Une nouvelle plainte a été déposée jeudi 29 octobre 2020 en République démocratique du Congo (RDC) contre l’ancien chef de la police congolaise, le général John Numbi Tambo Banza, par des avocats qui le considèrent comme le « suspect numéro un » dans la mort de deux défenseurs des droits de l’homme il y a dix ans, a rapporté vendredi 30 octobre 2020 la presse kinoise.
Les avocats des parties civiles ont déposé cette plainte complémentaire pour recel des malfaiteurs dans l’affaire du double assassinat du directeur de l’ONG la Voix des sans voix (VSV), Floribert Chebeya Bahizire, et de son chauffeur Fidèle Bazana Ebadi, en juin 2010, ont-ils expliqué au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
Les avocats et les veuves de ces deux anciens militants des droits de l’homme, qui intervenaient de l’étranger par visioconférence, ont invité la justice congolaise, non seulement à réouvrir le procès, mais aussi à arrêter John Numbi – un proche de l’ancien président Joseph Kabila Kabange – et faciliter le retour sécurisé au pays d’un des témoins clés, le policier fugitif Paul Mwilambwe, qui vit en Belgique depuis plus d’un an.
Ils ont aussi insisté pour que le policier Christian Ngoy Kenga Kenga soit déféré devant la Haute Cour militaire, a précisé la radio onusienne Okapi.
Selon les parties civiles, la détention de ce policier à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa – en fuite, après avoir été condamné en 2011 pour le meurtre de MM. Chebeya et Bazana.
Il avait été arrêté début septembre 2020 à Lumbubashi (sud-est de la RDC) et transféré dans la capitale – constitue un atout majeur pour ce procès.
Chebeya et Bazana avaient tous deux disparu à Kinshasa le 1er juin 2010 après un rendez-vous au siège de l’Inspection générale de la police, dirigée à l’époque par le général Numbi.
Le corps de M. Chebeya, fondateur de l’ONG la Voix des Sans-Voix (VSV), avait été retrouvé le lendemain, celui de son chauffeur ne l’a jamais été.
Cinq policiers – dont trois en fuite, parmi lesquels le major Ngoy – avaient été condamnés à l’issue d’un procès devant la justice militaire en 2011 et trois avaient été acquittés. Le général Numbi avait été entendu comme témoin.
Par La Libre Afrique/Belga