M’Zinga Birihanze, ministre de l’Agriculture, a sollicité, vendredi 6 août 2021, du gouvernement le décaissement de 39,8 millions USD dans le cadre du fonds du Programme Agricole d’Urgence et d’Intervention (PAUI) Post Covid-19. Cette initiative avait été approuvée en Conseil des Ministres en juin 2020.
Cette somme, a t-il dit, prendra en charge la réalisation des travaux post-culturaux de la saison A 2020 sur les sites de Bukanga-Lonzo, Nkundi, Nkuadi, Sakadi et Mongata. Mais aussi les travaux pré-culturaux de la saison A 2020 dans les sites sus-indiqués et les nouveaux sites identifiés.
Concernant Bukanga-Lonzo, le site nécessite des moyens financiers pour parachever la récolte du maïs, sa transformation en farine et en semoule et la préparation de la saison A 2021, a dit le ministre.
Le président de la République a recommandé auinistre de l’Agriculture de travailler étroitement avec son collègue des Finances pour le traitement des questions liées au financement.
Une personne sur trois souffre de faim aiguë, alertent la FAO et le PAM
Un enfant souffrant de malnutrition passe un examen médical de routine à Kalemie, en République démocratique du Congo.6 avril 2021.
L’état de la sécurité alimentaire en République démocratique du Congo (RDC) reste désastreux, ont averti l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).
Selon les deux agences de l’ONU, le nombre de personnes touchées par une insécurité alimentaire aiguë élevée en RDC est estimé à 27,3 millions, soit une personne sur trois, dont près de sept millions de personnes aux prises avec des niveaux d’urgence de faim aiguë.
Cette situation fait de la RDC le pays avec le plus grand nombre de personnes ayant un besoin urgent d’assistance en matière de sécurité alimentaire au monde.
« Pour la première fois, nous avons pu analyser la grande majorité de la population, ce qui nous a aidé à nous rapprocher de la véritable image de l’ampleur stupéfiante de l’insécurité alimentaire en RDC », a déclaré Peter Musoko, représentant du PAM en RDC. « Ce pays devrait être en mesure de nourrir sa population et d’exporter un surplus. Nous ne pouvons pas laisser les enfants se coucher le ventre vide et les familles sauter des repas pendant une journée entière ».
Le conflit reste une cause clé de la faim en RDC. De larges pans des provinces de l’est du pays (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tanganyika) ainsi que la région centrale du Kasaï – théâtre d’un récent conflit – sont durement touchés par les violences. Le marasme économique et l’impact socio-économique de la Covid-19 sont les autres facteurs clés qui aggravent cette crise de la fain dans le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne.
« Les conflits récurrents dans l’est de la RDC et les souffrances qu’ils entraînent restent très préoccupants. La stabilité sociale et politique est essentielle pour renforcer la sécurité alimentaire et renforcer la résilience des populations vulnérables. », a déclaré Aristide Ongone Obame, représentant de la FAO en RDC. « Nous devons nous concentrer d’urgence sur la production de denrées alimentaires là où elles sont le plus nécessaires. La principale saison agricole approche et il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il dit.
Derrière ces chiffres alarmants de la faim se cachent les histoires de parents privés d’accès à leur terre ou contraints de fuir pour sauver leur vie, tout en voyant leurs enfants tomber malades faute de nourriture. Le personnel du PAM a rencontré des familles qui sont retournées dans leurs villages pour y trouver leurs maisons incendiées et leurs récoltes entièrement pillées. Certains ont survécu en ne mangeant que du taro, une racine qui pousse à l’état sauvage, ou seulement des feuilles de manioc bouillies dans l’eau.
Les populations les plus touchées sont principalement les déplacés, les réfugiés, les rapatriés, les familles d’accueil et les personnes touchées par les catastrophes naturelles (inondations, glissements de terrain, incendies) ainsi que les ménages dirigés par des femmes. À cela s’ajoutent les populations les plus pauvres des zones urbaines et périurbaines et celles qui vivent dans des zones enclavées avec un faible pouvoir d’achat et un accès à la nourriture via les marchés.
Intervenir d’urgence et intensifier l’aide dans les zones de crise
La FAO et le PAM appellent à une intervention urgente pour intensifier le soutien aux Congolais dans les zones de crise.
La FAO se concentre sur l’amélioration de l’accès des ménages aux outils et aux semences ; la fourniture d’un bétail de qualité, qui joue un rôle clé dans l’amélioration de la nutrition ; l’appui aux procédés et au stockage alimentaires; et l’aide aux petits agriculteurs dans la lutte contre les maladies animales et végétales. Cette année, la FAO vise à fournir une assistance vitale à 1,1 million de personnes dans les zones touchées par une insécurité alimentaire aiguë élevée.
Dans le cadre de son travail de prévention de la famine, le PAM fournit des aliments vitaux à 8,7 millions de personnes en RDC. En outre, le PAM doit notamment être en mesure de poursuivre son travail de prévention et de traitement de la malnutrition, qui touche 3,3 millions d’enfants en RDC. La malnutrition dans la petite enfance affecte les enfants pour le reste de leur vie, réduisant leur capacité à réaliser leur plein potentiel et à contribuer à leurs communautés.
Dans une stratégie visant à trouver une solution à plus long terme, la FAO et le PAM investissent dans des projets de renforcement de la résilience qui soutiennent l’agriculture communautaire pour augmenter les rendements, réduire les pertes et faciliter l’accès aux marchés. « Ces projets aident les communautés à construire leur vie et à créer une voie vers la paix », soulignent les deux agences onusiennes.
Avec Deskeco/ONU Infos