Promis depuis plusieurs semaines, resté à l’état de projet sans équipes ni budget, le programme de réinsertion sociale et économique des ex-miliciens peut désormais s’engager. Le soutien de la Banque mondiale confirme le retour de confiance envers la RD Congo.
« Cette fois-ci, il y a du concret », se réjouit le Félix Tshisekedi. Le Président de RD Congo a réuni la presse pour l’informer du soutien de la Banque mondiale au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement, communauté et stabilisation (P-DDRCS).
DERNIÈRE HEURE — Report de l’hommage à Lumumba
« Il faut privilégier la santé de nos populations », a expliqué le président Tshisekedi, contraint d’annoncer le report de l’hommage national au premier Premier ministre du Congo indépendant, Patrice-Emery Lumumba.
En effet, la RD Congo fait face à une recrudescence de l’épidémie de la Covid-19, qui obligera l’État à prendre des « mesures draconiennes ». « La cérémonie aurait dû être grandiose, elle aurait dû connaître la participation de tout notre peuple. Malheureusement, cela n’a pas été possible de l’organiser », a déploré le chef de l’État. L’hommage est reporté du 8 au 17 janvier 2022. KA
Ce programme vise à réinsérer les anciens combattants de diverses milices au sein de la société congolaise. Loin du métier des armes, ces jeunes gens, pour la plupart, se verront offrir des formations, des occupations, des emplois, dans diverses activités économiques et d’intérêt public.
« Je salue le soutien de la Banque mondiale qui nous apporte 50 millions de dollars pour commencer. C’est un processus qui va marcher, car nous allons prendre en charge ces miliciens depuis leur sortie jusqu’à leur réinsertion », a expliqué le président Tshisekedi.
Sur le plan politique, la mise en œuvre du DDRCS vient concrétiser une des actions phares du Programme du gouvernement visant le renforcement de l’autorité de l’État à travers le territoire de la RD Congo. L’État enregistre des succès face aux milices, depuis l’instauration de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu. Tandis que les populations civiles payent un lourd tribut à ces différents conflits, de nombreux miliciens déposent les armes, ce qui impose à l’État d’aiguillonner leur avenir.
Dans un premier temps, l’action portera essentiellement sur la réinsertion socio-économique des jeunes démobilisés à travers une série de formations professionnelles notamment au sein de l’Institut national de préparation professionnelle. Le gouvernement ayant reçu la ferme instruction de ne pas intégrer les anciens miliciens au sein de l’armée régulière ou de la police. Il reste également au gouvernement à constituer formellement l’équipe dirigeante et opérationnelle du DDRCS.
La Banque mondiale retrouve confiance
D’autre part, la Banque mondiale dévoile, ce 14 juin 2021, son soutien au programme d’enseignement primaire gratuit du gouvernement de la RD Congo, ainsi qu’au projet d’urgence pour l’équité et le renforcement du système éducatif. Ces programmes visent à réduire les frais de scolarité pour les ménages congolais, notamment dans les provinces moins avancées du pays.
Un décaissement de 100 millions $ a été effectué le 3 juin 2021 suite à la réalisation de la première condition de performance du projet selon laquelle au moins un million d’élèves supplémentaires sont inscrits dans les écoles primaires publiques des provinces sélectionnées, précise l’institution.
La Banque mondiale « apprécie l’engagement du gouvernement à renforcer les mécanismes de responsabilisation et réaffirme son ferme soutien aux réformes de la gouvernance dans le secteur de l’éducation ».
On se souvient que la Banque mondiale avait, le 1er février, suspendu ce décaissement afin d’exécuter sa responsabilité fiduciaire à la lumière des conclusions d’une enquête menée par l’Inspecteur général des finances qui a révélé un certain nombre de lacunes concernant l’utilisation des fonds publics dans le secteur de l’éducation.
Aujourd’hui, la Banque mondiale « a reçu l’assurance » que le gouvernement a pris des mesures correctives, notamment des changements systémiques à moyen terme dans la gouvernance du secteur de l’éducation. La Banque mondiale « apprécie l’engagement du gouvernement à renforcer les mécanismes de responsabilisation et réaffirme son ferme soutien aux réformes de la gouvernance dans le secteur de l’éducation ».
L’institution avait d’autre part approuvé, quelques jours plus tôt, une aide de 250 millions $ visant à améliorer l’accès aux moyens de subsistance et aux infrastructures économiques (STEP 3) à l’est de la RD Congo.
« Ce nouveau financement offre une opportunité unique d’investir dans le capital humain de manière intégrée, englobant l’éducation, la santé et la protection sociale, pour assurer le bien-être des réfugiés et des communautés d’accueil », explique Jean-Christophe Carret, directeur pays de la BM.
Par Kimberly Adams (lemagazinedelafrique.com)