Les internautes congolais ont constaté mardi 8 août 2017 une restriction d’accès aux réseaux sociaux auprès des principaux fournisseurs d’accès internet, au lendemain d’une journée marquée par des violences ayant fait une quinzaine de morts dans la capitale Kinshasa et à Matadi, dans l’ouest de la RDC.
«En vue de prévenir les échanges abusifs des images via les réseaux sociaux entre abonnés de votre réseau, je vous prie de prendre, dès réception de la présente, les mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images», ordonnait lundi Oscar Manikunda, président de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) au dirigeant de la société Orange dans une correspondance qui circulait sur les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux ciblés par l’ARPTC sont « Facebook, Twitter, Whatsapp, Instagram, Viber, Google+, Skype, Baidu tieba, Pinterest, Linkedin, Tagged, Badoo, Myspace, Youtube, Videos, Buzznet, Meetup Snapfish et Imo ».
Cette restriction n’est pas totale à en croire des internautes qui affirmaient être en mesure de les utiliser notamment sur le réseaux Vodacom et Airtel. D’autres avaient installé la veille sur leurs téléphones, peu avant la restriction effective, les VPN gratuits, ces réseaux virtuels privés qui permettent de contourner la censure.
Lundi, douze personnes ont perdu la vie à Kinshasa dans des violences que la police impute aux adeptes du Bundi Dia Mayala, une secte politico-mystique dont le leader, Zacharie Badiengila alias Ne Muanda Nsemi, un député en cavale avait appelé ses partisans dans une vidéo Youtube à chasser le président Kabila du pouvoir. Le mandat de ce dernier a pris fin depuis décembre 2016 mais il reste au pouvoir, les élections n’ayant pas été organisées dans les délais prévus.
Les principaux partis de l’opposition ont appelé à une grève générale dans le pays mardi 8 et mercredi 9 aout pour exiger la tenue des élections d’ici la fin de cette année conformément à un accord politique signé avec le pouvoir en décembre 2016 sous l’égide des évêques catholiques congolais.
RO/CR