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RDC : la sempiternelle querelle autour de la Constution et des lois

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Depuis son indépendance, 1960, la République Démocratique du Congo est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des Institutions et de leurs animateurs.

De 1960 à nous jours : les mêmes textes, des lectures et donc des compréhensions diamétralement opposées. Ce n’est ni une thèse de doctorat, ni un sujet de mémoire. C’est tout simplement le résumé de soixante ans de vie politique en RDC.


Caricatural ? Peut-être ? Raccourci journalistique ? Possible. Mais, toujours est-il que tel un éternel recommencement -énième clin d’œil à l’athénien Thucydide – ou un perpétuel bégaiement, l’histoire semble, une fois de plus, se répéter sur le front du respect des textes.


Dans son adresse à la Nation le 23 octobre, le Président Tshisekedi affirme fonder sa démarche sur la Constitution. Une logique qui pourrait déboucher sur un big bang au niveau du paysage politique. Recomposition de la majorité parlementaire. Faute d’atteindre cet objectif, dissolution de l’Assemblée nationale.


A l’origine de l’ire présidentielle, le boycott, par l’essentiel des chefs de corps, de la prestation de serment des juges constitutionnels. Une absence qui, aux yeux des intéressés, est motivée par la ” violation de la Loi fondamentale et d’autres textes par…le Président “. Notamment en ce qui concerne les cas de trois nouveaux juges de la Haute cour.


Bonjour le bras de fer dont le paroxysme est cette fatwa brandie par Félix-Antoine Tshisekedi dont les prémices ont été servies lors du discours-couperet de six minutes. Sur la mode proche du “retenez-moi… ou je fais un malheur “, le Président promet, s’il le faut, donner un coup de pied dans la fourmilière.

Le tout, fort de ses prérogatives constitutionnelles.
Symétriquement, sur pied de la même loi fondamentale, son presque désormais ex- partenaire crie au ” crime de lèse-Constitution “.

Pour ne pas s’en laisser compter le FCC et ses juristes décortiquent différemment la Constitution et les autres textes pour démontrer que le ” Garant constitutionnel ” du fonctionnement régulier des institutions fait… ” fausse route “.

Dans le pur manichéisme sartrien selon lequel, ” l’enfer c’est les autres “, chacun voit midi devant sa porte.


D’un côté, le chef de l’Etat et son écosystème fait droits dans leur droit. De l’autre, la majorité parlementaire FCC répétant dans toutes les langues : ” la Constitution , toute la constitution, rien que la Constitution”.

Du pain béni pour les ” professeurs -politiciens ” de deux bords dont l’expertise est constamment sollicitée. On en est là.

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Un coup d’œil rétrospectif dans la très mouvementée histoire politique du Congo renseigne que la querelle autour des textes est aussi vieille que la République.

C’est quoi le conflit Kasa Vubu-Lumumba si ce n’est un conflit né de l’interprétation de la Loi fondamentale ? Kasa-Vubu -Tshombé ? Répétition de l’histoire. Dans les deux cas, le Président outrepassait ses prérogatives constitutionnelles en régime parlementaire.

Des conflits récurrents qui ont fait le lit d’un certain Joseph-Désiré Mobutu.


Sous la transition mobutienne, le cas d’école était cette disposition d’un des nombreux accords qui stipulait que le Premier ministre devait provenir de la famille autre que celle du chef de l’Etat.

Pour l’opposition d’alors labellisée ” Union sacrée de l’opposition radicale et alliés “, la traduction de cet article portait un nom : Etienne Tshisekedi.

Côté mouvance présidentielle, nulle part le nom du célèbre opposant n’était mentionnée expressis verbis. Enième pomme de discorde qui a ouvert la voie à la troisième voie incarnée par Léon Kengo, le même.


Question : au pays des séminaires, colloques, symposiums, ateliers tutti quanti, ne serait-il pas indiqué d’en organiser un à l’intention de la classe politique sans exception.

Objet : renforcement des capacités en vue de comprendre la Constitution et les textes et de les appliquer de bonne foi. Trêve de naïveté. Pas sûr que cette recette ait raison de la conception nombriliste du pouvoir. Là se situe le nœud du problème.


Vivement des hommes d’Etat au sens churchillien du concept ! Vœu encore pieux, mais vœu quand même.

Par José NAWEJ (FDA)

Oscar BISIMWA

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