La pandémie de COVID-19 continue d’avoir un impact sévère sur la République Démocratique du Congo (RDC), un État fragile avec des crises sanitaires et sécuritaires récurrentes, une forte volatilité macroéconomique et des institutions faibles.
Le conseil d’administration du FMI a approuvé un accord au titre de la FEC de 1.066 millions de DTS (environ 1,52 milliard de dollars EU) pour la RDC. L’approbation de l’accord au titre de la FEC permet le décaissement immédiat d’environ 216,9 millions de dollars EU pour renforcer les réserves internationales.
L’enveloppe financière de trois ans soutiendra un programme de réformes structurelles ambitieux visant à promouvoir une croissance économique durable en intensifiant la mobilisation des recettes intérieures, améliorant la gouvernance et renforçant la politique monétaire.
Washington : Le 15 juillet 2021, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC) d’un montant équivalent à 1.066 millions de DTS (100% de la quote-part ou environ 1,52 milliard de dollars EU). L’accord au titre de la FEC soutiendra le programme de réforme à moyen terme des autorités visant à maintenir la stabilité macroéconomique, à accroître la marge de manœuvre budgétaire et à promouvoir une croissance économique durable et menée par le secteur privé.
L’approbation de l’accord au titre de la FEC permet le décaissement immédiat d’environ 216,9 millions de dollars EU pour renforcer les réserves internationales. Cela fait suite au soutien d’urgence du Fonds à la RDC au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) en décembre 2019, et en avril 2020 (en soutien budgétaire), pour un total de 533 millions de DTS (50% de la quote-part ou 731,7 millions de dollars EU, voir les communiqués de presse n° 19/465 et 20/182).
L’activité économique a fortement ralenti en 2020 à cause de la COVID-19. Le poids de la pandémie a été particulièrement ressenti dans l’économie hors mines, entraînant une contraction du PIB hors industries extractives de 1,3% en 2020. La faiblesse des recettes et l’augmentation des dépenses liées à la pandémie et à l’initiative de gratuité de l’enseignement ont entraîné un déficit budgétaire important. L’inflation a grimpé en flèche, alimentée par une dépréciation rapide du taux de change, et les réserves de change officielles brutes ont diminué sous le seuil de deux semaines d’importations. Un récent resserrement des politiques et une bonne performance du secteur minier soutiennent la stabilisation macroéconomique en cours, mais les perspectives économiques à court terme restent incertaines et dépendent de l’évolution de la pandémie ainsi que d’un environnement politique stable.
Le gouvernement de la RDC a élaboré un programme de réformes structurelles ambitieux, mais réaliste, visant à promouvoir une croissance économique robuste et durable. L’arrangement au titre de la FEC se concentrera sur trois domaines clés : (i) l’intensification de la mobilisation des recettes intérieures afin d’accroître la marge de manœuvre budgétaire pour les infrastructures et les dépenses sociales; (ii) le renforcement de la gouvernance, notamment la gestion des ressources naturelles et la transparence; et (iii) le renforcement du cadre de la politique monétaire et de l’indépendance de la banque centrale. L’accord au titre de la FEC devrait catalyser le soutien au budget et aux projets des partenaires extérieurs.
À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« L’économie congolaise a été durement touchée par la pandémie de COVID-19 et se redresse en partie en raison des prix élevés des minéraux. Les autorités ont demandé un nouvel accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour répondre aux besoins prolongés de la balance des paiements et pour soutenir des réformes visant à maintenir la stabilité macroéconomique, à accroître la marge de manœuvre budgétaire, à garantir la viabilité de la dette et à promouvoir une croissance économique durable et menée par le secteur privé. L’accord FEC devrait catalyser le financement de partenaires externes.
« Les autorités se sont engagées à créer une marge de manœuvre budgétaire pour répondre aux besoins d’infrastructure et sociaux tout en maintenant un risque modéré de surendettement. Les mesures visent à renforcer la mobilisation des recettes intérieures grâce à une TVA fonctionnant correctement, à la rationalisation des charges non fiscales et parafiscales, à l’uniformisation des dépenses fiscales et à la modernisation de l’administration des recettes. La discipline budgétaire devrait permettre d’augmenter les dépenses sociales, et éviter l’octroi d’avances par la BCC. Donner la priorité au financement concessionnel et à l’allégement dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette devrait favoriser la viabilité de la dette.
« Les politiques macroéconomiques visent à juste titre au maintien d’une inflation faible et stable. Parmi les mesures importantes, notons la modernisation du cadre de politique monétaire et le renforcement de la situation financière, de la gouvernance et de l’indépendance de la banque centrale. Des mesures sont prises pour améliorer le cadre de supervision fondé sur les risques et la surveillance des banques. L’objectif des autorités est d’augmenter les réserves de change tout en permettant au taux de change d’agir comme amortisseur.
« Le renforcement de la gouvernance, y compris la gestion et la transparence dans le secteur des ressources naturelles, reste crucial pour soutenir la croissance menée par le secteur privé. Les autorités ont fait des progrès dans la publication des contrats miniers et sur les dépenses liées à la COVID-19. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer le cadre de LBC/FT afin de répondre aux normes mondiales et des mesures pour renforcer la résilience aux changements climatiques seraient bienvenues».
COMMUNIQUÉ OFFICIEL