Un journaliste congolais et son épouse ont été tués dans la nuit de vendredi 13 à samedi 14 août 2021 en Ituri, une province troublée du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), après avoir reçu des menaces de miliciens, a-t-on appris de sources concordantes.
« Le journaliste Joël Mumbere Musavuli, directeur de la radio-télé Baronnie de Byakato, a été assassiné vers 1h30 (0h30 GMT) par des présumés Maï-Maï », membres d’une milice à caractère communautaire, a déclaré à l’AFP Mwami Salamabongo, chef de la cité de Byakato à 260 Km de Bunia (Ituri, nord-est).
« Il a été poignardé aux cotes et au cou. Sa femme a été gravement blessée à la machette et a finalement succombé à ses blessures », a ajouté M. Salamabongo.
« Notre confrère Joël Musavuli est le deuxième journaliste tué dans la région après Papy Mahamba en novembre 2019, assassiné dans les mêmes circonstances », a expliqué à l’AFP Placide Icircan, secrétaire de la section Ituri de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC).
« Le journaliste Joël Musavuli faisait l’objet des menaces à cause de son émission ‘Rahiya Tufungule Macho’ (Population ouvrons nos yeux) du 26 juin qui analysait l’évolution de l’état de siège et de la nocivité des groupes armés », a témoigné auprès de l’AFP Gilbert Sivamwenda, un défenseur des droits de l’Homme de la région.
Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées depuis le 6 mai en état de siège, pour lutter contre les groupes armés qui terrorisent les populations civiles. Le président Félix Tshisekedi y a remplacé des autorités civiles par des officiers de l’armée et de la police.
La RDC pointe à la 150è place sur 180 pays sur le classement de la liberté de la presse 2021 de Reporters sans frontières (RSF).
Un autre journaliste et animateur d’une radio locale, Barthélemy Kubanabandu Changamuka, 23 ans, avait été assassiné en mai dernier par des hommes armés, cette fois dans la province du Nord-Kivu.
En Ituri, plusieurs groupes armés sont actifs, mais les plus meurtriers sont le groupe armé ougandais Forces démocratiques alliées (ADF) présenté comme une branche de l’État islamique (EI) et la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu.
Avec VOA/AFP