Marche des médecins du secteur de la santé publique en direction du cabinet du président Felix Tshisekedi dans la commune de Ngaliema à Kinshasa, le 29/04/2019.
L’ONG Human Rights Watch (HRW) affirme, dans un rapport rendu public mercredi 22 juillet 2020 que l’administration du président Félix Tshisekedi « a sérieusement restreint les droits humains en 2020 ».
Les autorités congolaises ont réprimé des détracteurs pacifiques, des journalistes et des membres de partis politiques, tout en utilisant les mesures de l’état d’urgence mises en place en raison de la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour limiter les manifestations politiques.
Des dizaines de personnes ayant critiqué les politiques du gouvernement, y compris sur les réseaux sociaux, ont fait l’objet d’intimidations et de menaces, de passages à tabac, d’arrestations et, dans certains cas, de poursuites judiciaires, indique HRW.
« Les avancées en matière de droits humains observées pendant la première année de mandat du président Tshisekedi semblent rapidement se dissiper. M. Tshisekedi devrait faire marche arrière et mettre un terme à cette répression croissante de la liberté d’expression et de réunion pacifique », a expliqué Thomas Fessy, chercheur principal pour la RD Congo chez Human Rights Watch.
Human Rights Watch affirme avoir interrogé 36 personnes en RD Congo, dont des victimes d’abus, des avocats, des défenseurs des droits humains et des activistes pro-démocratie, ainsi que des journalistes.
Depuis janvier, Human Rights Watch a documenté au moins 39 cas de menaces et de harcèlement liés à la liberté d’expression et à la liberté de la presse dans la moitié des 26 provinces du pays. Dans 17 de ces cas, des personnes ont été arrêtées ; deux d’entre elles sont toujours derrière les barreaux.
Au moins 11 personnes ont été arrêtées pour des chefs d’accusation d’« outrage à l’autorité », ceci incluant des gouverneurs de province, des députés et, dans un cas, le président. Sur les 19 journalistes ayant fait l’objet de harcèlement, 8 ont été arrêtés.
Des abus condamnés
Le ministre des Droits humains de la RD Congo, André Lite, contacté par Human Rights Watch a affirmé qu’il « condamnait ces abus ».
« Comme le président l’a demandé instamment, il revient aux cours et tribunaux de se montrer intransigeants dans le respect des droits fondamentaux », a-t-il précisé.
Concernant les tribunaux qui ont condamné des personnes ayant exercé leurs droits essentiels, André Lite a fait remarquer ce qui suit :
« Nous proposerons la grâce présidentielle pour les victimes de jugement inique afin de vider leur casier judiciaire et nous transmettrons ces abus au Conseil supérieur de la magistrature afin de sanctionner les magistrats le cas échéant. »
L’intégralité de ce rapport est à lire ici :
https://www.hrw.org/fr/news/2020/07/22/rd-congo-restriction-croissante-des-droits#
Par CR/RO