Les wagons étaient destinés à la ligne reliant Kinshasa à Matadi, unique voie d’accès de la RDC à l’océan Atlantique, à aquelque 350 kms à l’ouest de la capitale.
Le 31 mars 2021, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a saisi l’Inspection générale des finances pour dénoncer un contrat conclu en « violation flagrante de la procédure de passation de marché public ».
Le ministre Mazenga a accordé ce marché public sans appel d’offres, et Sokin est une société en fait spécialisée dans le commerce des produits alimentaires, n’ayant aucune compétence particulière dans le ferroviaire, a dénoncé l’ACAJ.
Dans la foulée, la présidence a ordonné au ministre des Transports « de résilier le marché ainsi conclu en violation (…) de la loi », dans un courrier signé du directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, Guylain Nyembo, datée du 2 avril.
Mazenga a informé en conséquence la société Sokin de « la résiliation du contrat relatif à l’acquisition des wagons en faveur de la SCPT ».
Le processus de signature de ce marché « comporte de sérieux indices de corruption (…). La société Sokin est notoirement connue comme importatrice et vendeuse des produits alimentaires, sans aucune expertise en matière de chemin de fer », a réagi auprès de l’AFP Georges Kapiamba, président de l’ONG ACAJ, qui a appelé à « l’ouverture urgente d’une information judiciaire ».
Le président Tshisekedi a fait de la lutte contre la corruption l’une des priorités de son mandat.
Son allié et ex-directeur de cabinet Vital Kamerhe est actuellement en prison, après avoir été condamné à 20 ans de prison dans une affaire de détournement de 50 millions de dollars des deniers publics.
Le ministre Mazenga est quant à lui issu du Front commun du Congo (FCC), de l’ancien président Joseph Kabila, écarté depuis décembre de la cogestion du pays par son successeur M. Tshisekedi.
Par La Libre Afrique/AFP