Dans un mémorandum remis mercredi 2 août 2017 à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, dirigé par Felix Tshisekedi et Pierre Lumbi, a de nouveau exigé la tenue des élections avant la fin 2017. Le rassemblement fustige cependant «les manœuvres du pouvoir de Kinshasa » visant à freiner l’élan de ce processus.
«Toutes les élections doivent s’organiser dans les délais consignés dans l’accord de la Saint sylvestre. Mais en cas de force majeure – et l’accord prévoit ça – nous pouvons commencer par la présidentielle, qui est constitutionnelle», a déclaré Jean Bertrand Ewanga, qui a conduit la délégation du Rassemblement. Il a cependant estimé que «la CENI est sous les bottes du pouvoir, qui ne veut pas totalement donner les moyens qu’il faut», saluant tout de même «les efforts considérables» de la CENI, qui a enrôlé plus 91% des électeurs attendus.
Le Rassemblement menace de mettre en œuvre les actions de masse préconisées lors de son dernier conclave. Si «le 1er octobre, l’élection n’est pas convoquée –parce que Monsieur Kabila et son gouvernement n’ont pas mis de l’argent – l’opération ‘Kabila Dégage’ commence», a annoncé Jean Bertrand Ewanga.
La CENI attend encore du gouvernement au moins 140 millions de dollars pour clôturer l’enrôlement, a révélé son président, Corneille Nangaa. Sur le plan légal, a-t-il poursuivi, le Parlement devrait voter deux lois nécessaires à la tenue des élections, dont celle relative à la répartition des sièges.
- Nangaa a promis de publier les statistiques partielles de l’enrôlement, selon la demande du Rassemblement. Il a aussi invité les politiciens à tenir compte des contraintes techniques.
Selon lui, la CENI travaille dans l’esprit de l’accord du 31 décembre 2016, qui prévoit un certain nombre d’activités à prendre en compte: la fin de l’enrôlement, la loi sur la répartition des sièges, la convocation des scrutins et l’organisation en une seule séquence des trois scrutins.
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