En RD Congo, plus de personnes sont mortes, vendredi 15 septembre 2017, à Kamanyola, dans le territoire de Walungu (Sud-Kivu), après une répression de l’armée congolaise sur des manifestants burundais demandeurs d’asile. Selon le bilan provisoire livré par la société civile locale, plus d’une centaine de personnes ont également été blessées par balles.
Parmi les victimes décédées figurent un militaire de l’armée régulière. Un commandant de la police s’en est sorti avec des blessures, renseigne la même source.
Les demandeurs d’asile burundais étaient venus en masse, avec femmes et enfants, pour réclamer la libération de deux de leurs compatriotes arrêtés par les services de sécurité de la RDC. Les deux jeunes burundais étaient poursuivis pour fabrication des armes blanches, relate la société civile.
Mais les services de sécurité avaient décidé de les extrader au Burundi après audition.
Les autres Burundais pris de colère ont décidé d’affronter les agents de sécurité, à en croire des témoins. Ces derniers affirment qu’un jeune parmi les manifestants a ravi l’arme d’un capitaine des FARDC et a commencé à tirer en l’air.
Dans la dispute qui s’en est suivie, un commandant de la police a été blessé par des jets de pierre. Les troupes des FARDC sont intervenues et auraient tiré à balle réelle sur la foule, poursuivent des témoins.
Des sources officielles de la police parlent d’un mort et deux blessés parmi les militaires, de quatre blessés parmi les éléments de la police et de six morts et plusieurs blessés parmi les Burundais.
Mais les victimes de la répression avancent un bilan de 34 morts et une centaine de burundais blessés.
Une délégation provinciale du ministre de l’intérieur en provenance de Bukavu est attendue à Kamanyola pour les enquêtes.
Les autres Burundais demandeurs d’asile de la secte de «Ezébie» sont entassés devant les installations de la MONUSCO et d’autres devant le bureau de la police nationale pour demander protection.
En avril dernier, 2 800 Burundais demandeurs d’asile ayant fui les hostilités dans leur pays avaient été identifiés à Kamanyola par la commission nationale pour les refugies (CNR). Ils avaient refusé d’être évacué au camp de Lusenda pour leur prise en charge par le HCR, d’après Safari Bisimwa de la société civile.
Cette organisation citoyenne avait suspecté la solitude de ce groupe des burundais prétendant obéir à la loi d’une secte religieuse dénommée « Ezebie ».
RO/CR