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RDC-Réajustement du SMIG dans le secteur privé : la Société civile interpelle le Premier ministre

Le combat pour le réajustement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) préoccupe au plus haut point les acteurs de la Société civile en République démocratique du Congo (RDC).

Jugée vitale pour nombre de salariés qui prestent dans le secteur privé, cette question a poussé l’Alliance des Leaders de la Société civile (ALSCAC) à sortir du silence. Elle a ainsi pris à bras-le-corps la préoccupation des travailleurs congolais qu’elle a portée à la connaissance  du Premier ministre Bruno Tshibala, à qui elle a adressé une correspondance datée du 30 mars 2018.

Dans cette missive dont une copie a été réservée au chef de  l’Etat, les signataires de cette plateforme, née à la veille du Dialogue de la Cité de l’Union africaine en 2016, ont jugé l’occasion propice pour s’adresser au chef du Gouvernement, Bruno Tshibala, qui a reçu mission de  préparer les élections et de lutter pour l’amélioration du social des Congolais.

C’est dans ce cadre qu’ils lui ont écrit pour manifester leur soutien aux revendications des travailleurs qui réclament le réajustement du SMIG, dont l’application devrait intervenir en janvier  2018.

Lors de  la 33ème Session Ordinaire du Conseil National du Travail (CNT), tenue du 25 octobre au 1er novembre 2017 en effet, la Tripartite Gouvernement – patronat – employés s’était résolue de revoir à la hausse “le taux journalier du Smig pour le manœuvre ordinaire de 1680 à 7.075 francs congolais dès le 1er janvier 2018”, ont rappelé les ténors d’ALSCAC.

Privilégier le social

«Etant donné que nous avons tous ensemble, forces politiques et sociales, par coalition, lutté pour la démocratie et  le social, il ne serait que justice de voir les  forces vives, dont les travailleurs, jouir de leurs droits», ont souligné les auteurs de la lettre.

«Car, précisent-ils, qui oubliera que nous avons tous marché pour un changement en faveur des forces politiques (partis politiques) et  forces sociales (Société civile) ? Les  unes ont marché à Kinshasa, le 16 février 1992, et les autres de  l’Est à la capitale en mai 1997».

«Par  cette action collective, mentionnent les porte-étendards de l’ALSCAC, les forces vives s’attendent à obtenir le bien-être social pendant que les politiques  cherchent à accéder aux fonctions politiques. A une lutte collective devrait correspondre un bénéfice collectif… »

«Comme les dirigeants politiques  actuels, dont vous faites partie, ont  toujours été et demeurent nos partenaires, nous sommes convaincus que notre requête retiendra votre aimable attention», ont conclu les quatre signataires de la correspondance : Jean-Marie Ntantu Mey (Doyen de  la Société civile), Me Laurent Okito (président des  ANE),  Me Gisèle Kapinga (Vice-présidente des Femmes  avocates) et Dieumerci Batshino Ekole (président de Cojecop).

Paralysie dans les entreprises privées dès lundi 2 avril 2018

Décrétant trois jours de grève, les travailleurs demandent au Gouvernement d’avaliser le passage du Smig de de 1.680 Fc à 7.075 Fc le jour.

La grogne couve dans les entreprises privées de la République démocratique du Congo. A la base, le retard  dans la signature du décret autorisant l’entrée en vigueur du nouveau Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Convenu pourtant de commun accord lors de la session tenue par la Tripartite Gouvernement – employeurs – travailleurs en novembre 2017, le réajustement du Smig tarde à se concrétiser.

D’où, la colère des syndicalistes. Réunis au sein de l’Intersyndicale nationale du Congo, ils ont ainsi décrété, du lundi 2 avril au mercredi 4 avril, une grève dans les entreprises du pays.

“Ce sera la toute première fois depuis 1960 que les travailleurs de toutes les sociétés privées de notre pays vont observer une grève générale pendant trois jours pour une cause juste”, commente à ce propos Guy Kuku, le président de l’intersyndicale nationale du Congo.

“A travers ce mouvement, nous voulons pousser le Gouvernement à prendre ses responsabilités. Car, c’est depuis le 2 novembre 2017 que nous avons négocié le réajustement du Smig au niveau du Conseil National du Travail (CNT) où la Tripartite s’était réunie”, précise Guy Kuku, contacté au téléphone par ‘‘Forum des As’’.

Une hausse de 1$ à 5 $

Aux dires du président de l’Intersyndicale nationale du Congo, «cette Tripartite présidée par le ministre du Travail avait l’avantage d’être assez représentative.  Elle comprenait, en effet, le Gouvernement, à travers les représentants de 10 ministères, le patronat représenté notamment par les émissaires de la FEC… et les employés, par les délégués de 10 syndicats représentatifs», a précisé Guy Kuku.

Lors de cette session en effet,  les membres de la Tripartite avaient convenu de revoir à la hausse “le taux journalier du Smig pour le manœuvre ordinaire de 1680 à 7.075 francs congolais dès le 1er janvier 2018”. Ce qui représentait alors l’équivalent de 1 dollar à 5 dollars, fait remarquer le n°1 de l’Intersyndicale nationale du Congo.

Curieusement depuis lors, l’Exécutif national tarde à cautionner cet accord à travers la signature de l’acte juridique sur le nouveau Smig. “Nous voulons donc à travers la grève pousser le Premier ministre à signer ce décret qui permettra de rendre obligatoire le nouveau Smig dans le chef des entreprises privées de notre pays, lors du paiement de leurs employés”, conclut Guy Kuku.

 

Yves KALIKAT

admin

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