Des billets de dollars américains
La décision du gouvernement demandant aux entreprises minières de rapatrier 60% de leurs devises en RDC est légale, mais nécessite des mesures d’accompagnement pour sauver l’industrie minière. Le coordonnateur national du réseau des géologues du Congo, Papy Kombie, l’a affirmé jeudi 16 juillet 2020. Il estime que l’application stricte de cette décision, sans mesure d’accompagnement, risque d’entrainer la mort de l’industrie minière en RDC, vu l’inexistence de la manufacture congolaise.
« Le gouvernement, à travers la Banque centrale du Congo doit cesser de se rabattre sur l’industrie minière à chaque fois qu’il y a des problèmes de trésorerie. La problématique est qu’il y a une restriction concernant l’affectation de la quotité rapatriée pour le coût opératoire des entreprises minières privées », a fait savoir Papy Kombie.
Toutefois, il reconnait que cette mesure est l’une des innovations du code minier de 2018.
Au regard de la législation congolaise, l’article 269 autorise les entreprises minières à domicilier dans leurs comptes à l’étranger uniquement 40 % de leurs devises, précise-t-il.
Papy Kombie invite le ministre des Mines à prendre des mesures à prendre des mesures d’accompagnement pour accompagner les industries minières.
« Les miniers ne peuvent pas s’approvisionner en machines en RDC. En rapatriant 60% au pays, ils ne sont pas à même d’utiliser cet argent pour passer des commandes à l’étranger », a-t-il dit.
Mardi 14 juillet 2020, les membres du Comité de « Conjoncture Économique » sous la direction du Premier ministre Ilunga Ilunkamba avaient constaté la surchauffe sur le marché de change avec comme conséquence l’augmentation des prix sur le marché. Ainsi, avaient-ils demandé aux opérateurs économiques de rapatrier leurs devises sur le sol congolais.
LES OPÉRATEURS ECONOMIQUES INVITÉS À RAPATRIER LEURS DEVISES DES EXPORTATIONS
Les membres du Comité de conjoncture économique, sous la direction du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ont, au cours de la réunion tenue mardi 14 juillet 2020, constaté la surchauffe sur le marché de change avec comme conséquence l’augmentation des prix sur le marché.
Selon la déclaration faite à l’issue de la réunion, cette situation est consécutive à la baisse de mobilisation des recettes de l’État en cette période marquée par la pandémie de la COVID-19.
« Heureusement que les appuis budgétaires du FMI et les émissions des bons du trésor viennent atténuer un choc qui aurait pu être plus violent », a reconnu le vice-premier Ministre et ministre du Budget, Jean-Baudouin Mayo Mambeke.
D’après lui, l’une des mesures prises pour faire face à la situation est l’instruction donnée par le Premier ministre Ilunga Ilunkamba aux opérateurs économiques relative au rapatriement des devises des exportations des Opérateurs Économiques, et à plus de rigueur dans la délivrance des exonérations à l’importation.
En ce qui concerne le secteur minier, a poursuivi le ministre du Budget, il a été noté un bon comportement des prix des certains produits miniers, notamment le cuivre, le cobalt, l’étain, le diamant et l’or, ce qui devrait avoir des effets bénéfiques sur les recettes publiques.
Le Comité de conjoncture économique est composé des ministères du Budget, du Plan, du Travail et Prévoyance sociale, de l’Économie nationale, du Commerce extérieur, des Mines, des Finances ainsi que de la Banque Centrale du Congo, auxquels sont associées, depuis le début de la crise sanitaire à Coronavirus, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et l’Association nationale des entreprises publiques (ANEP).
Par CR/RO