Lire la configuration politique post-élections 2018 n’est pas chose aisée. En cause, quantité de » liaisons dangereuses » et de » relations incestueuses » au sein de la classe politique ayant engendré des monstres. Ou des ovnis qui se moquent de la bipolarisation pouvoir-opposition.
Résultat, en dehors de son ennemi-ami intime qu’est le FCC, Félix-Tshisekedi comme Président n’avait pas véritablement d’opposant comme le fut son père face à Mobutu et aux Kabila .
Lamuka ayant achevé de prouver au pays entier qu’il est devenu un » conglomérat » de leaders dont certains sont abonnés à l’opposition gentille. Une posture qui rime forcément avec le service minimum.
D’où, le vide dont la nature a horreur, nous renseigne le doctissime Aristote. Et comme, il y a tous les goûts dans la nature, voilà que des circonstances tendent en ce moment à combler ce vide.
LA » FATSHISPHERE » FACE À LA SAILLIE DE MARTIN FAYULU SUR LA « VIOLATION DE LA CONSTITUTION »
La gestion maladroite par la » Fatshisphère » de la saillie de Martin Fayulu sur la « la violation de la Constitution » semble en passe d’accoucher d’un visage pour incarner l’opposition .
Le porte-étendard de Lamuka aux élections de 2018 dont la sortie médiatique n’avait pourtant pas la cohérence comme principale caractéristique semble le grand gagnant de cette séquence.
. Une saga dont le point culminant a été ce démenti ou « rétropédalage » -c’est selon- par rapport à la convocation du tandem Fayulu-Ngoy au Parquet.
Le mal est fait, la maladresse consommée. L’écosystème du Pouvoir a réussi à faire à peu de frais du leader de l’Ecidé sa cible principale. Suffisant pour que « Faden House » devienne le symbole de la contestation.
Non pas que le candidat Lamuka soit extraordinairement doué en politique, mais il a su élever la voix au bon moment et au bon endroit. Martin Fayulu paraît avoir capté cette conjugaison de ras-le-bol silencieux de cette autre partie du » peuple » qui, à tort ou à raison, a le sentiment d’étouffer. Et, de ce fait, cherchait comme désespérément un porte-parole.
Face à tout pouvoir qui charrie nécessairement sa part d’oppression pour affirmer son impérium, la portion du pays réel qui ne se reconnait pas dans les tenants du pays légal cherche un refuge.
Dans un pays où politique et pesanteurs sociologiques -façon tribalité- se confondent, Martin Fayulu a le profil du job à Kinshasa et dans son hinterland. Et la probabilité pour que la mayonnaise prenne est forte.
Pas besoin d’avoir fait sciences po ou d’être prophète pour faire pareille prédiction.
A charge au très probable nouveau commandeur des opposants congolais de capitaliser l’instant en incarnant à fond l’anti-FATSHI.
Dans les manuels d’opposant, » MAFA » peut lire attentivement le mode opératoire d’un certain Etienne Tshisekedi.
Au crépuscule de sa longue carrière au sein de l’opposition, Ya Tshitshi a poussé le symbole de la contestation jusqu’à s’autoproclamer » Président élu » et à prêter serment.
Ironie du sort, répétition de l’histoire cher à l’athénien Thucydide ou juste retour de la manivelle ?
Félix-Antoine Tshisekedi a en face de lui un » opposant- Président élu autoproclamé « . De quoi être gêné aux entournures…
Pour autant, la partie n’est pas encore totalement gagnée.
Dans ce jeu-trouble -au propre comme au figuré – , le rôle de Martin Fayulu devra aussi batailler pour ne pas devenir -même malgré lui- un variable d’ajustement face à la machine FCC et son gourou qui n’en sont pas moins au …Pouvoir. Eux aussi.
Par José NAWEJ (FDA)