
Le gouvernement de la République démocratique du Congo veut arrêter l’exploitation illégale par des creuseurs artisanaux de la mine uranifère de Shinkolobwe, à 150 Km de Lubumbashi. Le gouvernement envisage notamment de clôturer ce site minier et de renforcer les effectifs affectés à sa sécurisation.
La mine de Shinkolobwe dans la région du Katanga est fermée depuis 1960. C’est là qu’avait été extrait l’uranium qui avait servi à la fabrication des bombes atomiques larguées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki.
Chaque jour, des dizaines d’exploitants artisanaux y pénètrent dans pour y extraire du minerai à forte teneur du cuivre et cobalt. Les produits sont ensuite acheminés vers le comptoir de vente.
Pour stopper l’exploitation illicite de la mine de Shinkolobwe, le gouvernement congolais prévoit la construction d’un mur, de renforcer les effectifs affectés à la sécurisation et de placer plusieurs caméras de surveillance.
Un danger de santé pour tout le monde
Paul Kisimba est un militant de droit de l’homme à Likasi, ville située à 30 km de la mine. « Effectivement, il y a de plus en plus une exploitation clandestine du site de Shinkolobwe, pourtant fermé depuis de nombreuses années. Cependant, des jeunes se faufilent là pour essayer de tirer les produits uranifères pour aller les vendre ça et là », a-t-il remarqué.
Ces exploitants artisanaux s’exposent pourtant à l’irradiation qui altère leur santé, regrette le professeur Banza Lububa, toxicologue : « Les rayons ne se voient pas et n’ont pas d’odeur mais ils attaquent de manière très substantielle l’organisme, ils provoquent des cancers, des mutations et sont à la base des malformations congénitales. »
Ces risques sanitaires affectent toute la communauté car les produits sont transportés sur des routes très fréquentées.
Avec la correspondante de RFI à Lubumbashi, Denise Maheho