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RDC: l’Onu refuse de « récompenser les tueurs » pour désarmer les milices

RDC: l’Onu refuse de « récompenser les tueurs » pour désarmer les milices

La représentante des Nations Unies en République démocratique du Congo a refusé mercredi 2 septembre 2020 l’amnistie préalable et l’intégration dans l’armée régulière des groupes armés pour instaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays. « On ne doit pas amnistier », a déclaré Leïla Zerrougui, interrogée en conférence de presse sur les échecs des programmes dits de « DDR » (désarmement, démobilisaton, réintégration) des combattants de groupes rebelles en RDC.

« Amnistier c’est dire que les faits n’ont jamais existé », a poursuivi la diplomate algérienne, rappelant son passé de magistrate.

« Vous avez vu comment ils ont découpé les gens en morceaux dans les villages ? », a-t-elle ajouté, dans une allusion aux massacres imputés aux Forces démocratiques alliées (ADF) au Nord-Kivu ou Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) en Ituri.

« Et que faire des victimes ? », a-t-elle ajouté. « Les gens qui commettent des crimes graves doivent répondre de leurs actes ».

« On peut pardonner. La société peut le décider », a-t-elle précisé, insistant: « Il faut qu’il y ait une forme de justice ».

Des dizaines de groupes armés, congolais mais aussi d’origine ougandaise, rwandaise ou burundaise, menacent les civils dans les trois provinces de l’Est (Ituri, Nord et Sud-Kivu).

Il y a tout juste un an, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres en visite à Goma avait invité les groupes armés à déposer les armes, relayant une demande du président Felix Tshisekedi en direction des groupes armés.

Leur reddition est cependant compliquée par le manque de moyens des autorités. « Le gouvernement congolais ne dispose d’aucun programme sérieux de DDR pour accompagner l’appel du chef de l’Etat lancé aux différents groupes armés », a déploré l’ancienne rébellion du M23 dans un communiqué le 29 août.

Mme Zerrougui a dénoncé les chefs de guerre qui prétendent défendre leur communauté mais ne pensent « qu’à l’amnistie et au grade » qu’ils espèrent obtenir dans l’armée régulière en l’échange de leur démobilisation.

« On ne peut pas continuer à récompenser les tueurs. Il ne faut pas récompenser le crime », a-t-elle déclaré. « Il faut arrêter cette intégration systématique dans l’armée et cette distribution de grades », a-t-elle poursuivi.

Cette procédure a existé dans le passé pour réintégrer d’anciens miliciens.

La Mission de l’Onu est présente en RDC depuis 20 ans.

Par La Libre Afrique/AFP

Oscar BISIMWA

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