L’entrée principale de l’Université de Kinshasa (UNIKIN).
La République démocratique du Congo (RDC) est en train de perdre une bonne partie de son élite scientifique. En moins d’une année, l’université de Kinshasa (UNIKIN) a, à elle seule, déploré le décès de près d’une quarantaine de ses professeurs.
Selon l’Association des professeurs de l’UNIKIN (APUKIN), la majorité de décès des professeurs est due à la précarité de vie de ces derniers et surtout à la pandémie de covid-19.
Dans une interview accordée jeudi 3 décembre à Radio Okapi, le président de l’APUKIN, Professeur Mathieu Bokona, se dit vivement préoccupée par cette deuxième vague de covid-19 qui risque d’entrainer plusieurs autres centaines des professeurs à la mort.
Il déplore que ce sont des bibliothèques entières qui partent en fumée à la grande indifférence de la communauté nationale et de l’Etat congolais :
« Nous avons a peu près 1 100 professeurs, il y a un très grand nombre qui est malade. Nous avons déploré les 8 derniers mois, une quarantaine de morts. Nous espérons que le gouvernement va réagir pour stopper cette situation. Parce que si ça continue avec la situation sanitaire du pays, on risque le pire ».
Il ajoute également que plus de 100 autres professeurs sont à ce jour malades et ne sont pas pris en charge.
Le deuxième vice-président de l’APUKIN, Professeur Joël Lisenga, dénonce à cet effet la précarité de vie des professeurs comme cause de décès :
«L’IPR, qu’on a imposé aux professeurs en pleine récession a fait qu’un professeur qui touchait par exemple 100 USD se retrouvent avec 20 USD. Le stress que ça crée, et voilà, il y a des morts en cascades ».
Avec la résurgence de cette deuxième épidémie à Covid-19 et face aux conditions de promiscuité dans lesquelles les cours se donnent à l’UNIKIN, les professeurs, dont la majorité sont âge de plus de 50 ans, disent craindre le pire dans les jours qui suivent.
Par CR/RO