La plateforme politique de l’ex-président Joseph Kabila a réagi à l’information faisant état de l’existence d’une milice se revendiquant de l’UDPS. Le FCC dit craindre que « cette pratique ne conduise à un non État » et appelle la justice militaire à agir.
Dans un communiqué du 28 août 2020, le Front commun pour le Congo (FCC) a régi à l’information liée à l’existence, au quartier Kingabwa à Kinshasa, d’une milice se revendiquant de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Dans ce document, la plateforme politique de Joseph Kabila dit avoir suivi avec « grand étonnement » cette ‘information.
De ce fait, « le FCC exige qu’une enquête minutieuse et approfondie soit menée, et que la justice militaire se saisisse, en procédure de flagrance, de ces cas graves d’atteintes à la paix et à la sécurité nationales afin d’en identifier les commanditaires, et de leur infliger les sanctions les plus sévères, conformément aux lois de la République », peut-lire dans ce communiqué.
Le FCC fait aussi un parallélisme avec d’autres faits qui se sont déroulés à Kasumbalesa, dans la province du Haut-Katanga.
« En raison de la similitude observée entre les activités menées par ces groupes de hors la loi, identifiés également à Kasumbalesa dans la province du Haut-Katanga, le FCC exprime sa vive préoccupation de voir ces milices urbaines se multiplier d’autant qu’elles portent directement atteinte à l’État de droit, à la démocratie et à la sécurité des biens et des personnes », écrit-il dans ce communiqué émanant de la conférence des présidents de la plateforme chère à l’ex-président Joseph Kabila.
Cette plateforme majoritaire au parlement « déplore et condamne totalement cette pratique » qui, selon elle, porte gravement atteinte aux acquis démocratiques de ces dernières années, et « craint qu’elle ne conduise à un non État ».
Ce communiqué du FCC n’a pas manqué de faire des réactions du côté de l’UDPS. Son secrétaire général, Augustin Kabuya a réfuté ces accusations portées contre son parti. Ceux qui attribuent à l’UDPS la paternité de « la bande incontrôlée », leur place est au Centre Neuro Psycho Pathologique (CNPP), a-t-il vigoureusement réagi sur son compte Twitter.
Estimant que « si dans l’opposition nous ne l’avons pas créé, pourquoi la créer maintenant que nous sommes au pouvoir? ». L’UDPS, parti présidentiel, ne voit pas l’opportunité de créer une telle milice.
Ted Baleshay, secrétaire national exécutif de la Ligue des jeunes de l’UDPS, trouve « incompréhensible » que son parti crée une milice maintenant qu’ils sont au pouvoir après 35 ans d’opposition non armée. « Plus 35 ans dans l’opposition nous avons accepté de subir les humiliations, éliminations physiques, brimades, exclusions sociales, sans acheter un pistolet pour se défendre, il serait incompréhensible que maintenant qu’on est au pouvoir que nous nous constituons à une milice armée. », a-t-il tweeté.
Au terme du conseil des ministres tenu vendredi 28 août 2020, Félix Tshisekedi a instruit le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kakonde, « de prendre toutes les dispositions pour mettre ces inciviques hors d’état de nuire et de recommander fermement aux dirigeants de ces partis politiques de mieux tenir en laisse leurs militants ».
Allusion faite également à d’autres formes de milice observées à Matadi, Bukavu, Kasumbalesa et Kinshasa. Selon le même compte-rendu, le chef de l’État, Félix Tshisekedi a « insisté sur la nécessité d’appliquer la loi dans toute sa rigueur et pour tous ».
Par Dido Nsapu (DC)