Un guide de plaidoyer pour « l’accès pour tous à l’énergie » en République démocratique du Congo (RDC) est en élaboration, du mercredi 01 au vendredi 3 novembre 2017 à Kinshasa, à l’initiative du Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP) et de la Coalition d’ONG pour le suivi des réformes de l’action publique (CORAP).
Financé par la fondation Open Society Initiative for Southern Africa (Osisa) à hauteur de 67 000 USD et animé par MM. Onésime Sadiki (député national, expert et professeur d’université) et Justin Mobomi du CENADEP), cet atelier regroupant une cinquantaine de participants réfléchit sur la « priorité de l’énergie en RDC » pour obtenir des candidats aux élections (présidentielle, législatives, provinciales, urbaines et locales) qu’ils mettent « la résolution des problèmes de l’énergie en RDC » comme l’un des thèmes de leur campagne électorale.
Durant trois jours, la réflexion et les débats vont être axés sur les problèmes qui se posent dans le secteur de l’électricité. Il s’agit, notamment, du contraste entre l’immense potentiel du pays en énergie et le très faible accès (parmi les plus faibles du monde) des populations à l’électricité, de la mauvaise gestion de l’énergie par les consommateurs, le modique budget alloué par les pouvoirs publics à l’énergie et de la mauvaise gestion du réseau électrique en RDC.
Les participants vont également examiner les suggestions à faire pour que l’énergie électrique soit accessible à tous, le budget alloué à ce secteur soit conséquent dans l’intérêt bien compris du peuple congolais.
Par ailleurs, ils passeront en revue les actions relatives à l’élaboration de « bonnes politiques », des mesures d’application, la mobilisation des populations autour de l’énergie dont le potentiel hydroélectrique est, officiellement, de 100.000 MW.
Seuls 15 % de la population ont accès à l’électricité «avec délestage»
« Seulement 15% de la population congolaise ont accès à l’électricité mais avec délestage et les 85% autres sont dans le noir total depuis la colonisation », selon la Société nationale d’électricité (SNEL) révélées en 2016.
Selon son directeur général, Eric Mbala, « des efforts sont entrepris pour que la RDC devienne une puissance hydroélectrique en Afrique et dans le monde ». Parmi les difficultés, il a cité la vétusté des installations de la SNEL, l’augmentation quotidienne de la demande par rapport à l’offre, la saturation de la ligne de transport, la surcharge des cabines et le délabrement du réseau de distribution.
Quelques villes et territoires situés aux frontières de la RDC sont même alimentés par des pays voisins, comme l’Ouganda, la Zambie et le Congo-Brazzaville, à des prix très élevés, a reconnu Eric Mbala.
OSISA préoccupée par l’accès à l’énergie électrique en Afrique
A l’atelier sur « l’accès à l’énergie en Afrique » en mars 2016 organisé à Kinshasa, l’Organisation Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA) avait affirmé que « la problématique se trouve au centre de plusieurs aspirations aux droits et au bien-être des populations africaines ».
« En effet, comment parler de lutte contre les inégalités par l’éducation, si tous les enfants et jeunes en rentrant à la maison ne peuvent jouir de la luminosité nécessaire pour continuer leur instruction ? Comment parler d’amélioration des conditions de vie des femmes, alors qu’il est reconnu que le manque d’énergie électrique à pour conséquences directes de renforcer la pénibilité du travail de la femme, d’exposer les femmes à des risques sécuritaires majeurs, et d’affecte négativement leurs conditions de prise en charge sanitaires? », s’était interrogé son Directeur-pays, Nick Elebe.
« Comment parler de promotion et d’ouverture des espaces démocratiques, si par manque d’énergie électrique les populations n’ont pas accès à une information diversifiée à travers les médias? Comment parler de développement durable et d’amélioration des conditions de vie de la population si par manque d’énergies propres, produire coûte plus cher tant humainement, financièrement, qu’écologiquement ? », s’était-il interrogé.
Cette problématique justifiant son « intérêt de soutenir » le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), Nick Elebe avait expliqué que l’Initiative pour une société ouverte en Afrique australe, mieux connue sous son appellation anglaise d’Open Society Initiative for Souihern Africa (OSISA), est une organisation de défense des droits humains œuvrant en Afrique australe.
Créée en 1997 et basée à Johannesburg en Afrique du Sud, OSISA travaille à « promouvoir et soutenir les idéaux, les valeurs et les pratiques d’une société ouverte ». Son mandat s’étend à dix pays d’Afrique australe que sont l’Angola, le Botswana, la République démocratique du Congo (RDC), le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe. OSISA fait partie du réseau mondial d’Open Society Foundations (OSF).
En RDC, OSISA collabore avec un large réseau de partenaires étatiques et non-étatiques, travaillant sur les questions des droits de l’homme, de la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves et l’accès à là justice, le renforcement de la démocratie et la bonne’ gouvernance, l’accès à l’éducation et l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles.
Sa vision est de « promouvoir et soutenir les idéaux, les valeurs et les pratiques d’une société ouverte, dans le but d’établir des démocraties vibrantes et tolérantes en Afrique australe, dont les peuples, libérés des contraintes matérielles connaissent leurs droits, et responsabilités, et participent activement à toutes les sphères de la vie de leurs sociétés ». Cette approche consiste à regarder au-delà.de symptômes immédiats, afin de résoudre les problèmes plus profonds.
Angelo Mobateli