En République démocratique du Congo, après les mouvements citoyens, l’opposition prend le relais de la contestation active de la loi qui régit la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et pour mettre en garde contre toute tentative d’organiser la fraude ou de reporter des scrutins en 2023. Lamuka appelle à une journée d’action le 15 septembre 2021.
Le tandem de la coalition Lamuka, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, appelle à des manifestations de contestation, le 15 septembre 2021, à travers le pays.
Ils accusent le président Félix Tshisekedi de faire blocage du processus électoral alors que les chefs des confessions religieuses peinent à trouver un consensus sur le nom de la personnalité qui doit diriger la Ceni.
« Le pays est au bord du chaos ! Le peuple doit décider, lui le souverain primaire, insiste Martin Fayulu au micro de notre correspondant Pascal Mulegwa. C’est pour cela que nous disons qu’il n’y a pas d’autre solution. Le peuple doit s’engager pour barrer la route à monsieur Félix Tshisekedi.
Cette marche-là, sur toute l’étendue de la République, notamment dans les grandes villes est prévue le 15 septembre. La Céni est au point mort, On marche à cause de cela : parce que quelqu’un a décidé de provoquer des glissements… et entre-temps on s’organise pour tricher…
La loi ou les lois doivent être discutées, élaborées d’un commun accord. On doit trouver un consensus. Pourquoi les gens cherchent à tout prix à s’accaparer de la Céni. La loi qui a été promulguée, loi inique, doit être retoquée. La Céni doit être totalement dépolitisée…»
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LE COMMUNIQUE DE LAMUKA
« Mesdames et Messieurs,
L’heure est grave !
Au regard de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire dramatique qui
règne dans notre pays et face à d’autres enjeux, beaucoup plus complexes, qui menacent
le pays, le Présidium de LAMUKA demande au peuple congolais de se lever pour contrer
les velléités dictatoriales de Monsieur Félix Tshisekedi. En effet, M. Félix Tshisekedi
prépare à la fois le glissement du calendrier électoral et la fraude électorale.
LAMUKA réaffirme haut et fort son attachement au respect de la Constitution de la
République et exige sa stricte application, notamment de son article 73 qui stipule que :
« le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission
électorale nationale indépendante, quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat
du Président en exercice », même si, en l’espèce, celui qui est en place, l’est de fait.
Il doit, par conséquent, être entendu que LAMUKA et le peuple congolais n’accepteront
aucun glissement ni aucune fraude lors des élections de 2023. Le respect de la
souveraineté du peuple n’est pas négociable;
Pour ce faire LAMUKA projette une marche dans les grandes villes du territoire national
le mercredi 15 septembre 2021 prochain.
Congolaises et Congolais,
Sortons massivement dans les rues et avenues de la République pour dire trois choses:
1. Pas de CENI politisée
2. Pas de glissement
3. Pas de fraude électorale ;
2
Avant la marche du 15 septembre prochain, le Présidium de LAMUKA va prendre
l’opinion nationale et internationale à témoin pour démontrer que les élections peuvent
et doivent être organisées conformément à la Constitution de la République, si toutes les
parties prenantes s’y engagent résolument.
Ainsi, LAMUKA présentera le vendredi 3 septembre 2021 au CEPAS, sa proposition de
calendrier électoral pour les élections de 2023 et le vendredi 10 septembre, la même
proposition de calendrier sera présentée à la communauté estudiantine au collège
Boboto.
Le Présidium de LAMUKA demande donc à toutes les forces politiques et sociales acquises
au changement démocratique de se montrer à la hauteur des attentes du peuple dans le
sens de trouver urgemment un consensus sur la loi portant organisation et
fonctionnement de la CENI et sur les règles du jeu qui présideront à l’organisation des
élections véritablement démocratiques et apaisées.
LAMUKA prie instamment les responsables des confessions religieuses qui poursuivent
d’autres intérêts que le salut du peuple de se ressaisir et d’avoir la crainte de Dieu ainsi
que l’amour de notre peuple,s’ils sont réellement des hommes de Dieu. Ils doivent cesser
de semer et d’entretenir la confusion mais plutôt de nourrir la noble idée de l’intérêt
général.
Mesdames et messieurs,
Notre pays, la République Démocratique du Congo, saigne de partout. Il est au bord du
chaos. Il n’y a que ses enfants qui peuvent le sauver. « .
Avec RFI