Les familles des deux experts des Nations unies exécutés en République démocratique du Congo (RDC) réclament une enquête internationale sur la mort de l’Américain Michael Sharp et de la Suédoise Zaida Catalan.
Selon eux, seule une enquête indépendante permettra d’identifier les assassins et les donneurs d’ordre. Ils s’expriment dans une lettre au New York Times qu’ils mettent en cause pour sa « couverture » de ces assassinats.
En début de semaine, le New York Times épinglait les Nations unies pour avoir envoyé Michael Sharp et Zaida Catalan au Congo sans formation, sans sécurité et sans aucune couverture médicale. Leurs proches font valoir qu’il s’agissait – au contraire – d’enquêteurs expérimentés qui ont été assassinés parce qu’ils avaient été les témoins d’atrocités commises dans les Kasaï.
Des consultants envoyés par le Conseil de sécurité
Aux yeux des familles, le journal n’a pas compris la fonction des experts de l’ONU, qui ne sont pas des employés de la Monusco, la mission des Nations unies sur place, mais des consultants envoyés par le Conseil de sécurité. Ce dernier se fonde sur leurs rapports pour déterminer, notamment, qui doit faire l’objet de sanctions en cas de violations des droits de l’homme.
La RDC refuse une enquête de l’ONU
En RDC, on attend l’arrivée dans les prochains jours d’une équipe d’enquête administrative de l’ONU suite à l’assassinat de deux de ses experts en mars dernier.
Près d’un mois après avoir été constituée, quel sera le rôle de cette équipe de six personnes alors que l’ONU a, pour la première fois mardi 23 mai 2017, mis en doute les conclusions de l’enquête menée par la justice militaire congolaise. La mission de l’équipe onusienne sera-t-elle d’enquêter sur la gestion en interne de ce drame et le respect des procédures onusiennes ou plus que ça ?
C’est bien une enquête administrative que les six membres de l’équipe onusienne vont mener en RDC. Leur mission sera de vérifier si les protocoles de sécurité de l’ONU ont été respectés par les experts assassinés mais aussi si des erreurs ont été commises en interne dans la gestion de ce drame. Cette procédure est automatique, à chaque incident qui vise un salarié de l’ONU une équipe est chargée d’enquêter sur l’incident en interne.
Mais dans le cas des deux experts suédois et américains tués début mars, l’ONU assure qu’elle va faire plus : se pencher sur les procédures mais aussi chercher à identifier les responsables de cet assassinat.
RFI/CR