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RDC : près de 22 millions de personnes souffrent actuellement d’insécurité alimentaire aiguë

Dans un centre de traitement d’un hôpital de Sanaa, un médecin mesure le bras d’Ali Mohammed Ahmed Jamal, un Yéménite de 12 ans, souffrant de malnutrition. (Novembre 2018)17 septembre 2020.

Trois hauts responsables des Nations Unies ont prévenu jeudi le Conseil de sécurité que plusieurs pays, dont le Yémen et le Soudan du Sud, étaient menacés par la famine en raison de la pandémie de Covid-19.

Il y a deux ans, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 2417, dans laquelle il demandait à être rapidement informé du risque de famine liée aux conflits.

Le chef de l’humanitaire de l’ONU (OCHA), Mark Lowcock, le chef de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Qu Dongyu, et le chef du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, ont lancé un cri d’alarme jeudi devant les membres du Conseil concernant la montée de l’insécurité alimentaire et le risque de famine dans plusieurs pays.

« Avant la Covid-19 (…) nous en étions arrivés au point où le risque de famine était confiné aux zones en conflit », a noté M. Lowcock.

Selon le rapport 2019 du Réseau mondial contre les crises alimentaires, 135 millions de personnes étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë avant la pandémie de Covid-19. Et maintenant, on prévoit que le nombre de personnes souffrant de faim aiguë va presque doubler cette année, pour atteindre 270 millions de personnes.

22 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë en RDC

Outre le Yémen et le Soudan du Sud, sur lesquels il a tenu informé le Conseil de sécurité plus tôt cette semaine, le chef de l’humanitaire de l’ONU s’est dit « particulièrement préoccupé par la République démocratique du Congo ». Dans ce pays d’Afrique centrale, près de 22 millions de personnes souffrent actuellement d’insécurité alimentaire aiguë, le nombre le plus élevé au monde – en raison de la Covid-19 qui aggrave l’impact de décennies de conflit.

Mark Lowcock s’est aussi dit inquiet de la situation dans le nord-est du Nigéria, où la violence des groupes armés extrémistes non étatiques est en grande partie responsable de l’augmentation des besoins humanitaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. 

Dans la région africaine Sahel, une recrudescence de la violence et des attaques de groupes armés a déplacé par la force plus d’un million de personnes, dont la plupart dépendent de l’agriculture.

. « Au total, quelque 14 millions de personnes sont confrontées à des crises ou à des niveaux d’urgence d’insécurité alimentaire – les chiffres les plus élevés depuis une décennie. Rien qu’au Burkina Faso, 3,3 millions de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire aiguë et les conditions de famine augmentent », a noté M. Lowcock.

Dans ce contexte, il estime que le Conseil de sécurité et les Etats membres peuvent prendre des mesures concrètes.

« Premièrement, insister pour que des solutions politiques pacifiques et négociées mettent un terme aux conflits armés. Deuxièmement, veiller à ce que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire. Et troisièmement, atténuer l’impact économique des conflits armés et de la violence qui y est associée, notamment en mobilisant les institutions financières internationales », a-t-il dit à l’adresse des membres du Conseil.

« Et vous savez le plus important : intensifier le soutien aux opérations humanitaires et prendre des mesures plus importantes et plus ambitieuses pour soutenir les économies des pays confrontés à une faim grave et à grande échelle », a-t-il ajouté.

Selon Mark Lowcock, l’insécurité alimentaire croissante est l’une des conséquences majeures de la pandémie de Covid-19.

« L’histoire prouve que même au milieu d’un conflit, la famine peut être évitée. Pour l’empêcher, nous devons agir. Et nous devons agir à temps pour faire une différence », a-t-il conclu. « Malheureusement, dans de trop nombreux endroits, le temps presse ».

Par CR/Canu

Oscar BISIMWA

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