesse l’a projeté contre un arbre. Le conducteur et la ministre du Genre, Enfant et Famille ont reçu un grand choc. La partie avant de la Jeep (4X4), particulièrement le capot, était abîmée. Sortie du véhicule, Chantal Safu a été embarquée dans un autre pour le site de la manifestation.
Les mêmes circonstances de vitesse et d’opacité de nuage de poussière ont grandement joué pour provoquer le second accident, celui de la Jeep du ministre d’Etat et ministre en charge de la Décentralisation et Réformes institutionnelles qui s’est retrouvée dans un ravin. Ne pouvant distinguer à quelques mètres de distance, ce qui se trouvait sur la voie, la voiture qui descendait une légère pente devait, au niveau du ravin, entamer une montée. On ne saurait exactement préciser les manœuvres effectuées en ce moment-là par le conducteur, mais, brusquement, il a perdu le contrôle du véhicule qui a glissé dans le ravin boisé.
Heureusement quelques arbustes l’ont arrêté à mis trajet, l’empêchant d’atteindre le fond du précipice. Le ministre d’Etat a évidemment reçu un choc, et son chauffeur a eu un bras cassé. Il a été acheminé d’urgence dans une formation médicale de Kisantu.
AFP/ SAKAZ/CR