Les étudiants tentent de manifester depuis lundi 26 juillet 2021 matin après l’assassinat vendredi d’un de leurs camarades par un policier. Deux des agents impliqués ont été arrêtés. Le troisième, le tireur, est en fuite. Mais cela n’a pas suffi à calmer la colère des étudiants. Il y a des affrontements autour l’université de Kinshasa.
Ce lundi matin, des affrontements ont d’abord éclaté entre les kulunas, les voyous des quartiers populaires, et les étudiants qui tentaient de sortir de l’enceinte de l’université. Les kulunas ont chargé, jeté des pierres, démonté les barricades de fortune érigées par les étudiants et les ont ramenés du côté de la police, qui restait en arrière.
Pour les étudiants, il est clair que kulunas et policiers collaboraient. Le chef des opérations de la police présent sur place, lui, a démenti, assurant rester derrière les kulunas pour ne pas aggraver la situation. Après des dénonciations sur les réseaux sociaux et par les médias, les kulunas ont disparu et les policiers se sont retrouvés en première ligne.
Il y a eu un bref moment d’accalmie quand la police a accepté de libérer des étudiants arrêtés. Jusqu’à ce que la police fasse face à un déluge de pierres. Les forces de l’ordre se protègent à l’aide de boucliers, chargent en lançant des gaz lacrymogènes et reculent régulièrement. Cette attitude est insupportable pour les étudiants. « Ils ont tué l’un des nôtres, on devrait avoir le droit de manifester, on empêche comme à l’époque de Kabila », déplore l’un d’eux. RFI a pu constater qu’il y avait des blessés légers des deux côtés.
Un camion de renforts est arrivé. Les policiers se sont déployés, sans violences, libérant les axes. La circulation a pu reprendre à 14h30, heure locale. Les élèves qui étaient enfermés depuis dans les salles de classe autour de l’université ont pu rejoindre leurs parents.
Avec l’envoyée spéciale de RFI à Kinshasa, Sonia Rolley