Kassim Diagne, le représentant spécial adjoint pour la protection et les opérations au sein de la Mission des Nations Unies est actuellement en visite dans l’est du pays. Un déplacement qui intervient alors que des mouvements de colère d’habitants ont éclaté au sujet des massacres de civils. Les manifestants accusent la Monusco. Le responsable onusien reconnaît que l’application du mandat de la mission pose parfois problème.
Depuis le 5 avril 2021, des manifestations ont lieu au Nord Kivu pour dénoncer ce que les manifestants perçoivent comme l’inaction de la mission onusienne face aux tueries à répétition commises par des groupes armés.
J’ai entendu le cri de désespoir de la population, qui est vraiment sans défense, aujourd’hui. Je suis le premier à reconnaître, évidemment, le manquement de la Monusco et c’est sur cela que nous allons travailler. Le mandat est très clair. Le mandat qui nous a été assigné, le mandat d’assister les forces de défense et de sécurité -la Monusco- pour protéger la population qui souffre, éradiquer les forces négatives, et également, appuyer l’autorité de l’État à restaurer ses institutions, ici au Congo.
Kassim Diagne, représentant spécial adjoint pour la protection et les opérations au sein de la Mission des Nations unies
En déplacement à Beni, la cheffe de la Monusco, Bintou Keïta, a déclaré de son côté que « chaque Congolais est libre de critiquer la Monusco (…) mais que ce sont les groupes armés eux-mêmes, et leurs complices, qui profitent de la confusion et souhaitent qu’elle soit entretenue pour continuer les trafics, les pillages et l’exploitation illégale des ressources ». Elle est également revenue sur les nouvelles unités destinées à intervenir plus rapidement au secours des habitants et appelle chaque acteur, y compris politique, à agir de façon « positive ».
« Nos militaires sont en train de déployer quatre unités mobiles plus réactives, plus rapides, plus flexibles qui leur permettront de mieux soutenir les opérations de l’armée congolaise. Notre personnel policier et civil va intensifier son engagement avec la population pour identifier tous les domaines où nous devons et nous pouvons faire des progrès notamment nos systèmes d’alerte. Et de mon côté, je continuerai inlassablement mon plaidoyer pour que chacun, y compris au niveau politique, joue le rôle positif que vous êtes en droit d’attendre de lui. Et pour que vos autorités travaillent à améliorer les conditions de vie et de travail de l’armée congolaise et de la police nationale congolaise, l’une des conditions essentielles pour que vos forces de sécurité puissent remplir leurs responsabilités convenablement. Réussissons donc ensemble et ne nous laissons pas distraire par ceux qui ont besoin de la confusion pour continuer à exister. ».
Par RFI