Des Casques bleus de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) patrouillent sur le territoire d’Irumu, dans l’Ituri, afin de décourager les activités des ADF (photo d’archives).
Au cours des 18 derniers mois, le groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) a intensifié ses attaques contre les civils dans les provinces de l’Est de la RDC. Ces attaques, qui ont fait plus de 1 000 morts et des dizaines de blessés, pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, selon un rapport de l’ONU.
« Dans la majorité des cas, les moyens et le mode opératoire des attaques indiquent clairement l’intention de ne laisser aucun survivant. Des familles entières ont été achevées à la machette », peut-on lire dans le rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC).
L’impact sur les civils de ces changements est décrit en détail dans le rapport qui illustre le caractère systématique et brutal des atteintes aux droits de l’homme commises par les combattants des ADF.
Le document souligne que, compte tenu de la nature généralisée et systématique des attaques menées contre la population civile, certaines de ces atteintes aux droits de l’homme pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
Les rebelles, est-il encore précisé, ont incendié des villages entiers, détruit des centres de santé et écoles, enlevé et recruté de force hommes, femmes et enfants. Dans la majorité des cas, l’intention de ne laisser aucun survivant est clairement affichée.
Les assaillants ont utilisé des armes lourdes lors d’attaques contre des villages, dont des AK47 et des mortiers, ainsi que des machettes et des couteaux. Ils ont incendié des villages entiers, détruit des centres de santé et des écoles, enlevé et recruté sous la contrainte des hommes, des femmes et des enfants.
En RDC, les combattants des ADF sont actifs au Nord-Kivu depuis plus de 30 ans. Par petits groupes, ils ont gagné depuis octobre 2019 la province de l’Ituri voisine où les attaques ont fortement augmenté en intensité et en nombre.
Selon le rapport du Bureau aux droits de l’homme, du 1er janvier 2019 au 30 juin 2020, 1066 civils ont été tués, 176 blessés et 717 autres enlevés au Nord-Kivu et dans l’Ituri.
De leur côté, les Forces armées congolaises (FARDC) et la Police nationale congolaise (PNC), ont tué depuis octobre 14 civils, blessé gravement 49 autres, alors que 297 civils ont été détenus arbitrairement.
Aussi, dans son rapport, le Bureau des droits de l’homme demande aux autorités de juger les 400 combattants ADF détenus et de créer des programmes d’engagement communautaire afin d’améliorer les relations entre l’armée, la police et les civils.
Le rapport appelle également à la création de programmes crédibles et fiables de désarmement, de démobilisation, de réinsertion et de rapatriement des combattants (DDR).
Par CR/Canu