

En dépit du mot d’ordre des syndicats de reprendre les cours lundi 1er novembre 2021, une partie des enseignants a décidé de poursuivre leur mouvement de grève en attendant la concrétisation des promesses du gouvernement. Depuis la rentrée le 4 octobre, les élèves de plusieurs écoles publiques n’ont pas entamé les cours, exigeant des améliorations de salaires et la paie des milliers de professeurs restés sans solde.
« Les enseignants sont là, nous dispatchons les élèves aujourd’hui. Pour la suite, on verra comment ça va se passer », résume Ramazani, enseignant.
À l’école primaire Lingwala III, dans le centre de la capitale, la vie scolaire semblait se rétablir ce matin, avec des élèves massés dans la cour. Ramazani distribue pour la première fois depuis un mois des listes de présence à ses collègues.
« Depuis la rentrée des classes, on venait ici, les enseignants ne touchaient pas la craie, ils restaient à côté, et les élèves jouaient, raconte-t-il. Et puis, à 12 h, ils rentraient à la maison. »
Dans d’autres écoles, des enseignants débarquent dans la cour, sans entrer dans la salle de classe. La grève a pour conséquences moins d’élèves dans les écoles, comme à Lingwala III.
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« La plupart des parents ont retiré leurs enfants, puisque après un mois, les élèves n’étudiaient pas, poursuit Ramazani. La plupart des parents qui étaient souples ont retiré leurs enfants pour les écrire à l’école privée. »
Dans cette salle de classe, l’enseignant Bisaka Ilenda perçoit la liste déclarative, mais pour de simples formalités.
« Il peut y avoir un incident, c’est en fonction de ça que je peux me justifier, poursuit l’enseignant. Nos autorités sont bizarres : s’il faut placer l’état salarial d’un ministre ou de n’importe quelle autorité, ça n’engage pas un débat. Mais pour payer un enseignant ne fût-ce que 500 dollars, ça pose problème. »
Les grévistes disent attendre la concrétisation des promesses par le gouvernement avant de reprendre les cours. Le retard dans les cours sera difficile à rattraper.
Avec le correspondant de RFI à Kinshasa, Pascal Mulegwa