C’est en milieu de matinée du vendredi 28 septembre 2018 que le Premier ministre de la Belgique a rencontré, à sa demande évidemment, le Chef de l’Etat congolais à son hôtel, à New York. Comme en septembre 2017, en marge de la 72ème session de l’assemblée générale des Nations Unies, Charles Michel a été reçu seul.
Le Président Joseph Kabila avait à ses côtés le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Léonard She Okitundu, le Directeur de cabinet Néhémie Mwilanya Wilondja et le Conseiller au collège diplomatique Barnabé Kikaya bin Karubi.
Approché à l’issue de l’audience par la presse, qui tenait à connaître l’état des relations diplomatiques entre Kinshasa et Bruxelles, le Premier ministre s’est exprimé d’un trait en ces termes :
« On a eu un entretien qui était plutôt positif pour qu’on essaie d’avoir une bonne compréhension, de part et d’autre, de la manière d’envisager nos relations bilatérales. Nous avons eu l’occasion d’échanger sur des questions géopolitiques, les relations entre l’Europe en général et l’Afrique. Je forme vraiment le vœu que cet entretien soit utile. Je forme vraiment le vœu qu’on puisse espérer des évolutions favorables dans les relations entre l’Europe et l’Afrique dans les prochaines semaines, les prochains mois, mais aussi sur le plan bilatéral, j’espère qu’on pourra envisager des progrès. J’espère que cet entretien – c’est mon sentiment en tous cas – a été plutôt utile, plutôt positif et devrait conduire, je l’espère, à pouvoir améliorer à l’avenir la compréhension entre la RDC et la Belgique, améliorer nos relations bilatérales dans l’intérêt des populations respectives, dans l’intérêt de l’ensemble des populations respectives ».
Il a annoncé hors-micro le prochain tête-à-tête avec le VPM congolais des Affaires étrangères. Preuve, si besoin est, que Bruxelles entrevoit autrement ses relations avec Kinshasa.
Le président Joseph Kabila a échangé avec le SG Antonio Guterres
Mardi, au lendemain de son allocution aux Nations Unies lundi 25 septembre 2018, le Chef de l’Etat a échangé au Palais de Verre de Manhattan avec M. Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu.
La délégation congolaise était constituée notamment du Vice-Premier ministre Léonard She Okitundu en charge des Affaires étrangères, du Directeur de cabinet du Président de la République Néhémie Mwilanya Wilondja, du Conseiller principal au collège diplomatique Barnabé Kikaya bin Karubi, de l’ambassadeur itinérant Séraphin Ngwej et du représentant permanent de la RD Congo aux Nations-Unies Ignace Gata Mavita.
Tandis que la délégation onusienne était constituée entre autres du secrétaire général adjoint en charge des Questions de maintien de la Paix, Jean-Pierre Lacroix, et de Leila Zerriugui, cheffe de la Monusco.
Bien que de l’entretien rien de formel n’ait filtré, il ressort des bribes d’informations recueillies que le Chef de l’Etat a été vivement félicité d’avoir tenu parole au sujet du respect de la Constitution, s’agissant des mandats prévus à l’article 70 de la Constitution, de même que de l’engagement du Gouvernement d’assurer le financement du processus électoral, processus dont il a reconnu le caractère sacré de souveraineté.
Il a cependant renouvelé la disponibilité de l’Onu à l’accompagner si les autorités congolaises en font la demande, sans la moindre pression extérieure, entendez dans le respect de la souveraineté de la RD Congo.
En ce qui concerne le retrait de la Monusco, Antonio Guterres n’y trouve aucun inconvénient. Il se prononce pour une action réfléchie qui satisfasse les deux parties, en l’occurrence la RDC et l’Onu.
Pour rappel, dans son allocution du 25 septembre 2018, le Président Joseph Kabila est revenu sur le sujet. “ …vingt ans après le déploiement des forces onusiennes dans mon pays, et en raison de leurs résultats largement mitigés au plan opérationnel, mon Gouvernement réitère son exigence du début effectif et substantiel du retrait de cette force multilatérale”, a-t-il déclaré.
On se souviendra que l’année passée, dans le même contexte (72ème session ordinaire des Nations-Unies), il a tenu les mêmes propos.
« La Charte des Nations Unies nous impose des obligations dont le respect conditionne l’émergence d’un monde meilleur. C’est la raison pour laquelle la RDC maintient le dialogue stratégique avec les Nations Unies sur l’avenir de la MONUSCO, conformément à la résolution pertinente du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette revue stratégique devra déterminer le rythme de réduction de la force de la MONUSCO jusqu’a son retrait total. II est clair que près de vingt ans après son déploiement, la force onusienne ne peut nourrir l’ambition de rester indéfiniment dans mon pays, ni d’y exercer son mandat avec le même format et sans tirer les leçons des faiblesses constates. Ce qui nous importe et qui devrait être important aux yeux de tous ceux qui tiennent a la crédibilité de notre Organisation, c’est inefficacité effective de l’apport des troupes onusiennes sur le terrain. Voilà pourquoi, depuis plusieurs années, nous exigeons le redimensionnement de la force de la MONUSCO au regard de missions devenues dynamiques et la réorientation des moyens ainsi dégagés vers la satisfaction de nos besoins de développement. En ce domaine, comme en d’autres, nous n’entendons pas transiger avec le respect du a la souveraineté de la République Démocratique du Congo telle que garantie par la Charte de notre Organisation », avait-il relevé dans son allocution.
Comme aussi pour Bruxelles, les relations entre Kinshasa et New York s’améliorent de plus en plus.
Omer Nsongo die Lema