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RDC-SADC-CIRGL : Le mini-Sommet de Brazzaville appelle à «des élections apaisées»

Cinq chefs d’État et des ministres des Affaires étrangères de l’Afrique australe (SADC) et de la région des Grands Lacs (CIRGL), réunis en mini-Sommet à Brazzaville mercredi 26 décembre 2018 sur invitation du président congolais Denis Sassou Nguesso pour examiner la situation en RDC, ont appelé à « des élections apaisées ».

Ils ont exprimé leur « vive préoccupations face aux actes de violence qui ont émaillé la campagne électorale dans certaines localités du pays et qui sont de nature à compromettre la sérénité des élections », avant de « prendre acte » du report du scrutin au 30 décembre.

Le courant ne passe pas

Invité la veille, en fin d’après-midi, le président congolais Joseph Kabila y a en effet vu une mauvaise manière et n’a pas honoré l’invitation – ni envoyé quiconque pour le représenter. La liste des chefs d’État présents a peut-être contribué à l’en dissuader. Tous, en effet, se montrent à des degrés divers critiques envers l’actuel gouvernement congolais.

Outre l’hôte du sommet, Denis Sassou Nguesso, avec qui le courant ne passe pas, étaient présents le Namibien Hage Geingob, président en exercice de la SADC, qui a récemment reçu les opposants Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba à Windoek ; le Zambien Edgar Lungu, qui a écrit, mi-décembre, à son homologue congolais pour exprimer son « inquiétude » et sa « tristesse » quant aux violences préélectorales ; le Botswanais Mokgweetsi Masisi, dont le prédécesseur, Ian Khama, avait demandé à Joseph Kabila de se retirer ; et l’Angolais João Lourenço, qui ne parle plus à Joseph Kabila depuis deux mois.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, à peine plus tendre, a fait demi-tour alors qu’il était en vol. Officiellement, il s’agissait d’un problème technique. Mais dans l’assistance, on le soupçonne de complaisances vis-à-vis de Joseph Kabila.  Le Rwanda était représenté par son ministre des Affaires étrangères, Richard Sezibera ; et l’Ouganda par son chargé d’affaire à Kinshasa.

Interventions tranchées

La réunion s’est ouverte vers 12h45, soit quelques minutes après l’annonce, par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise, d’un nouveau report du scrutin dans trois circonscriptions du pays.

Durant le huis clos, l’ambiance était tranchée, et critique envers Joseph Kabila. Selon un participant, Lungu, Masisi et Geingob – et, dans une moindre mesure, Sassou Nguesso – se sont montrés particulièrement critiques, autour de la grande table ronde. Le président Joseph Kabila s’est notamment vu reprocher son manque de communication, ou encore son « mépris » à l’égard de ses voisins. Lourenço, quant à lui, est resté mutique.

Ambiance glaciale

Les chefs d’État présents ont décidé de dépêcher une délégation à Kinshasa, jeudi 27 décembre, pour informer Joseph Kabila de leurs conclusions. Celle-ci doit être composée des ministres des Affaires étrangères du Congo-Brazzaville et de la Zambie.

Selon le communiqué final publié à l’issue de leurs travaux, les responsables des deux structures ont appelé la classe politique et la société civile de la RDC à l’apaisement et à la retenue.

A ce propos, les participants au Sommet ont, d’une part, réitéré « leur engagement et leur disponibilité à accompagner la RDC dans cette période sensible » et, d’autre part, ont décidé de dépêcher à Kinshasa, demain jeudi, une délégation de la CIRGL et de la Sadc en vue de rendre compte au président Kabila Kabangué des conclusions de la rencontre de Brazzaville.

Sur la même lancée, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CIRGL et la Sadc, présents au Sommet, ont appelé la communauté internationale à apporter « un soutien conséquent » aux autorités de la RDC dans la lutte contre le virus Ebola. Profitant de l’occasion, ils ont exprimé leur solidarité et leur compassion à l’endroit des victimes de cette maladie, notamment les populations de la région de Beni.

Le Sommet a par ailleurs condamné les violences perpétrées dans l’est de la RDC par des groupes armés contre les populations civiles et les forces de la mission d’observation des Nations Unies.

Sur un plan plus général, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CIRGL et de la SADC ont souligné l’importance de la paix et de lasécurité comme condition essentielle au développement  des deux sous-régions. Partant de là, ils ont fait part de leur rejet de tout acte de violence susceptible d’affecter les populations.

Pour conjurer ces périls, ils ont souligné la nécessité de mettre en œuvre les différents engagements pris dans le cadre du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs et de l’Accord cadre pour la paix et la sécurité et le développement en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Convoqué par le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, par ailleurs président en exercice de la CIRGL, le Sommet de Brazzaville a vu la participation du président namibien Hage G.Geingor, président en exercice de la Sadc, du président de la Zambie, Edgar Chagwa Lungu, du président de l’Angola, Joao Manuel Gonçalves Lourenço et du président Mogweetsi Masisi du Botswana.

Les ministres et représentants les chefs d’Etat du Rwanda, de la RDC et de l’ambassadeur de l’UA en RDC, Amba Abdou Abarry, ont également pris part aux travaux.

 

JA/APA/CR

admin

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