Par Jeune Afrique avec AFP
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé, lundi 19 août 2019 à Brazzaville (Congo),les partenaires des Nations unies, principalement les neuf pays frontaliers de la République démocratique du Congo (RDC) à faire « preuve de solidarité » dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui a déjà tué plus de 1930 personnes dans ce pays.
« Le moment est venu pour que tous les partenaires, notamment les neuf pays voisins de la RDC, fassent preuve de solidarité pour barrer la route à la propagation d’Ebola », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
« La stratégie régionale de surveillance et de riposte de la maladie est si importante. Elle peut combler toutes les lacunes constatées », a-t-il estimé. « Ebola est une urgence de santé qui est complexe », en RDC où les agents de santé font parfois face à l’insécurité dans les zones touchées puis au manque de confiance de certaines communautés, a-t-il souligné.
Une « maladie évitable et traitable »
Le Dr Ghebreyesus prenait part lundi à Brazzaville à la 69e Session du comité régional de l’OMS pour l’Afrique, qui sera marquée par l’élection du nouveau directeur de l’OMS/Afrique, qui a son siège dans la capitale congolaise.
Au moins 400 participants, dont 47 ministres de la Santé du continent, prennent part à cette session, dont les assises ont été inaugurées par le président congolais Denis Sassou Nguesso. « Ebola est une maladie évitable et traitable. Nous avons un vaccin qui est à plus de 97% efficace et des médicaments qui le sont à plus de 90% », a affirmé le directeur général de l’OMS.
Par ailleurs, une équipe japonaise spécialisée dans la réponse aux urgences concernant les maladies infectieuses sera déployée à partir de vendredi. Elle doit permettre le renforcement de la quarantaine et la participations à d’autres activités pertinentes en vue de prévenir la propagation de l’épidémie, a annoncé l’ambassade du Japon en RDC.
La province du Sud-Kivu touchée à son tour par l’épidémie
Deux cas de personnes touchées par Ebola ont été identifiés dans le territoire de Mwenga, à moins de 140 km de la grande ville de Bukavu, dans le Sud-Kivu. C’est la première fois depuis le début de l’épidémie qu’elle est signalée hors du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Après le Nord-Kivu et l’Ituri, le Sud-Kivu devient la troisième province congolaise touchée par le virus depuis le début de l’épidémie, en août 2018, qui a provoqué la mort de 1913 personnes.
Selon le communiqué des autorités congolaise et du professeur Jean-Jacques Muyembe à la tête des équipes de riposte depuis près d’un mois, une femme de 24 ans et un jeune enfant de 7 mois ont été identifiés comme porteurs du virus Ebola.
La jeune femme, vraisemblablement arrivée de Beni – un des épicentre de l’épidémie – est décédée, explique le communiqué qui précise que le jeune garçon a lui été mis à l’isolement avant de débuter ce vendredi sa prise en charge médicale. Les personnes ayant été en contact avec ces deux cas – 120 ont déjà été listées – sont en cours d’identification pour être ensuite vaccinées. « La situation est sous contrôle », assure à Jeune Afrique le professeur Muyembe.
« Grand tournant »
L’annonce de la découverte de ces deux cas dans le Sud-Kivu intervient alors que les autorités sanitaires américaines et le comité en charge de piloter la riposte ont fait part cette semaine des résultats concluants de deux molécules, le Mab114 et le REGN-EB3, en phase de test depuis novembre dans le cadre de la lutte contre Ebola.