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Crise politique et grogne socio-économique : l’AFDC-A, 2e force politique de la RDC, appelle à un « dialogue pour dégager un consensus”

Pour sortir la République démocratique du Congo de la crise multiforme qu’elle traverse en cette période, la plateforme politique Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés (AFDC-A) préconise « un dialogue franc » dont l’objectif est de “dégager un consensus sur les questions électorales, composer un gouvernement de missions, de taille réduite avec des personnes expérimentées pour redresser la pente”.

La formation politique du Sénateur Modeste Bahati Lukwebo a livré sa position dans une déclaration faite jeudi 16 juillet 2020. Cette plateforme politique fait observer que “la coalition FCC-CACH qui gouverne le pays a montré ses limites, ses incohérences et ses insuffisances, à tel point que ses querelles internes ont plombé tous les indicateurs qui sont au rouge en dépit de la volonté affichée et maintes fois exprimée par le nouveau Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo”.

Sur le plan politique l’AFDC-A relève le manque de concertation, absence d’harmonisation et de politique commune, impunité et corruption, disfonctionnement des institutions et conflits permanents entre elles, conflits et bagarres entre les partis politiques en coalition, violation des droits des citoyens et des partis politiques, violation de la constitution, des lois et des règlements intérieurs des deux chambres du parlement, emprise politique sur l’appareil judiciaire, gestion du pays sur base d’un accord secret, comportement type d’une cohabitation non déclarée, etc. Le nouveau président n’ayant pas la majorité au Parlement, il ne lui est pas facile de faire appliquer ses décisions.

Au chapitre économique, le regroupement du Sénateur Bahati Lukwebo souligne que l’économie congolaise est actuellement marquée par la détérioration du cadre macro-économique, l’inexistence d’un plan de développement, l’absence d’un plan de relance économique après la pandémie de Covid-19, le coulage des recettes et les détournements des deniers publics etc.

L’AFDC-A note également, Sur le plan social, l’inégalité dans la redistribution de la richesse nationale, la détérioration des conditions sociales et sanitaires de la population, l’aggravation de la paupérisation de la population, la grogne dans tous les secteurs professionnels, la perte de pouvoir d’achat suite à l’inflation, maladies aggravées par la pandémie de covid-19, baisse de revenu disponible des ménages, mauvaises conditions de logement, catastrophes naturelles à répétition, absence des mutuelles de santé, taux de mortalité infantile élevé, baisse de l’indice de développement humain IDH, espérance de vie en baisse, chômage croissant, population déplacée etc.

En ce qui concerne la sécurité, la plateforme de Modeste Bahati Lukwebo relève la persistance de l’insécurité dans toute la partie Est et dans plusieurs provinces du pays, grossissement des groupes armés nationaux, activisme des groupes armés étrangers, sous-équipement, sous paiement et mauvaise prise en charge des militaires et policiers, velléité de balkanisation et d’auto-détermination etc…
L’AFDC-A rappelle en outre, les frustrations postélectorales du fait que plusieurs élus véritables ont été écartés en complicité avec la Commission électorale et la Cour constitutionnelle; D’autres forces politiques ont tout simplement été marginalisées lors de la formation du gouvernement, cas de l’AFDC-A, pourtant 2e force politique implantée partout au pays, pour avoir présenté un candidat au poste de président du sénat en concurrence avec le candidat du FCC.

“Ce tableau non exhaustif mérite, à en croire l’AFDC-A, des mesures préventives urgentes qui passent par le règlement de la crise actuelle par voie Pacifique et non violente d’un dialogue politique et sociale pour chercher le consensus de toutes les parties prenantes. Le pays a besoin de réformes indispensables pour sa survie”

UN DIALOGUE POUR 5 COMPOSANTES

Pour mettre fin à cette situation, la plateforme ayant proclamé son autonomie depuis début 2019 préconise « un dialogue franc » entre les principales forces politiques et sociales du pays à savoir : FCC, CACH, AFDC-A, LAMUKA et la société civile y compris la diaspora. L’objectif de ce dialogue est de dégager un consensus sur les questions électorales, composer un gouvernement de missions, de taille réduite avec des personnes expérimentées pour redresser la pente.

Ce dialogue devra être, à en croire l’AFDC-A, un cadre par excellence pour définir les priorités dans les domaines de l’éducation, de la santé de la fonction publique, de l’armée, de la police et du secteur Privé, prendre en charge correctement les agents de l’État, les militaires et les policiers et assurer régulièrement leur paye, réduire si pas éviter les frustrations dans la classe politique, car parfois source de l’insécurité en provinces.

L’AFDC-A propose aussi le dialogue avec tous les groupes armés afin de concevoir un bon plan de démobilisation et d’insertion des combattants.

LA VOIX DE LA 2e FORCE POLITIQUE DU PAYS

Il y a quelques mois, la plateforme politique d’opposition LAMUKA avait préconisé une concertation nationale en vue de mettre fin à la crise politique née des élections de 2018. Peu après, ce sont des mouvements de la société civile, à l’instar du Collectif d’actions de la société civile (CASC) qui appelaient à un dialogue pour amortir le choc de la grogne multiforme qui défie le pays. Des partis politiques de toutes tendances se sont prononcés dans la même direction, de plus en plus depuis la confrontation au parlement et dans les rues du pays du fait du manque de consensus sur des questions vitales de la nation.

La voix de l’AFDC-A vient donc apporter de l’eau au moulin des partisans de la voie non-violente pour régler des problèmes freinant le développement du pays. Et il s’agit d’une voix à considérer à sa triste valeur, d’autant plus qu’elle vient de l’une des principales forces politiques de la RDC.

En effet, avec 145 élus directs et indirects le regroupement Alliance des forces démocratiques du Congo et Alliés constitue la deuxième force politique de la RDC, derrière le PPRD, selon les statistiques disponibles sur le site de la Commission électorale nationale indépendante. Le regroupement du Professeur Modeste Bahati Lukwebo compte 41 députés nationaux, 70 députés provinciaux, 13 sénateurs, 2 gouverneurs de province, 7 vice-gouverneurs, 1 questeur de l’assemblée nationale et 11 présidents et vice-présidents des assemblées provinciales.

En 2019, le regroupement ayant rompu son alliance avec le Front commun pour le Congo (FCC) s’est constitué en plateforme politique autonome, au même titre que le FCC de Joseph Kabila, le CACH de Félix Tshisekedi et LAMUKA de Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu et Adolphe Muzito.

Oscar BISIMWA

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