L’ONG de défense des droits de l’homme la Voix des sans voix (VSV) demande la réouverture du procès des assassins de l’ancien président de la RD Congo, Laurent-Désiré Kabila, pour deux raisons principales. « D’abord, le respect du droit à l’information de la population congolaise sur ce qui s’était réellement passé le 16 janvier 2001 », explique son directeur exécutif.
« Ensuite, il y a également la lutte contre l’impunité d’un crime ayant touché un Chef de l’État en fonctions pour prévenir que cela n’arrive une seconde fois et ne contribue à l’impunité. Il faut donc penser à la sécurité du chef de l’État en fonctions en sévissant contre ceux qui ont perpétré cet assassinat », souligne Ronstain Manketa.
Pour la VSV, « il y a une exigence de la vérité sur les circonstances réelles de l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila en plein exercice de ses fonctions ».
POSSIBLE RÉOUVERTURE
« La relance ou la réouverture est possible bien que certains acteurs aient été tués à petit feu (11 au total). Et même, le décès du colonel Charles Alamba Mungako, procureur militaire près la Cour d’ordre militaire, mais aussi d’autres acteurs, ne constituent nullement des obstacles. Car, la justice congolaise est bien en place ».
Pour Rostain Manketa, « il suffit que l’État congolais ait un peu de volonté politique pour relancer ce dossier. Pour des acteurs ou des responsables se trouvant à l’étranger, un mandat d’arrêt international peut être lancé pour toutes les personnes suspectées ou condamnées dans ce procès ».
D’après lui, « il faut tout simplement relancer les enquêtes sur ce dossier qui n’est pas encore clos ».
Cette demande intervient après « la mesure de grâce présidentielle collective prise par le président de la République accordée au colonel Eddy Kapend et ses co-condamnés dans l’affaire +Assassinat de l’ex-chef de l’Etat Laurent-Désiré Kabila+ en janvier 2001 ».
Ce sont 135 prévenus, civiles et militaires qui avaient été poursuivis dans ce procès.
L’ancien président de la Cour d’ordre militaire, le général Camille Nawele, aujourd’hui à la retraite, déclarait qu’il y aurait d’autres procès, soutenant que « le procès Kabila n’était pas terminé ».
Les enquêtes devraient se poursuivre pour rechercher d’autres coupables. Des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre six personnes plus ou moins impliquées dans le complot.
Aujourd’hui, 20 ans après l’assassinat, rien n’a été fait pour la poursuite du procès.
Ils sont, à ce jour, 28 personnes encore en détention à la prison centrale de Makala, à Kinshasa.
Et parmi les bénéficiaires de la clémence présidentielle, il y a le colonel Eddy Kapend Irung, ancien aide de camp du président assassiné, Leta Mangasa, ancien administrateur général de l’Agence nationale des renseignements, et Nono Lutula, ancien conseiller spécial en matière de sécurité.
Par Cyrille M. Milandou
(Top Congo FM)