Le Premier ministre, Jean Michel Sama Lukonde, a reçu le quitus de l’Assemblée nationale le lundi 26 avril 2021 pour appliquer le Programme d’Actions du Gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation.
En ce qui concerne les questions du genre et de la jeunesse, le Programme décliné par le Chef du Gouvernement présente six actions phares pour à mettre en œuvre :
1. Lancer dans les meilleurs délais la campagne « Tolérance Zéro » contre les violences basées sur le genre et intensifier la lutte contre celles-ci ;
2. Faciliter l’accès aux titres fonciers pour les jeunes producteurs agricoles ruraux, promouvoir et faciliter l’accès à des micro-crédits, notamment en faveur de l’entreprenariat des femmes, des paysans, des artistes et des jeunes ;
3. Octroyer des facilités d’accès aux soins médicaux pour les traitements spécifiques en faveur de la femme et de l’enfant ;
4. Investir dans la formation de la jeune fille et assurer l’autonomisation économique de la femme en milieu rural ;
5. Veiller à une meilleure représentation des femmes au sein des instances dirigeantes des entreprises et institutions publiques ;
6. Redynamiser le Fonds de garantie de l’Etat pour assurer les prêts des banques commerciales octroyés aux jeunes entrepreneurs et aux Petites et Moyennes Entreprises.
Bien plus, en ce qui concerne la promotion des arts, du sport, de la culture et du changement des mentalités, le Gouvernement, a dit Sama Lukonde, entend notamment poursuivre la construction, la réhabilitation et la modernisation des stades de grandes compétitions et des stades municipaux dans chaque Province.
Dans cette perspective, le nouvel Exécutif National assurera, en complément, la création des centres de formation sportive sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. Le Gouvernement prévoit aussi, dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé, la construction d’une grande maison de production musicale, théâtrale et cinématographique, pour la défense, l’illustration et la promotion de la culture, des arts et des sports, comme vecteurs de l’épanouissement du citoyen congolais.
Devant l’Assemblée nationale avant l’investiture de son équipe gouvernementale, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a évalué à 36 milliards USD le programme de son gouvernement pour la période 2021-2023, soit 12 milliards USD par an.
« Nous arrivons dans un contexte où nous avons le budget déjà établi et je vais même souligner avec des affectations précises. En ce qui concerne les pré-affectations dans le budget, il va falloir que nous puissions voir au niveau du budget qui a été déjà adopté et de nos priorités lesquelles peuvent être poursuivies telles qu’elles. Au cas contraire, nous aurons la possibilité de revenir vers l’autorité budgétaire, l’Assemblée nationale, nous n’hésiterons pas car notre programme du gouvernement est axé sur l’amélioration des conditions de vie de la population », a-t-il projeté.
En effet, « toutes les actions que je viens d’énumérer nécessitent des moyens et des ressources consistant à investir dans notre économie, avec comme objectif principal, la relance de l’activité économique, dans un contexte caractérisé par les effets pervers de la pandémie à COVID 19. Le coût global du Programme enrichi du Gouvernement pour la période 2021-2023 se chiffre à l’équivalent en dollars américains de 36 Milliards, soit un coût annuel moyen de 12 milliards USD en linéaire. Cependant, son financement global sur les trois ans accuse un gap de 14 milliards USD », a-t-il expliqué.
Le budget de l’exercice 2021 fixé à 6,6 milliards USD, ayant été promulgué le 31 décembre 2021, Sama Lukonde devrait recourir au collectif budgétaire à déposer au Bureau de l’Assemblée nationale durant la session de mars.
« Ce déficit résulte de la différence entre le coût total du Programme et le financement prévu de 22 Milliards USD sur cette période, tel que dégagé dans le Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT), élaboré par le comité interministériel qui réunit des experts du Budget, du Plan, des Finances et de la Banque Centrale. L’objectif poursuivi est de porter le budget annuel de l’Etat à une moyenne de 12 milliards jusqu’en 2023. Mais, pour l’exercice en cours, étant donné que son Budget déjà promulgué s’élève à 6,6 milliards USD, la réalisation des objectifs d’accroissement des recettes et les exigences liées à la cohérence et à la conformité de la Loi relative aux finances publiques conduiront à terme à l’élaboration d’une Loi de finances rectificative », a extrapolé Sama Lukonde.
Par conséquent, a-t-il insisté, « le
financement du gap s’opérera grâce aux mesures d’accroissement des recettes renforcées par la meilleure perspective de la conjoncture économique qui ramène la croissance à 0.8% en 2020, sur base des réalisations à fin septembre de la même année, contre des prévisions initiales à fin 2020 de -1.7 %. Cette amélioration des prévisions conjoncturelles pour 2021 est notamment liée à la hausse des prix du cuivre, de l’étain et du cobalt actuellement enregistrée sur le marché mondial ».
Le budget pour l’exercice 2021 promulgué par le président Félix Tshisekedi le 31 décembre 2020 est évalué à 14.235,2 milliards de FC, soit 6,886 milliards USD au taux budgétaire moyen de 2067 FC le dollar américain.
Le collectif budgétaire s’impose du fait des priorités, notamment, sécuritaires et sanitaires.
« Nous avons parlé des réformes. Cela va se faire dans le domaine fiscal pour aller dans le sens d’accroître le budget de l’État, c’est l’une des priorités. Nous devons nous donner les moyens de notre politique, nous ne saurons pas faire face non seulement aux questions sécuritaires mais surtout à la question sanitaire, si jamais nous n’avons pas les moyens de notre politique et donc il va falloir aller dans le sens des réformes fiscales », a-t-il expliqué.
Présenté en équilibre en recettes et en dépenses, le Budget 2021 est en accroissement de 21% par rapport au Budget rectificatif 2020 qui est chiffré à 5,7 milliards USD mais en régression de 23,2% par rapport au budget initial de l’exercice 2020 estimé 11,2 milliards USD. Il prévoit 372.276 USD pour le fonctionnement de l’Opposition politique.
En 2021, la présidence de la République va gérer un budget estimé à 318 430 627 519 FC (153,086 millions USD au taux budgétaire moyen de 2067 FC le dollar américain) contre 305 785 476 572 FC (165,110 millions USD) dans le budget 2020 initial et 299 582 887 740 FC (161,761 millions USD) dans le Budget 2020 rectifié.
Le Budget 2021 prévoit 4 542 331 248 FC (2,197 millions USD au taux budgétaire moyen de 2067 FC le dollar américain) de crédits à allouer au Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA), selon des données officielles.
Pour l’heure, le budget 2021 de 12 milliards USD promis par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde se fait désirer.
Le 1er Conseil des ministres adopte 6 projets de lois de ratification
Le président de la République, Félix Tshisekedi, a présidé le vendredi 30 avril 2021 la toute première réunion du Conseil des ministres du gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation en présence du Premier Ministre, Sama Lukonde et de 56 membres de cette équipe.
A cet effet, six Projets de lois de ratification à soumettre en urgence au Parlement ont été approuvés par le Conseil des ministres.
Il s’agit respectivement :
1. Du Projet de soutien au secteur agricole du Nord-Kivu (PASA-NK) signé le 23 juillet 2020, accord de prêt signé entre la RDC et l’OFID pour un montant de 15 millions USD ;
2. Du Programme d’appui au développement rural inclusif et résilient (PADRIR) signé le 28 mai 2020 entre la RDC et le FIDA pour un montant de 26.640.000 USD ;
3. De l’Opération de réponse urgente pour affronter la pandémie « COVID19 » accord signé entre la RDC et la Banque Araba pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) en date du 22 décembre 2020 pour un montant de 10 millions USD ;
4. Du Projet d’Aménagement des Accès Routiers au pont Route-Rail sur le Fleuve Congo, Accord de prêt signé en date du 19 juin 2020 entre la RDC et la BAD pour un montant de 20,3 millions d’Unités de crédits ;
5. Du Projet d’approvisionnement en eau à l’Ozone, Accord de prêt signé entre la RDC et le Fonds de l’OPEP (OFID) en date du 23 juillet 2020, pour un montant de 30 millions USD ;
6. Du Programme d’Appui Budgétaire en Réponse à la Crise de la Covid-19, PABRC en sigle, Accord de prêt n° 210015004245 du 07 octobre 2020 conclu entre la République Démocratique du Congo et le Fonds Africain de Développement. Montant : 30,72 millions d’Unités de crédits équivalents à 43,62 millions USD.
par Angelo Mobateli