Les projets de construction des barrages d’Inga datent de l’époque coloniale. En 1925, le colonel Pierre Van Deuren[1] présente au Roi des Belges Albert Ier un plan ambitieux : la construction de sept barrages visant à faire de la colonie la première puissance énergétique du continent, capable d’exporter son électricité. Mais la crise de 1929, la Grande Dépression puis la Seconde Guerre mondiale compromettent sa réalisation[1]. Le projet est relancé à la fin de l’époque coloniale, en 1958.
INGA I EN OCTOBRE 1973
Avec l’indépendance du Congo et la fin de colonisation belge en 1960, ces projets ne seront jamais matérialisés. Finalement, c’est sous le régime du Président Mobutu Sese Seko que les barrages d’Inga I et II seront construits. L’objectif était de fournir l’électricité à une usine d’aluminium géante et à l’industrie chimique de pointe[1], mais aussi l’acheminement du courant d’Inga jusqu’aux mines de cuivre et de cobalt du Katanga, ce qui nécessite le déplacement de la communauté du site d’Inga, à laquelle les Belges étaient prêts à payer une compensation[2].
À l’époque[Quand ?] , les cours des matières premières, qui font la fortune de la colonie belge et de la Belgique, sont au plus haut. On peut cependant douter de la volonté des Belges d’indemniser les autochtones. Car il n’était pas dans l’habitude des colons belges et plus généralement européens, d’indemniser les populations locales victimes de la politique coloniale, notamment l’expropriation forcée. Un consortium américain[1] présente une solution en trois phases, correspondant au schéma qui sera retenu après l’indépendance, malgré le coût du projet (320 millions de dollars pour Inga I et 3 milliards pour l’ensemble)[1].Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Description
Ces deux ouvrages distincts sont dénommés Inga I et Inga II. Les développements Inga III et Grand Inga ne sont actuellement qu’au stade de projet.
Ces ouvrages, à l’instar de l’usine sidérurgique de Maluku, sont construits dans le cadre d’une politique de développement et de prestige du pays par le président Mobutu Sese Seko. La maintenance de ces barrages n’étant pas assurée, ils fonctionnent à capacité réduite. Ils sont exploités par la Société nationale d’électricité (SNEL).
Comme d’autres ouvrages pharaoniques créés dans le pays au service de politiques de prestige qui ne purent être assumées, ils sont qualifiés d’éléphants blancs.
Mais, ces barrages s’avèrent aujourd’hui salutaires. Une bonne gestion de ces ouvrages pourrait permettre à la RD du CONGO de faire face à ses besoins internes. La bonne gestion des recettes issues de l’exportation de l’énergie produite par les barrages d’Inga I et II pouvait permettre au pays de construire d’autres barrages avec les moyens propres, notamment le Grand Inga et de faire face, prioritairement, à ses carences en énergie électrique qui freinent son propre développement économique et son industrialisation. Mais, malheureusement, ces ouvrages sont mal gérés et mal entretenus.
Caractéristiques techniques
De l’électricité est exportée vers l’Angola, la République du Congo et le Zimbabwe. Des lignes relient également le complexe à la Zambie, au Botswana, à la Namibie et à l’Afrique du Sud. Une ligne haute tension relie en effet le barrage à Lubumbashi et à la province zambienne du Copperbelt : le projet Inga-Shaba.
Une seconde ligne haute-tension est envisagée vers le nord en direction des pays du golfe de Guinée. Une troisième enfin est prévue vers le nord-ouest, en direction du Tchad et du Soudan. Par ailleurs, seule 5 % de la population congolaise a accès à l’électricité. Kinshasa elle-même se trouve imparfaitement desservie.
- Inga I : 351 MW, entrée en service en 1972.
- Inga II : 1 424 MW, entrée en service en 1982.
- Inga III : 3 500 MW, en projet
Inga I et II fonctionnent actuellement[Quand ?] à 20 % de leur capacité, la plupart des turbines étant à l’arrêt, faute de pièces de rechange.
Avenir du complexe
Divers contacts sont intervenus récemment[Quand ?], dont avec la NEPA (Nigeria) et Westcor, consortium emmené par Eskom (Afrique du Sud), en vue du redéploiement du complexe.
Westcor projette notamment la construction d’une centrale Inga III (4,5 GW). Avec une telle capacité, le complexe Inga I, II, III aurait une puissance totale installée de plus de 5,2 GW ce qui permettrait, en théorie, d’alimenter en électricité toute l’Afrique australe. BHP Billiton propose de ramener Inga III à 3 500 MW pour alimenter son usine de production d’aluminium dans le Bas-Congo[3].
Des projections prévoient, si le financement était trouvé, que la puissance produite sur ce site atteindrait 39 GW, grâce à la réalisation du projet Grand Inga. À titre de comparaison, le barrage des Trois Gorges en Chine d’une puissance installée de 18,2 GW produit 84,7 TWh par an depuis 2009.
En 2015, des projets d’extension du site actuel et de financement d’Inga III et de Grand Inga sont toujours d’actualité[4],[5].
L’Afrique du Sud a engagé avec la RDC les études de faisabilité du projet Inga 3 (4 800 MW en deux phases) et des lignes de transport associées ; la Banque mondiale a approuvé en 2014 un financement de 73 millions de dollars et annoncé en 2015 que le chantier commencera en 2017 ; les centrales Inga I et Inga II sont en cours de remise à neuf[6].
Notes et références
- ↑ a b c d et e « INGA, la grande utopie », par Estelle Maussion, sur Afrique Méditerranée Business [1]
- ↑ « Le cauchemar de Conrad – Le plus grand barrage du monde et le coeur des ténèbres du développement », par Anders Lustgarten [2]
- ↑ Initialement prévu pour une production de 4 300 MW, BHP Billiton propose de réduire Inga III à 3 500 MW – Le Potentiel, 16 avril 2010
- ↑ Barrages d’Inga : la RDC et l’Afrique du Sud veulent accélérer le projet d’extension – Jeune Afrique, le 17 octobre 2015
- ↑ « En République démocratique du Congo, le rêve fou des méga-barrages Inga », Le Monde, le 14 août 2015.
- ↑ (en) [PDF] 2016 Hydropower Status Report (Rapport 2016 sur l’état de l’hydroélectricité ; voir p.46), Association internationale de l’hydroélectricité (IHA), juillet 2016.
Avec Wikipedia