Nord-Kivu, République démocratique du Congo : des personnes déplacées collectent des denrées alimentaires dans le camp de Bweramana (archive) 22 janvier 2021.
Le Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), David McLachlan-Karr, a fermement condamné les violences des groupes armés dans le territoire de Beni qui ont fait plus de 150 morts en l’espace de deux mois.
Dans ce territoire de la province du Nord-Kivu (est de la RDC), des éléments armés commettent régulièrement des massacres, des enlèvements et d’autres atteintes aux droits de l’homme à l’encontre d’une population civile impuissante et de plus en plus vulnérables.
Selon le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), cette situation perdure depuis des années, « dans la plus grande impunité ».
« La situation est aussi alarmante qu’inacceptable », a déclaré M. McLachlan-Karr dans un communiqué publié jeudi.
Le Coordinateur humanitaire a exhorté les éléments armés à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à protéger les personnes comme les infrastructures civiles à Beni. Il a également appelé le gouvernement congolais à renforcer les mesures de protection sur ce territoire.
Depuis novembre 2019, les violences se multiplient à Beni et se sont étendues sur les territoires adjacents d’Irumu et de Mambasa situés dans la province voisine de l’Ituri.
Les civils, dont une majorité de femmes et d’enfants, sont les cibles de violences répétées qui ont fait plus de 150 morts entre le 11 décembre 2020 et le 10 janvier 2021. En deux mois plus de 100 personnes ont été enlevées et plusieurs autres ont été blessées.
Des pillages de structures sanitaires, de ressources naturelles, des incendies de maisons ont été aussi rapportés à OCHA.
« L’assistance humanitaire doit leur être délivrée au plus tôt »
Les conséquences humanitaires de ces violences sont préoccupantes. En date du 10 janvier, OCHA a enregistré plus de 67.000 personnes déplacées. La plupart d’entre elles sont hébergées dans des familles d’accueil – lesquelles subissent une pression sur leurs ressources et sont d’autant plus vulnérables – tandis que les autres populations déjà déplacées vivent dans des écoles ou des églises, dans des conditions de vie particulièrement précaires.
OCHA a annoncé que le Coordonnateur humanitaire adjoint en RDC, Diego Zorrilla, se rendra prochainement à Beni. Une mission qui a pour objectif de donner plus de visibilité à la crise qui touche ce territoire et de mobiliser les acteurs pour assurer une réponse humanitaire rapide aux populations déplacées qui ont fuit les atrocités des éléments armés.
« Ces populations ont vécu l’horreur et leurs besoins humanitaires sont très importants. Elles ont vu leurs proches se faire tuer et ont assisté impuissantes, au pillage de leurs biens et à l’incendie de leurs habitations. Il faut leur apporter une assistance, car en plus du traumatisme subi, elles ont tout perdu dans leur fuite », a expliqué M. McLachlan-Karr.
Protection, abris, articles ménagers essentiels, santé, nourriture, eau, hygiène et assainissement. La liste des besoins de ces personnes déplacées et des familles qui les accueillent est longue. « L’assistance humanitaire doit leur être délivrée au plus tôt », a insisté le Coordinateur humanitaire.
Par CR/CANU