Alors qu’il était attendu à la chambre basse du parlement pour répondre de la motion de censure initiée contre lui et son gouvernement, le Premier ministre a répondu aux députés via une lettre envoyée au président du bureau d’âge de l’Assemblée nationale.
Dans sa réplique, le Premier ministre rejette la faute au président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. « Le programme de mon gouvernement, défini de concert avec le président de la République, est établi pour une période de 5 ans, c’est-à-dire la durée de la législation. Il serait donc biaisé de vouloir en établir le bilan général et de tirer des conclusions hâtives au terme de seulement 15 mois de son exécution », a-t-il écrit dans une correspondance de 11 pages.
Du point de vue économique et même social, souligne-t-il, il y a toujours un délai de réponse entre le moment où les mesures sont mises en œuvre et le moment où leurs effets commencent à se manifester. « On ne peut donc s’étendre à trouver des réponses aux problèmes réputés structurels, dans un horizon conjoncturel », a-t-il indiqué.
Sur le plan économique, Sylvestre Ilunga Ilunkamba dénonce la gestion non orthodoxe des finances publiques par la présidence de la République, peu avant sa prise de fonctions. « Permettez-moi de rappeler à votre bon souvenir que mon gouvernement est entré en fonction neuf mois après l’investiture de son excellence Monsieur le président de la République, Chef de l’État. Avant que mon gouvernement ne soit investi, nul n’ignore que les finances publiques ont été gérées de manière non orthodoxe. Les dérapages révélés à l’occasion du procès dit « de 100 jours » n’en sont qu’une illustration », a-t-il dénoncé.
Sylvestre Ilunga rappelle qu’il avait personnellement tiré la sonnette d’alarme au sujet de cette situation dès le mois de juillet 2019, soit deux mois avant sa prise de fonctions. « Les caisses de l’État étaient quasiment vides, les réserves de change érodées et le Franc congolais battait de l’aile. En outre, les provinces enregistraient plusieurs mois d’arriérés de rétrocession, sans compter bien d’autres engagements de l’État, en souffrance », a-t-il détaillé aux députés nationaux via sa missive.
Il y a lieu de retenir que le 6 septembre 2019, a-t-il ajouté, à l’investiture de mon gouvernement, cette première année de la législature était largement entamée sur le plan budgétaire. « Aussi, ai-je pris mes fonctions sous le signe de la correction inévitablement des différents déséquilibres dont nous avons hérité, afin d’asseoir les conditions indispensables à l’essor économique et social de notre pays », a-t-il écrit.
Son absence à l’hémicycle du Palais du peuple alors que le décor de la réception de son gouvernement était déjà planté n’a pas découragé les députés qui ont poursuivi la seance plénière examinant la motion de censure dirigée contre lui et son gouvernement. La plénière est en cours pendant que ce contenu est mis en ligne.
Par Dido Nsapu (DC)