On se serait contenté de railler l’amateurisme s’il n’y avait pas mort d’hommes. On se serait limité à décrier les failles des » Services » si le sang des innocents n’avait pas coulé.
D’autant que ce n’est pas la première fois que les Bakata Katanga surprennent les forces de défense et de sécurité en se signalant au cœur du centre névralgique de Lubumbashi, deuxième ville du pays. Quasiment avec le même modus operandi et la… même facilité.
Apparemment, les autorités civiles et militaires locales n’ont pas appris grand-chose de leurs erreurs. Visiblement, Kinshasa semble n’avoir pas pris l’exacte mesure du danger ou, plus exactement, de la capacité de nuisance de ces miliciens.
Question : qui perd au change ? Réponse : le Pouvoir central. Car, en plus de la kyrielle de groupes armés qui écument l’Est, voilà que la deuxième ville du pays se retrouve derechef à portée de kalachnikovs et de flèches de la milice Bakata Katanga. Inquiétant.
De quoi penser que l’autorité de l’Etat continue à ressembler à une espèce d’arlésienne.
Une expression qui ne serait pas fort de café à Lubumbashi où, à la nuit tombée, les Lushois partagent un même cauchemar : le banditisme urbain sur fond de vols à main armée. Telle une double peine, en plus de la terreur nocturne, les habitants de la capitale du cuivre vont devoir faire leur battue diurne la peur au ventre.
Il est donc plus que temps que la coalition au pouvoir fasse l’économie de la guérilla interne pour livrer le seul combat qui vaille aux yeux des Congolais: celui d’administrer le pays.
LE DISTINGUO « CHURCHILIEN » ENTRE UN HOMME POLITIQUE ET UN HOMME D’ÉTAT
Au lieu que les uns et les autres multiplient des stratagèmes nombrilistes pour 2023, les urgences commandent une intelligence collective pour le renforcement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.
Ici, le distinguo » churchillien » entre un homme politique et un homme d’Etat prend tout son relief. Le premier travaillant pour les prochaines élections et le second pour les prochaines générations.
A quoi bon rester » seul maître à bord » à Kinshasa si des pans entiers du pays réel arrivaient à échapper au contrôle du pouvoir central ?
Par José NAWEJ (FDA)