Décisions contradictoires entre d’une part l’Assemblée nationale qui a autorisé que des députés nationaux soient entendus par la justice et, d’autre part le Sénat qui a rejeté la levée des immunités de certains membres de cette chambre. Des voix se sont élevées pour crier au scandale quant à l’attitude des sénateurs qui, selon certaines structures, ont fait obstruction à la justice.
Pour l’ancien ministre de la justice Luzolo Bambi Lessa, le comportement des sénateurs est une humiliation du peuple congolais. « Le comportement du Sénat est pour moi un déni de démocratie. Car la justice ne peut s’arrêter à la porte du Parlement. Nous perdons beaucoup de milliards, le peuple est dans la misère et la misère du peuple congolais contraste avec ce comportement du Sénat. »
Georges Kapiamba, le président de l’Acaj, estime que le procureur de la Cour constitutionnelle pourra profiter des vacances parlementaires pour relancer une autre demande de levée des immunités au bureau du Sénat. « Nous espérons que le travail que le parquet va faire incessamment pourra permettre qu’une nouvelle demande soit adressée au sénat afin que les deux sénateurs qui ont été protégés par leurs collègues soient obligés de se présenter devant le parquet. »
L’Assemblée nationale, elle, a autorisé que deux de ses membres : l’ancienne ministre du portefeuille ainsi qu’une ancienne membre du cabinet de l’ancien Premier ministre soient auditionnés par la justice.
Par Kamanda wa Kamanda Muzembe (correspondant de RFI à Kinshasa)