L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a présenté à la presse, vendredi 16 juillet 2021, son rapport du contrôle citoyen de l’exécution du budget global et des dépenses publiques pro-pauvres pour la période de 2017-2019. Ce rapport qui analyse les lois des finances pour la période de 2017 à 2019 est intitulé : « les régimes se succèdent, mais la mauvaise gouvernance des finances publiques demeure et empire, au mépris de l’éradication de la pauvreté et de la lutte pour le développement et la trandesformation sociale ».
En premier lieu, le rapport de l’ODEP présente le volume des recettes et dépenses de la période 2017-2019.
« Dans la mise en œuvre du programme du gouvernement 2017-2019, les recettes réalisées de la période sont de 22.043,27 milliards de CDF (11,7 milliards$) contre les prévisions de 32.229, 98 milliards de CDF (17,1 milliards $), soit un taux de réalisation de 68,4%. En moyenne annuelle, la loi des finances de l’année a été exécuté à hauteur de 3,9 milliards $ », indique ledit rapport.
S’agissant des dépenses totales du pouvoir central de la période 2017-2019, l’ODEP note qu’elles se situeraient à CDF 21.129, 42 milliards FC (11,2 milliards $), contre les prévisions de 32 229, 98 milliards de CDF (17,1 milliards $), soit 65,4%.
Le même rapport ajoute que les dépenses exécutées au titre du budget général 2017-2019 s’élèvent à CDF 19 340,0 milliards de CDF (10,2 milliards $) contre une prévision de CDF 23.946,6 milliards, soit un taux d’exécution de 80,76%.
Selon les chiffres de la Cour des Comptes, citées par l’ODEP, en moyenne annuelle les dépassements budgétaires atteignent 42,00% des dépenses totales exécutées. « Ce qui est une faute de gestion grave et mérite des sanctions », déclare cette ONG.
Pour Florimond Muteba, PCA de l’ODEP, les méthodes décriées sous le régime Kabila continuent d’exister pendant le nouveau régime de Tshisekedi.
« Etant donné notre priorité qui est celle de l’analyse des dépenses, nous considérons que la même exclusion, la même négligence a accompagné tous les deux régimes. Le comportement est le même. C’est-à-dire qu’il y a plus des moyens pour les institutions et moins des moyens pour les secteurs pro-pauvres et une exécution minable. Même quand on donne 3% à l’agriculture, c’est à peine 0,8 % d’exécution. Une politique comme celle-là ne peut pas permettre une croissance exclusive, la lutte contre la pauvreté et l’émergence du pays. Parce qu’il s’agit d’une évolution qui exclut », a-t-il dit.
Notons que les dépassements budgétaires et les dépenses sans crédit budgétaires sont constatés chaque année depuis presque une décennie. Pourtant, aucun ordonnateur, aucun controleur budgétaire, c’est-à-dire aucun premier ministre ni agent du ministère du budget (contrôleur budgétaire) n’a reçu quelques amendes que ce soit à titre de sanction pour faute de gestion.
La Cour des Comptes qui n’est pas active, n’engage quasi-jamais des poursuites sur les fautes de gestion qu’elle constate à la suite de son analyse de l’exécution de la loi des finances.
Par Jordan MAYENIKINI(Deskeco)