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RDC: le président du Sénat salue la politique belge de restitution de biens spoliés

RDC: le président du Sénat salue la politique belge de restitution de biens spoliés

Le président du Sénat congolais, Modeste Bahati Lukwebo, a salué la décision quasi-historique prise par la Belgique de restituer à terme à la République démocratique du Congo (RDC) tous les objets acquis « de façon illégitime » lors de la période coloniale, de commun accord entre Bruxelles et Kinshasa. Il a toutefois prévenu que des crédits supplémentaires seraient nécessaires pour assurer une bonne conservation de ce patrimoine – pour l’heure principalement détenu par l’AfricaMuseum/Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) de Tervueren, une institution fédérale.

« Impressionnant », « un très bon discours », a-t-il affirmé à quelques journalistes belges après avoir écouté, en compagnie d’autres responsables congolais, l’intervention consacrée à la restitution prononcée par le secrétaire d’État belge à la Politique scientifique, Thomas Dermine, mercredi 24 novembre 2021 au Musée national de la RDC (MNRDC) à Kinshasa.

« Le retour de nos (objets d’) arts nous impose une dépense. Il faudra y faire face et budgétiser » les demandes que formulera le ministre de la Culture (actuellement Catherine Kathungu Furaha), a ajouté M. Bahati.

Il a plus généralement salué la volonté belge de restituer des biens spoliés lors de la période coloniale (1908-1960), ou, auparavant, durant celle de l’État indépendant du Congo (EIC) léopoldien, entre 1885 et la reprise de cet immense pays par la Belgique en 1908.

« Ils (les Belges) ont reconnu qu’effectivement il y a eu du tort qui a été causé. Mais il faut savoir réparer et c’est bon que l’on puisse tourner cette page » de la colonisation, a souligné M. Bahati, qui est protocolairement le deuxième personnage de l’État congolais.

« Il faut regarder maintenant dans la même direction pour l’intérêt de nos peuples respectifs et pour renforcer surtout la coopération, sur tous les plans. Pas seulement sur le plan politique, économique, culturel », a ajouté le président du Sénat.

Il a cité en exemple la récente visite à Kinshasa, début novembre, d’une mission parlementaire belge en RDC menée par le ministre d’État et député fédéral André Flahaut visant à recréer les liens distendus entre les parlements des deux pays.

« Nous avons envoyé un projet de texte (d’une convention) qui va régir nos relations, notre collaboration. Nous attendons que ce texte soit paraphé par les deux présidentes (de la Chambre et du Sénat, Éliane Tillieux et Stephanie D’Hose, ndlr) avant de le signer solennellement », a-t-il dit, aux côtés de son homologue de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga.

« Si les parlementaires belges souhaitent légiférer – ils devront approuver le projet de loi que prépare M. Dermine pour fixer le cadre des restitutions – nous pouvons donner un avis » en étant « les premiers concernés » pour que « la loi puisse nous arranger », a encore affirmé M. Bahati.

Selon lui, le parlement congolais n’a pour sa part « aucune initiative à prendre » pour l’accueil des biens restitués.

L’essentiel de ces biens se trouve à l’AfricaMuseum/MRAC de Tervueren. Quelque 128.000 objets sont recensés, provenant à 85% de la RDC, en grande majorité des objets de la vie quotidienne, rassemblés depuis la création de l’EIC sous l’égide du roi Léopold II. Le musée évalue à 1% la part issue de pillages, à 58% la part appropriée correctement, le reste devant faire l’objet d’une étude de provenance. Un budget de plus de deux millions d’euros (étalés sur quatre ans) a été prévu pour « ‘l’accélération de la capacité d’études », selon M. Dermine.

Selon lui, « 85.000 objets sont dans le périmètre » d’une éventuelle restitution/reconstitution.

Le directeur de l’AfricaMuseum, Guido Gryseels, a pour sa part expliqué combien son institution était engagée dans une coopération aux multiples facettes avec la RDC, en partenariat avec plusieurs de ses homologues congolaises, comme l’Institut des Musées nationaux du Congo (IMNC), l’Institut national des archives du Congo (INACO) ou le Centre de recherches géologiques et minières (CRGM).

Le MRAC, établissement scientifique fédéral, accueille ainsi cette année 62 doctorants inscrits dans une université belge ou étrangère, dont 45 sont africains, à 60% des Congolais, a-t-il précisé vendredi à des journalistes belges.

Avec La Libre Afrique/Belga

angelo Mobateli

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