
La plus grande leçon que nous retiendrons du Grand Mwalimu de Bulwui au courant cette décennie est qu’un « Kamerhe » peut en cacher un autre.
Né d’une fratrie de 11, ayant engendré lui-même une bonne quinzaine des fils biologiques (si personne n’est oublié) et un nombre innombrable de fils idéologiques. La question est de quel fils-Kamerhe parle-t-on dans cette tribune ? De quel cercle viendra-t-il ?
Pour avoir la réponse à ces multiples questions qui se résument finalement en une seule, écoutons attentivement le chant du cœur de ce dernier :
- Oh ! toi mon frère bien-aimé qui m’a porté dans tes bras comme une mère pour calmer mes pleurs de ma prime enfance,
- Toi qui a été pour moi plus qu’un père aux heures sombres de ma vie,
- Te voilà encore aujourd’hui entrain de m’orienter dans cette grande famille politique des millions des Kamerhistes sur le chemin à emprunter afin de contribuer à préserver ton héritage politique.
- Au-delà des apparences, tous ceux de ton cercle intime savent que tout n’a jamais été facile entre nous deux, les eaux dans lesquelles nous baignons sont très souvent troubles et secouées par des vents violents causant régulièrement grande séparation de nos deux embarcations,
- Combien de fois ai-je connu la relégation pure et simple aux adès, l’isolement tel un lépreux, le bannissement et l’humiliation en prime ? je ne m’en souviens plus, car ils sont nombreux.
- Mais tel un enfant prodige, à chaque fois, j’ai toujours su par quel le chemin passer pour regagner l’embarcation commune, et le père, non moins en reste, maîtrisant l’art de la cohabitation pacifique, a toujours su comment apaiser les eaux troublées par des flatteuses et autres tireurs des ficelles pour que nous ne puissions tanguer en sens opposés.
- Je suis régulièrement sermonné par les fidèles Kamerhistes de laver nos linges sales hors de la maison, mais où voudraient-ils que je le fasse dans ma condition d’exclusions intempestives ?
Vous avez tous compris, il s’agit ici de l’héritage du Mwalimu, peut-on en parler de son vivant sans être qualifié de traitre ? Peut-on y prétendre sans être taxé d’avoir porté la veste du père alors qu’il est encore en vie ? Et pourtant, il n’y a pas de vrai succès sans successeurs. Tout grand roi, digne de ce nom, a l’obligation de préparer sa succession dans un climat apaisé afin de préserver son héritage pendant et après lui. Beaucoup se ventent déjà d’être ses héritiers idéologiques, d’autres spirituels, certains en toute logique se veulent héritiers biologiques et d’autres même, alors qu’il n’a pas encore fini son parcours politique s’autoproclament déjà ses héritiers politiques.
Mais au-delà de cette guéguerre de la cour du roi pour se placer en ordre utile de succession, ne sommes-nous pas en train de confondre, dans ma famille politique, guerre de succession au souhait de coexistence d’une personne appartenant à la même cour ? est-il possible que deux Grands « Kamerhes » existent à la même époque et dans un même pays ? C’est vrai que cela semble surréaliste à plusieurs titres et la crainte de vivre des conflits du type serviteurs de Lot contre ceux d’Abraham n’est pas à exclure. Tout dépendra donc de la non objection du père pour qu’un roi régnant sur tout le royaume puisse concéder une portion de terre à administrer à son fils à la manière des saxons, l’écartant ainsi proprement de la guerre de la cour royale et de la course prématurée de succession.
La présente tribune a vu le jour parce que l’ambition affichée de coexistence du fils a ébranlée toute la communauté politique se confondant, à tort ou à raison, avec trahison de la part des compétiteurs qui sont rangés en ordre de succession au père. Dieu seul sait combien d’occasions de trahison ce fils a eu, mais il n’a jamais bronché ni à gauche ni à droite, restant fidèle à son frère et père dans son lieu d’isolement, espérant que son heure va finalement arriver pour emprunter le « grand boulevard des responsabilités » avec la bénédiction du père et sans oublier le sourire hypocrite des flatteuses.
Que l’Eternel Dieu fasse donc grâce que ce qui doit arriver puisse l’être avec la facilitation du père. Mais qui peut sonder les voies du Seigneur ? Qui ? même pas l’homme de l’écran prophétique de la RDC.
Telle est la dure réalité du processus de naissance des astres dans l’univers qui découle de violentes réactions de fusion nucléaire, de même en est-il aussi de la venue au monde d’un enfant qui doit se faire dans la douleur d’accouchement car il s’agit bien d’un don volontaire de soi.
Que Dieu bénisse mon pays, la République Démocratique du Congo.
J’ai foi que ce géant au cœur de l’Afrique va se lever bientôt pour le bonheur de tous les congolais, j’ai foi que je ne serai pas sur les gradins des spectateurs, mais je vais contribuer activement au relèvement de mon pays aux côtés des autres bâtisseurs.
Dr Didier KAMERHE KAZIGE