En RDC, le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) annonce une baisse importante du nombre de violations des droits de l’homme. Moins 20% par rapport au premier trimestre de 2020. C’est encore plus spectaculaire pour les violations à caractère politique, moins 53% par rapport à celles enregistrées en janvier et juin 2020.
D’abord, l’éruption du volcan Nyiragongo a un temps perturbé les missions du BCNUDH. Tout comme les manifestations anti-Monusco qui ne lui ont pas toujours permis de collecter les informations dans certains lieux où se déroulaient des violences.
Mais au-delà de ces considérations d’ordre méthodologique, ces violations, et surtout celles liées à l’espace politique, semblent avoir baissé pour plusieurs autres raisons.
Tout d’abord, la fin de l’état d’urgence sanitaire qui a souvent permis de justifier la répression de rassemblements et manifestations ainsi que la proclamation de l’état de siège qui a un temps calmé les ardeurs des groupes armés. Mais il y aussi la baisse des tensions entre la coalition présidentielle Cach et son partenaire de l’époque, le FCC de Joseph Kabila.
Dans l’ensemble, sur les six premiers mois de l’année 2021, il y a eu moins de manifestations et donc moins d’occasions de réprimer. La répression perdure, mais sous une autre forme, la répression ciblée de voix dissidentes qui dénoncent des actes de corruption ou une situation politique. Dans ces cas-là, il y a souvent des procédures judiciaires, ce qui inquiète le BCNUDH, même si ce bureau de l’ONU estime que cette répression n’est pas une stratégie coordonnée, mais le résultat de mauvaises pratiques.
L’ONU demande en revanche aux autorités congolaises de veiller à surveiller les recrutements et les promotions au sein des forces de sécurité et va même jusqu’à réclamer que certains officiers visés dans le cadre de procédures judiciaires soient écartés du front et des postes de commandements.
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Avec l’envoyée spéciale de RFI à Kinshasa, Sonia Rolley