Premier ministre de Joseph Kabila pendant quatre ans, Augustin Matata Ponyo aura été le symbole de l’ambivalence des élites congolaises, capables du pire comme du meilleur, cas du projet agricole de Bukanga Lonzo, côté pire, et de l’Université de Kindu, côté meilleur.
Ces deux chantiers ont connu des destins diamétralement opposés, le premier ayant disparu des radars en plein vol, tandis que le second fait la fierté non seulement des Maniemiens, mais aussi de tous les Congolais, quand on ne se pose pas la mauvaise question de la source du financement.
Lorsque les rumeurs de détournements ont commencé à bruisser, notamment au sujet des 15 000 000 où les collaborateurs de Chef de l’Etat étaient cités, on se souvient de la présidentielle pirouette « je ne vais pas fouiner dans le passé ». Mais voilà, les Cent Jours sont passés par là et ont fait de majestueuses victimes, Samir Jammal et VK, pour 57 000 000 usd seulement. Oui, « seulement », parce qu’il y avait plus que ça, et dans un passe trop proche pour que eleka na passé simple : Bukanga Lonzo au 92 000 000 usd, presque le double du péché des Cent Jours. Les partisans de VK, alternant la rue (Au complot !) et l’église (C’est de l’Eternel que nous attendons le secours !), pointent de doigt une justice sélective, à double vitesse, accompagnant leurs réclamations par un regard très suggestif vers les gestionnaires d’avant Fatshi, aujourd’hui retranchés au Sénat transformé en « Cité de refuge » pour les malfaiteurs d’hier.
En tête de liste des trop cités : Albert Yuma de la Gecamines, Deogratias Mutombo de la BCC, et l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo. Ce dernier a encore essuyé les allusions de la part du premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba en visite sur le lieu du crime (Bukanga Lonzo). Après un long silence et une indifférence feinte, Augustin Matata change de tactique pour suivre celle qui dit que la meilleure défense c’est l’attaque. Ainsi il a demandé dans une lettre officielle à l’Inspecteur Général des Finances, le maintenant très connu Jules Alingete Key, de faire toute la lumière sur l’affaire et ses extensions collatérales. C’est une autorisation de fouiner en bonne et due forme, n’en déplaise à Fatshi. Qui va donc refuser à un condamné sans jugement de laver son honneur ? Agir ainsi ce serait une persécution contre la minorité des « Banya Cravates Rouges », que nous devons tous dénoncer avec force, prenant le peuple congolais et la communauté internationale à témoins.
Remercions déjà Augustin Matata Ponyo pour cette volonté de collaborer avec l’avènement de la vérité des urnes, pardon de la vérité des gestions. Puisse-t-il être imité en cela par d’autres réfugiés politiques (accueillis au Sénat) qui ont des cadavres financiers, comme celui de la SNEL par exemple, sur la conscience. Fouinons, mes frères, fouinons !
Serge GONTCHO di Spiritu Sanctu (+ 243 81 27 22 490)
Conscience Nationale en Action (CNA)