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RDC : l’OMS soutient la vaccination des populations à haut risque contre Ebola

 

Le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), avec l’appui de l’OMS et de ses partenaires, a débuté lundi 21 mai 2018 la vaccination  des populations à haut risque contre la maladie à virus Ebola (MVE) dans les zones de santé touchées.

 

Les agents de santé travaillant dans les zones touchées sont en train d’être vaccinés et une action de sensibilisation a été engagée pour préparer les communautés à la vaccination en anneau.

 

Plus de 7500 doses du vaccin anti-Ebola rVSV-ZEBOV ont été envoyées en RDC pour mener les opérations de vaccination dans la province de l’Équateur, au nord-ouest du pays, où 46 cas présumés, probables et confirmés de maladie à virus Ebola ainsi que 26 décès ont été signalés (d’après les données disponibles au 18 mai). La plupart des cas sont issus de Bikoro, une ville rurale isolée, et quatre cas confirmés sont issus de Mbandaka, la capitale de la province, qui compte plus de 1 million d’habitants.

 

Les vaccins sont des dons de la société Merck; l’Alliance Gavi vaccin a contribué à hauteur de 1 million de dollars (US $) aux coûts opérationnels. Le Wellcome Trust et le Ministère du développement international (DFID) du Royaume-Uni se sont également engagés à soutenir les activités de recherche.

 

«La vaccination va jouer un rôle déterminant dans la lutte contre cette flambée épidémique» a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. «Nous sommes reconnaissants à nos partenaires pour rendre cela possible par leur soutien.»

 

Le ministère de la Santé, l’OMS, Médecins sans frontières (MSF), l’UNICEF et d’autres partenaires clés procèdent à une vaccination en anneau par le vaccin anti-Ebola rVSV-ZEBOV, non encore homologué. Cette opération consiste à vacciner les contacts des cas confirmés et les contacts de ces contacts. Le vaccin sera également administré aux agents de santé de terrain et aux autres personnes potentiellement exposées à la MVE, entre autres les agents de laboratoire, les équipes de surveillance et les personnes chargées de réaliser les inhumations en toute sécurité et dans la dignité.

 

«Nous devons agir rapidement pour endiguer la propagation de la maladie à virus Ebola en protégeant ceux qui risquent d’être infectés par le virus, en identifiant et en arrêtant toutes les chaînes de transmission, et en veillant à ce que tous les patients aient rapidement accès à des soins sûrs et de qualité» a déclaré le Dr Peter Salama, Directeur général adjoint chargé de la préparation et de la riposte aux situations d’urgence.

 

La stratégie de vaccination en anneau nécessite de retrouver dès que possible tous les contacts des cas récemment confirmés ainsi que les contacts de ces contacts. Les équipes de terrain redoublent d’efforts pour rechercher activement et suivre tous les contacts. Plus de 600 ont été identifiés à ce jour.

 

«La mise en œuvre de la vaccination en anneau contre la maladie à virus Ebola est une procédure complexe » a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. «Les vaccins doivent être stockés à des températures comprises entre moins 60 et moins 80 degrés: leur transport et leur stockage dans les zones touchées constituent donc un défi de taille. »

 

L’OMS a envoyé des porte-vaccins spéciaux, capables de maintenir des températures inférieures à zéro pendant une semaine, et a installé des congélateurs pour le stockage des vaccins à Mbandaka et à Bikoro. L’Organisation dépêche actuellement des experts congolais et guinéens qui seront chargés de renforcer les capacités des agents de santé locaux. Le Ministère de la santé, l’OMS, l’UNICEF et leurs partenaires mobilisent des membres de la communauté afin qu’ils informent la population sur la maladie à virus Ebola et le vaccin.

 

Lors d’un essai majeur mené en 2015 en Guinée, ce vaccin s’est avéré très protecteur contre la maladie à virus Ebola. Parmi les 5837 sujets ayant reçu celui-ci, aucun cas d’Ebola n’a été signalé 9 jours ou plus après la vaccination. En attendant que les autorités de réglementation compétentes se penchent sur ce produit, le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS a recommandé que le vaccin anti-Ebola rVSV-ZEBOV soit utilisé au titre d’un protocole sur l’accès élargi et l’usage compassionnel pendant les flambées de maladie à virus Ebola liées à la souche Zaïre, telles que celle en cours en RDC.

 

L’OMS et ses partenaires ont besoin de 26 millions de dollars (US $) pour la riposte à la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo au cours des 3 prochains mois. L’Italie, le Fonds central pour les interventions d’urgence de l’ONU, l’Alliance Gavi, l’USAID, le Wellcome Trust et le DFID ont apporté des financements. L’OMS a également débloqué 2 millions de dollars de son Fonds de réserve pour les situations d’urgence.

 

Partenaires de l’OMS participant à la riposte :

 

Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Croix-Rouge de la République démocratique du Congo, Médecins sans frontières (MSF), Fonds d’urgence pour les secours lors de catastrophes (DREF), Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC‑Afrique), Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique (CDC), Programme alimentaire mondial (PAM), UNICEF, OCHA, MONUSCO, Organisation internationale pour les migrations (OIM), Centre de gestion des crises – Santé animale de la FAO, Partenariat humanitaire international (IHP), Alliance Gavi, African Field Epidemiology Network (AFENET), équipe Public Health Rapid Support du Royaume-Uni, réseau des anciens élèves de l’EPIET (EAN), Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Réseau pour l’évaluation clinique des maladies émergentes et l’action (EDCARN), Banque mondiale et PATH. En outre, le Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN) et les équipes médicales d’urgence fournissent une coordination et un appui technique supplémentaire.

 

Déclaration sur la première réunion du Comité d’urgence du RSI concernant la flambée de maladie à virus Ebola en 2018

 

La première réunion du Comité d’urgence du RSI convoquée par le Directeur général de l’OMS au titre du Règlement sanitaire international (RSI) (2005) concernant la flambée de maladie à virus Ebola (MVE) en République démocratique du Congo s’est tenue le vendredi 18 mai 2018 de 11 heures à 14 heures, heure de Genève (HEC).

 

Conclusions du Comité d’urgence

 

De l’avis du Comité, les conditions d’une urgence de santé publique de portée internationale ne sont pas réunies à l’heure actuelle.

 

Réunion

Les membres et les conseillers du Comité d’urgence ont pris part à une téléconférence. Les représentants de la République démocratique du Congo ont fait part de l’évolution de la situation ; ils ont notamment présenté les mesures prises pour mettre en œuvre des stratégies de lutte rapides, ainsi que les lacunes et les difficultés qui entravent la riposte à la flambée. Au cours de la séance d’information, le Secrétariat de l’OMS a présenté un état des lieux et une évaluation de la flambée de maladie à virus Ebola.

 

Le rôle du Comité était de transmettre au Directeur général les avis et les points de vue de ses membres afin de répondre aux questions suivantes :

 

L’événement constitue-t-il une urgence santé publique de portée internationale ?

Si l’événement constitue une urgence de santé publique de portée internationale, quelles sont les recommandations temporaires à formuler ?

Situation actuelle

 

Le 8 mai, l’OMS a été informée par le Ministère de la Santé de République démocratique du Congo de l’existence de deux cas de maladie à virus Ebola confirmés en laboratoire dans la zone de santé de Bikoro, province de l’Équateur.

 

D’autres cas ont maintenant été découverts dans les zones de santé voisines d’Iboko et de Mbandaka. Du 4 avril au 17 mai 2018, 45 cas de MVE ont été notifiés, dont trois étaient des agents de santé, et 25 décès ont été recensés. Sur ces 45 cas, 14 ont été confirmés. La plupart de ces cas proviennent de la zone de santé reculée de Bikoro, mais une des confirmations concerne un cas à Mbandaka, une ville de 1,2 million d’habitants, ce qui a des conséquences en matière de propagation de la maladie.

 

Neuf pays voisins, notamment le Congo et la République centrafricaine, ont été informés du risque élevé de propagation et ont reçu du matériel et du personnel d’appui.

 

Grands défis

 

Après discussion et délibérations sur la base des informations reçues, le Comité a conclu que les grands défis à relever étaient les suivants :

 

La flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo présente différentes caractéristiques particulièrement préoccupantes : un risque de propagation plus rapide étant donné que la maladie a maintenant atteint une zone urbaine ; la coexistence de différentes flambées dans des zones reculées et difficiles d’accès ; l’infection de plusieurs agents de santé, ce qui accroît le risque d’amplification.

 

Le risque de propagation internationale est particulièrement élevé étant donné que la ville de Mbandaka est à proximité du fleuve Congo, qui charrie un trafic régional intense entre différents territoires aux frontières poreuses.

Les défis logistiques sont immenses en raison des lacunes en matière d’infrastructure et de l’éloignement de la plupart des cas notifiés à ce jour ; ces facteurs pèsent sur la surveillance, le repérage et la confirmation des cas, la recherche des contacts, ainsi que l’accès aux vaccins et aux médicaments.

Néanmoins, le Comité a également noté les points suivants :

 

Le Gouvernement de République démocratique du Congo, l’OMS et leurs partenaires ont riposté de façon rapide et exhaustive.

 

Il y a tout lieu de penser que la flambée peut être maîtrisée grâce aux interventions en cours : mesures renforcées de surveillance, mise en place de structures de prise en charge des cas, déploiement de laboratoires mobiles, mobilisation accrue des responsables communautaires, établissement d’un pont aérien et autres interventions prévues.

 

En outre, l’avancement des préparatifs pour l’utilisation du vaccin à l’essai suscite également l’optimisme en matière de lutte contre la maladie.

En conclusion, le Comité d’urgence a noté que les conditions d’une urgence de santé publique de portée internationale n’étaient pas réunies à l’heure actuelle, mais a néanmoins formulé les recommandations de santé publique suivantes :

 

Le Gouvernement de République démocratique du Congo, l’OMS et leurs partenaires poursuivent leurs opérations pour une riposte massive – si ces opérations prenaient fin, la situation pourrait se détériorer de façon significative. Cette riposte devrait être appuyée par la communauté internationale dans son ensemble.

 

Il est fondamental que la communauté scientifique fasse preuve de solidarité à l’échelle mondiale et les données internationales devraient faire l’objet d’un partage gratuit et régulier. Il est particulièrement important qu’aucune restriction aux voyages internationaux ou au commerce ne soit appliquée.

Les pays voisins devraient renforcer leur niveau de préparation et de surveillance.

Pendant les opérations de riposte, il convient de garantir la sûreté et la sécurité du personnel ; en outre, la protection des intervenants et des agents nationaux et internationaux doit être une priorité.

 

Le dépistage à la sortie, notamment dans les aéroports et dans les ports situés sur le fleuve Congo, est considéré comme une mesure particulièrement importante ; en revanche, le dépistage à l’entrée, en particulier dans les aéroports éloignés, ne présenterait aucun intérêt en matière de santé publique et le ratio coût/avantage serait négatif.

 

Il convient d’instaurer une excellente communication sur les risques (avec des données en temps réel), de mobiliser la société ainsi que de faire participer les communautés afin de mettre en place une riposte coordonnée et pour que les personnes touchées comprennent les mesures de protection recommandées.

Si la flambée prend de l’ampleur ou en cas de propagation internationale, le Comité d’urgence sera à nouveau convoqué.

 

Le Comité a souligné combien il était important que l’OMS et les autres partenaires nationaux et internationaux continuent d’apporter leur soutien en vue d’une application et d’un suivi effectifs du présent avis.

 

Se fondant sur cet avis, les rapports des États Parties touchés et l’information disponible à ce jour, le Directeur général a accepté l’évaluation du Comité et n’a pas déclaré le 18 mai 2018 la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo comme urgence de santé publique de portée internationale. À la lumière de l’avis émis par le Comité d’urgence, l’OMS déconseille d’appliquer des restrictions aux voyages ou au commerce. Le Directeur général a remercié les membres et les conseillers du Comité d’urgence pour leur avis.

 

La Guinée prête main forte à la RDC

 

Pour lutter contre le virus Ebola qui sévit en RDC, l’OMS recrute en Guinée à cause de l’expérience du personnel sanitaire guinéen qui a été, on s’en souvient, confronté à une terrible épidémie qui avait fait des milliers de morts dans la région ouest-africaine.

 

Ayant une grande expérience en la matière, des Guinéens ont été dépêchés en RDC pour aider à lutter contre l’épidémie à virus Ebola qui sévit dans la province de l’Equateur.

 

« Suite à l’autorisation des autorités de la RDC, demande a été faite aux plus hautes autorités de la Guinée de déployer sous l’égide de l’OMS des agents de santé pour non seulement contribuer au contrôle de l’épidémie en cours mais aussi spécifiquement pour contribuer à la vaccination en ceinture des contacts des cas de maladie à virus Ebola », explique le professeur Georges Ki Zerbo, représentant de l’OMS en Guinée.

 

Combien d’agents ont été déployés et qui sont-ils ? « Une quarantaine d’agents de santé ont déjà été déployés comprenant donc des vaccinateurs, des agents chargés du suivi après vaccination, mais aussi des épidémiologistes pour le suivi des contacts des personnes infectées par le virus à Ebola, mais aussi des spécialistes de la communication sur les risques, la mobilisation sociale et la prévention des infections », poursuit le professeur Ki Zerbo.

 

Cela veut dire que l’épidémie qui a sévi en Afrique de l’ouest de 2013 à 2016 et qui avait fait 11 000 morts sur plus de 28 000 cas va servir dans l’épisode actuelle de la maladie d’Ebola en RDC.

 

 

CANU/RFI

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