I.INTRODUCTION
Le présent document fait suite à celui intitulé République démocratique du Congo : situation de certains groupes[1]1 publié en avril 1998 par la Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR). On y décrit la situation qui règne en République démocratique du Congo (RDC) depuis août 1998. En effet, depuis le 2 août 1998, la RDC « a de nouveau basculé dans la guerre » (Le nouvel Afrique-Asie sept. 1998a, 6; Libération 7 août 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 2; AFP 31 août 1998). Dans le présent document, on tente de déterminer les causes du conflit, les acteurs tant nationaux que régionaux qui y sont impliqués, de décrire la situation des membres de certains groupes, tels que des opposants politiques, des membres de groupes ethniques, des militants des droits de la personne et des journalistes, et enfin de dégager les perspectives pour ce pays de la région des Grands Lacs africains, point chaud du continent africain.
2. CADRE CONTEXTUEL
Sous l’impulsion des Banyamulenge (Congolais tutsis de souche rwandaise), un mouvement de rébellion, dirigé par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo/Zaïre (AFDL), a éclaté dans la région du Kivu en octobre 1996 (Africa Research Bulletin 28 nov. 1996, 12419-12420; Africa Confidential 1er nov. 1996, 1-4; Keesing’s 22 nov. 1996, 41302). Après moins de sept mois de guerre dite de « libération » (Le nouvel Afrique-Asie sept. 1998a, 6), les rebelles se sont emparés du pouvoir à Kinshasa, mettant ainsi fin aux 32 années du régime de Joseph-Désiré Mobutu (Country Reports 1997 1998, 67; Libération 7 août 1998, 3). Laurent-Désiré Kabila, alors porte-parole de l’Alliance, s’autoproclamait président de l’ex-Zaïre, redevenu la République démocratique du Congo (ibid.). Le document, intitulé Zaïre/République démocratique du Congo : chronologie des événements janvier-juillet 1997 publié par la Direction des recherches en août 1997, décrit dans les détails les différentes étapes et les circonstances qui ont porté l’AFDL au pouvoir à Kinshasa.
Une fois au pouvoir, l’AFDL est uneseule à exercer librement ses activités, pendant qu’elle interdit celles des autres partis politiques (Country Reports 1997 1998, 67-68; La Voix du CDH 27 août 1998, 6). Paradoxalement, au même moment, le président Kabila promettait la tenue d’élections libres en 1999 (Country Reports 1997 1998, 67-68). Le document République démocratique du Congo : situation de certains groupes (voir section 1)dresse un bilan condensé du régime de Kabila en matière de droits de la personne et de libertés fondamentales, depuis sa prise du pouvoir jusqu’en avril 1998.
3. LA GUERRE CIVILE
3.1 Les origines du conflit
Le 27 juillet 1998, le président Kabila décidait de mettre fin à la présence des militaires rwandais sur le territoire de la RDC (Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 2; AFP 31 août 1998; Jeune Afrique 11-17 août 1998, 12-13). Rappelons que certains militaires rwandais ayant participé aux côtés de Kabila à la guerre de « libération » de 1996 (Le nouvel Afrique-Asie sept. 1998a, 6) étaient restés en RDC pour encadrer les Forces armées congolaises (FAC) (Jeune Afrique 4-10 août 1998, 14-15; Le nouvel Afrique-Asie sept. 1998a, 7; Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13221).
Une semaine plus tard, le 2 août 1998, les Banyamulenge lançaient simultanément à partir de Goma et Bukavu, deux villes respectivement du Nord et du Sud-Kivu, une rébellion contre le pouvoir de Kabila (Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 2; AFP 31 août 1998; Libération 4 août 1998, 6). Au même moment, les combats opposaient à Kinshasa les militaires banyamulenge et les autres militaires congolais restés loyaux au président Kabila (Info-Congo/ Kinshasa 31 août 1998, 2; AFP 31 août 1998; Libération 4 août 1998, 6). Pour certains observateurs, la décision du président Kabila de chasser les militaires rwandais constitue un élément déclencheur du conflit (Jeune Afrique 11-17 août 1998, 12-13; Le nouvel Afrique-Asie sept. 1998a, 7; Christian Science Monitor 13 oct. 1998).
Dans un premier temps, le gouvernement de Kabila attribuait cette insurrection aux « « éléments armés se disant insatisfaits du départ des militaires rwandais » » (Info-Congo/ Kinshasa 31 août 1998, 2) et aux « « inciviques [qui ont] pris les armes pour troubler l’ordre public » » (AFP 31 août 1998, Le nouvel Afrique-Asie sept. 1998b, 12). Cependant, deux jours après le début de cette insurrection, le président Kabila accusait le Rwanda et l’Ouganda « d’être à l’origine des troubles [dans son pays] et d’y participer » (Le Monde 7 août 1998, 4; ibid. 11 août 1998, 3; AFP 31 août 1998; New African oct. 1998a, 12). (Voir la section 4.2 pour les réactions officielles de ces pays face à ces accusations.) Il menace même « « d’exporter la guerre au Rwanda » » si les « agresseurs » ne se retirent pas de son pays (Le Monde 7 août 1998, 4; Reuter 24 sept. 1998). Rappelons que le Rwanda et l’Ouganda avaient apporté un soutien militaire à Kabila au cours de son offensive contre le régime de Mobutu en octobre 1996 (Nyankanzi 1998, 76; AP 13 oct. 1998).
De son côté, la rébellion congolaise, pour justifier son action militaire, accuse le président Kabila de népotisme, de despotisme, de corruption, de mauvaise gouvernance et d’avoir attisé la haine entre les différentes ethnies du pays (Le Monde 5 août 1998, 4; AP 27 sept. 1998; Africa Confidential 28 août 1998, 4-6). Dans un communiqué radiodiffusé à Goma le 3 août 1998, le commandant du 10e bataillon des FAC rejetait l’autorité du président Kabila et exigeait son départ (Le Monde 5 août 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 2). Les 10e et 12e brigades qui étaient présentes à Goma et à Bukavu s’étaient déjà ralliées aux rebelles au début de la rébellion (Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 16).
Dans une lettre du 4 septembre 1998 adressée au secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), sous le titre de « Mémorandum des forces de l’opposition démocratique de la RDC », Etienne Tshisekedi wa Mulumba, chef des forces de l’opposition démocratique et président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), estime quant à lui que les causes de la guerre civile qui a débuté le 2 août 1998 sont essentiellement internes, c’est-à-dire : « absence de démocratie et de l’état de droit, violation des droits de l’homme et des libertés fondamentales, gestion chaotique et opaque des affaires de l’État, corruption, népotisme, incompétence notoire des principaux responsables du pays, etc. » (Congonline 28 sept. 1998, 1-7).
Hormis les deux Kivu, la nouvelle rébellion congolaise, après moins de trois mois de guerre, avait pris pied au Katanga, dans le Maniema et dans la province Orientale (Jeune Afrique 22-28 sept. 1998b, 11; AFP 15 oct. 1998; Reuter 16 oct. 1998).
3.2 Les protagonistes
3.2.1 Les forces pro-Kabila
Les FAC étaient officiellement estimées à 140 000 hommes avant le début de la rébellion (Le Soir 28 août 1998; Reuter 16 oct. 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 2). Toutefois, le nombre des troupes qui étaient restées loyales au président Kabila n’était pas clairement établi, puisqu’au moins deux brigades (10e et 12e) s’étaient ralliées à la rébellion (Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 16, voir aussi Le Monde 5 août 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 2). Le président de la RDC a également annoncé la formation d’une milice armée d’autodéfense composée de 25 000 jeunes (Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 1; Reuter 16 sept. 1998). Certains anciens généraux ayant servi sous le régime de Mobutu lui ont également offert leurs services dès le début du conflit (Jeune Afrique Économie 14 sept.-4 oct. 1998, 22; Reuter 15 sept. 1998).
En plus des FAC, le régime de Kabila bénéficierait du soutien de nombreuses milices armées présentes dans la région des Grands Lacs africains (Africa Confidential 28 août 1998, 6; Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13223-13225; Reuter 20 oct. 1998a). Les principales étaient des Maï-Maï, des Wangilima et les membres du Conseil de résistance pour la libération nationale (Africa Confidential 28 août 1998, 6; Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13223-25). Appuyées solidement par les membres des ethnies Nandé, Hundé, Bashi et Bembé du Nord et du Sud-Kivu, elles sont toutes opposées à la présence des Tutsis dans cette région (ibid.). Les Forces pour la défense de la démocratie (FDD), mouvement hutu burundais en rébellion armée contre le régime en place au Burundi, ont également fourni leur soutien à Kabila (Le Soir 16 sept. 1998; Reuter 20 oct. 1998a; International Crisis Group 21 oct. 1998, 2). Les miliciens hutus Interahamwe et les anciennes Forces armées rwandaises (ex-FAR) se battent également aux côtés des forces pro-Kabila (ibid.; Reuter 24 sept. 1998; AFP 26 sept. 1998; International Crisis Group 21 oct. 1998, 2). Rappelons que les miliciens hutus Interahamwe et les ex-FAR sont connus comme étant les principaux responsables du génocide qui a eu lieu au Rwanda en 1994 (Reuter 24 sept. 1998; AFP 26 sept. 1998).
Dans son communiqué de presse du 25 septembre 1998, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est montré particulièrement préoccupé par les informations selon lesquelles « un nombre significatif » des demandeurs d’asile rwandais quittaient les camps situés dans les différents pays d’Afrique centrale pour rejoindre les combats en RDC (HCR 25 sept. 1998, 1-2; Nations Unies/OCHA/ IRIN-CEA 11 nov. 1998, 2; AFP 26 sept. 1998). Le journal Libération estime à 2 000 le nombre de ceux qui ont été recrutés par Kabila dans les camps au nord de Brazzaville (30 sept. 1998).
3.2.2 Les forces rebelles
Sur le plan militaire, les « Forces de la liberté », branche armée de la rébellion congolaise (AFP 15 oct. 1998), sont principalement constituées de Banyamulenge et d’éléments mécontents des FAC (AP 24 sept. 1998; International Crisis Group 21 oct. 1998, 3-5). Les 10e et 12e brigades des FAC présentes dans le Nord et le Sud-Kivu ont été les premières à se rallier à la rébellion (Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 16; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 2). Le 4 août 1998, deux jours après le début de la guerre, des milliers de membres des 20 000 à 30 000 membres des ex-Forces armées zaïroises (ex-FAZ) qui se trouvaient à la base militaire de Kitona sur la côte sud-ouest du pays se sont à leur tour joints à la rébellion (Africa Confidential 28 août 1998, 5; New African oct. 1998a, 11). En effet, un commando rebelle a détourné un avion sur l’aéroport de Goma en direction de cette base afin de rallier à sa cause les militaires qui y suivaient des séances de « rééducation » (Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13222; Info-Congo/ Kinshasa 31 août 1998, 2; Africa Confidential 28 août 1998, 5). L’ensemble des forces rebelles était estimé au début de la guerre entre 50 000 et 60 000 membres, selon certaines sources (Le Soir 28 août 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 3; Reuter 16 oct. 1998).
En outre, la rébellion congolaise s’est dotée le 16 août 1998 d’un organe politique, appelé le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) (Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13223; AFP 31 août 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 4). Le profil de certaines personnalités qui assurent la direction politique du RCD a été dressé, à titre indicatif, à l’aide des renseignements puisés dans diverses sources d’information.
Ernest Wamba dia Wamba, président du RCD (Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18; New African oct. 1998a, 13), est originaire de la province du Bas-Congo (ibid.; Info-Congo/ Kinshasa 31 août 1998, 6) et un ancien professeur de l’Université de Dar es-Salam, en Tanzanie (ibid.; Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 6). Jacques Depelchin, secrétaire exécutif du RCD (ibid.) est quant à lui un ancien professeur de l’Université protestante de Kinshasa (ibid.).
Le RCD comprend également plusieurs anciens dignitaires du régime de Mobutu : Lunda Bululu, originaire du Katanga (ibid.; New African oct. 1998a, 13; Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18) et premier ministre de 1990 à 1991 (ibid.; Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 6), Alexis Thambwe Mwamba, originaire de Maniema (Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 6; Africa Confidential 28 août 1998, 5) et ancien ministre des Transports (ibid.; International Crisis Group 21 oct. 1998, 5-7), ainsi que Tryphon Kin-Kiey, ancien correspondant Reuter et ministre de l’Information en 1994 (Africa Confidential 28 août 1998, 5).
Le RCD comprend en outre trois Tutsis de la région du Kivu qui ont occupé des charges importantes dans le gouvernement de Kabila avant la rébellion : Déogratias Bugera, Bizima Karaha et Moïse Nyarugabo (International Crisis Group 21 oct. 1998, 6). Bugera, membre-fondateur et ancien secrétarire général de l’AFDL aux côtés de Kabila (ibid.; Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18) était ministre d’État à la Présidence (Africa Confidential 28 août 1998, 5; International Crisis Group 21 oct. 1998, 6). Karaha, lui aussi ancien membre de l’AFDL, était ministre des Affaires étrangères (Africa Confidential 28 août 1998, 5; Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18), et Nyarugabo, autre ancien membre de l’AFDL, était secrétaire particulier du président Kabila (Africa Confidential 28 août 1998, 5; International Crisis Group 21 oct. 1998, 6), et selon une source, son conseiller politique (Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 6).
Deux autres anciens membres de l’ADFL au sein du RCD, qui étaient aussi de hauts fonctionnaires dans le gouvernement de Kabila, sont Kalala Shambuyi, originaire du Kasaï (Africa Confidential 28 août 1998, 5), et Joseph Mudumbi du Sud-Kivu (Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 7).
D’autres dirigeants en vue du RCD que mentionnent les sources sont Arthur Zahidi Ngoma, originaire de Maniema, sancien fonctionnaire de l’UNESCO et président-fondateur du parti d’opposition « les Forces du futur » (Africa Confidential 28 août 1998, 5; Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 6) et Émile Ilunga qui est un ancien chef des « gendarmes katangais » (Africa Confidential 28 août 1998, 5; Jeune Afrique 1er-7 sept. 1998, 17-18; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 7).
3.3 Rôle d’anciens dignitaires et militaires sous Mobutu dans le conflit actuel
Les sources consultées ne fournissent que peu d’information sur le rôle et la position des anciens dignitaires et militaires sous le régime de Mobutu dans le conflit qui a commencé le 2 août 1998. Outre les anciens ministres identifiés dans la section précédente comme membres officiels de la direction politique du RCD, la plupart des anciens dignitaires du régime de Mobutu sont restés plutôt discrets depuis le début du conflit.
Selon Africa Confidential, l’ancien premier ministre Kengo wa Dondo et les généraux Kpama Baramoto Kata et Nzimbi Ngbale Kongo wa Bassa se sont rendus à Kigali, ce qui laisse croire qu’ils se sont rangés du côté des rebelles (28 août 1998, 5). Les deux généraux Kata et Kongo wa Bassa auraient persuadé des membres des ex-FAZ en [traduction] « rééducation » sur la base de Kitona de rallier la rébellion (ibid.). Dans son numéro du 11 septembre 1998, la même source d’information affirme également que les membres de la Division spéciale présidentielle (DSP) de Mobutu ont joué un rôle déterminant dans la prise de la ville de Kalemie par les rebelles (ibid. 11 sept. 1998, 4).
Cependant, plusieurs autres anciens généraux des ex-FAZ se sont ralliés aux forces du président Kabila dès le début du conflit (Jeune Afrique Économie 14 sept.-4 oct. 1998, 22; Reuter 15 sept. 1998). Le responsable des opérations militaires à la mi-septembre 1998, le général Kalume, est de ceux-là (Jeune Afrique Économie 14 sept.-4 oct. 1998, 22). Selon Reuter, trois autres généraux membres des ex-FAZ, à savoir Mulimbi Mabilo, Bekazwa Bakundulo et Ngwala Panzu, dirigaient à la mi-septembre 1998 les combats contre la rébellion dans la province du Katanga (15 sept. 1998). Le général Eluki Monga Ahundu, ex-chef d’état-major des ex-FAZ exhortait en août 1998 ses anciens soldats à soutenir le gouvernement de Kinshasa dans la guerre menée contre les rebelles dans l’Est du pays (Africa No. 1 8 août 1998).
Par contre, plusieurs membres des ex-FAZ auraient, de leur côté, subi les contrecoups de cette guerre (ASADHO 9 sept. 1998,2). En effet, un communiqué de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) du 9 septembre 1998 fait état de plus de 500 soldats membres des ex-FAZ qui ont été arrêtés à Kinshasa par les autorités gouvernementales (ibid.). Certains d’entre eux ont été portés disparus, ajoute le même communiqué (ibid.). Selon Info-Congo/Kinshasa (voir la section « À propos de certaines sources »), un témoin oculaire aurait assisté à l’exécution sommaire de 30 soldats membres des ex-FAZ (31 août 1998, 7). Accusés d’être de connivence avec les rebelles, ces anciens militaires auraient été arrêtés sur la base de simples suspicions (ibid.).
4. LES INTERVENTIONS EXTÉRIEURES
Ce qui paraissait au départ comme une simple mutinerie s’est vite transformé en conflit régional avec l’intervention directe du Rwanda, de l’Ouganda, de l’Angola, de la Namibie, du Zimbabwe et du Tchad (Xinhua 8 oct. 1998; Le Soir 28 août 1998; AP 22 sept. 1998; International Crisis Group 21 oct. 1998, 1-10; Mail&Guardian 29 juill. 1998). Dans les pages qui suivent, on tentera de déterminer les soutiens dont bénéficie chacun des protagonistes ainsi que les motivations qui ont poussé les pays en cause à s’impliquer dans le conflit actuel en RDC.
4.1 Interventions en faveur du régime de Kabila
Le 13 août 1998, soit deux semaines après le début des combats, toutes les villes de la côte sud-ouest, à savoir Muamba, Banana, Boma et Matadi, étaient déjà tombées aux mains des rebelles, qui s’étaient également emparés du barrage d’Inga qui alimente entre autres la ville de Kinshasa (Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13222; AFP 31 août 1998; New African oct. 1998a, 11).
Comme le rapportent certaines sources, des analystes croient que sans l’intervention de l’Angola, du Zimbabwe et de la Namibie, Kinshasa serait tombée aux mains des rebelles (Xinhua 8 oct. 1998; Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13222; New African oct. 1998b, 14-15). Ces trois pays qui, comme la RDC, sont membres de la Communauté de développement des pays d’Afrique australe (SADC) ont officiellement reconnu leur soutien militaire à Kabila (AFP 29 sept. 1998a; Libération 30 sept. 1998; International Crisis Group 21 oct. 1998, 1-10). Ces trois pays ont justifié leur intervention par le fait qu’un des pays membres de la SADC avait fait l’objet d’une agression extérieure du Rwanda et de l’Ouganda, pays qui n’appartiennent pas à la SADC (Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13222; AFP 20 oct. 1998).
Cependant, certains observateurs avancent, pour chacun de ces pays, des raisons différentes qui auraient motivé leur intervention respective. Pour l’Angola, l’objectif principal était d’empêcher les forces de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA) de Jonas Savimbi, principale opposition armée au régime en place à Luanda, d’utiliser le territoire congolais comme base arrière (Reuter 3 oct. 1998; Jeune Afrique 22-28 sept. 1998a, 13; International Crisis Group 21 oct. 1998, 10-11). Le Zimbabwe et la Namibie ont des intérêts économiques à défendre, à préserver et à promouvoir en RDC (AFP 7 oct. 1998; International Crisis Group oct. 1998, 8-9; Reuter 3 oct. 1998). En outre, l’intervention du président Robert Mugabe du Zimbabwe est liée à « des préoccupations de prestige personnel » (ibid.).
D’autres pays comme le Tchad et le Soudan se sont ensuite joints à la coalition pro-Kabila (AFP 29 sept. 1998a; Libération 30 sept. 1998; AP 22 sept. 1998; Reuter 3 oct. 1998; ibid. 24 sept. 1998). Le Tchad a admis avoir envoyé des militaires en RDC pour appuyer Kabila (AFP 29 sept. 1998a; Libération 30 sept. 1998; Reuter 3 oct. 1998). Plusieurs sources font également mention de l’appui du Soudan au régime de Kabila dans la guerre contre la rébellion (AP 22 sept. 1998; Reuter 3 oct. 1998; ibid. 24 sept. 1998; International Group Crisis 21 oct. 1998, 6).
4.2 Interventions en faveur de la rébellion congolaise
Le gouvernement ougandais reconnaît avoir dépêché des militaires dans l’est de la RDC, mais affirme avoir agi ainsi au nom de sa propre sécurité, c’est-à-dire pour se protéger de l’infiltration des rebelles ougandais qui sont basés dans l’est de l’ex-Zaïre (Reuter 3 oct. 1998; Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13223; International Crisis Group 21 oct. 1998, 5-6). Il nie cependant l’engagement de son armée dans le conflit congolais (ibid.). Le Rwanda, après avoir catégoriquement nié son intervention en RDC (Jeune Afrique 22-28 sept. 1998a, 13; Reuter 3 oct. 1998; AP 13 oct. 1998), a reconnu, trois mois après le début du conflit, sa présence militaire en RDC pour assurer la sécurité de son territoire (AFP 6 nov. 1998; AP 6 nov. 1998). En effet, des témoins oculaires avaient déjà confirmé la présence de militaires rwandais dans les rangs des rebelles lors de la prise de la ville de Kindu par ces derniers (AP 13 oct. 1998; Reuter 14 oct. 1998; AFP 14 oct. 1998).
Le Rwanda et l’Ouganda partagent en effet les mêmes préoccupations de sécurité face à leurs frontières respectives (Jeune Afrique 22-28 sept. 1998a, 13; Reuter 3 oct. 1998). Pour les autorités rwandaises, les miliciens hutus Interahamwe et les membres des ex-FAR continuent de mener, à partir de la région de Kivu, des attaques meurtrières à l’intérieur du Rwanda (Le Soir 16 sept. 1998; Reuter 24 sept. 1998). L’Ouganda accuse de son côté la rébellion qui lutte contre le régime de Yoweri Museveni à Kampala de faire, à partir de la RDC, des incursions meurtrières dans l’ouest du pays (Africa Research Bulletin 1er-31 août 1998, 13223; International Crisis Group 21 oct. 1998, 5-6).
La Belgique a affirmé que le Burundi a également envoyé des militaires dans la région d’Uvira au Sud-Kivu pour porter main forte aux forces rebelles qui luttent contre le régime de Kabila (Le Soir 16 sept. 1998, 2). Le colonel Songolo, ancien commandant au Katanga, qui a fait défection en rejoignant la rébellion, a de son côté affirmé que Kabila s’est attiré le soutien de membres de la milice hutue du Burundi qui lutte contre le régime en place à Bujumbura (Reuter 20 oct. 1998a).
5. LES CONSÉQUENCES DU CONFLIT SUR CERTAINS GROUPES
La population civile congolaise a subi les effets négatifs de la guerre qui a éclaté le 2 août 1998. Des sources d’information font état, entre autres, de milliers de morts parmi la population civile lors des bombardements par des avions angolais au cours de leur intervention sur le front sud-ouest (Africa Confidential 11 sept. 1998, 4; ASADHO 9 sept. 1998, 2). Plus de 5 millions d’habitants de Kinshasa ont été privés de courant électrique et d’eau potable durant plusieurs semaines à la suite de la prise du barrage d’Inga par la rébellion (Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 7; ASADHO 9 sept. 1998, 2; La Voix du CDH 27 août 1998, 12).
Dans l’est et le sud du pays, la guerre a provoqué des déplacements importants des populations. Selon un communiqué du HCR, à la mi-octobre, plus de 11 000 réfugiés congolais étaient déjà arrivés en Tanzanie et plus de 6 000 au Burundi (13 oct. 1998). Toutes ces personnes venaient de la ville de Kalemie dans la province du Katanga, selon le communiqué. Des sources concordantes signalent que plusieurs personnes ont été tuées par des militaires rebelles, dont certaines pour avoir refusé d’adhérer à leur cause (CADDHOM 5 oct. 1998, 1; La Voix du CDH 27 août 1998, 12).
Il est question dans les prochaines sous-sections des personnes ou des groupes de personnes qui, compte tenu de leur appartenance ethnique, de leur conviction politique ou des fonctions qu’elles exercent, ont subi de façon ciblée des mauvais traitements de la part des protagonistes du conflit.
5.1 Groupes ethniques
5.1.1 Les membres de l’ethnie tutsie
Dès le début du conflit, les Rwandais et les Banyamulenge ont été désignés par les autorités congolaises comme les « agresseurs » (Le Monde 26 août 1998, 4). Selon certaines sources, cela explique qu’on ait assisté à « une chasse aux Tutsis » organisée par les autorités congolaises à Kinshasa (ibid.; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 3). Plusieurs centaines de membres de l’ethnie tutsie, des personnes d’origine rwandaise ou mariées avec elles ainsi que des sympathisants à la cause rebelle ont été arrêtés et détenus à Kinshasa (AI 7 août 1998, 1-3; US Newswire 7 août 1998).
Dans son communiqué de presse du 9 septembre 1998, l’ASADHO fait état de « plusieurs personnes d’origine tutsie [ ] arrêtées et détenues arbitrairement au camp Kokolo, Tshatshi et dans les différents cachots des services de renseignements [ ] et au cachot de Kin-Mazière à Kinshasa Gombe » (2). Sakombi Inongo, alors conseiller en communication du président Kabila a proféré les menaces suivantes qui auraient été rapportées dans le numéro du 24 août 1998 de Soft International : « « Aux Tutsis [ ] j’annonce que les temps de la perdition, de l’expiation, de l’exil sans fin, des grands malheurs et des plus grands tourments sont venus » » (ibid.). Selon d’autres sources d’information, un nombre indéterminé de membres de l’ethnie tutsie détenus à Kinshasa ont été sommairement exécutés (HRW 18 août 1998; PANA 17 sept. 1998; US Newswire 7 août 1998).
Le Département d’État des États-Unis a signalé son inquiétude face aux cas d’arrestations massives et de mauvais traitements des Congolais d’origine tutsie par le gouvernement de Kabila (M2 Presswire 10 août 1998). Même son de cloche chez les diplomates accrédités en RDC qui voulaient savoir le nombre de lieux de détention et y avoir accès (AFP 13 août 1998).
Des sources d’information concordantes signalent également que les autorités de la RDC ont eu recours aux médias officiels pour attiser la haine contre les membres de l’ethnie tutsie (HRW 13 août 1998, 1-2; AI 14 août 1998, 1-3). C’est ainsi qu’à Bunia, ville située dans l’est du pays, on a, sur les ondes d’une radio officielle, incité la population à utiliser tout ce dont ils disposaient, de la machette au fil de fer barbelé, pour tuer les Tutsis rwandais (AFP 14 août 1998; HRW 13 août 1998; BBC 13 août 1998).
Selon le numéro du 27 août 1998 de La Voix du CDH, quelque 300 Tutsis installés dans la ville de Lubumbashi au Katanga avaient été interpellés par les autorités locales et étaient détenus dans un couvent de religieuses de la congrégation des Backita (10). La Direction des recherches n’a pu obtenir des renseignements supplémentaires à ce sujet au moment de rédiger le présent exposé. La source ajoute que plusieurs Banyamulenge de Kalémie, dont Sekimonio, responsable de la brasserie-limonaderie Bralima — et sa famille, ont été exécuté par les FAC avec tous les membres de sa famille (ibid., 12). Le Réseau intégré d’information régionale pour l’Afrique Centrale et de l’Est (IRIN-CEA) du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies estimait à la mi-octobre qu’entre 8 000 et 10 000 Banyamulenge originaires des environs de Vyura (province de Katanga) s’étaient déplacés ou se déplaçaient vers Kalemie et Uvira (Nations Unies/OCHA/IRIN-CEA 13 oct. 1998, 1). Environ 250 d’entre eux ont été tués à Vyura ou sur la route de Kalemie (ibid.).
À Kisangani dans la province Orientale, une association chrétienne de défense des droits de l’homme, appelée Groupe Justice et Libération, fait état dans son rapport du 18 septembre 1998, intitulé La guerre du Congo à Kisangani et les violations des droits de l’homme du 2 août au 17 septembre 1998, de plusieurs cas d’exécutions sommaires, de disparitions de Tutsis et autres ressortissants rwandais considérés comme complices des insurgés (6-7).
Selon Reuter, cependant, les autorités de Kinshasa tentaient, à la mi-septembre, de trouver un pays qui serait prêt à accueillir les membres de l’ethnie tutsie qui étaient détenus dans les différentes casernes militaires à Kinshasa, dans le but affiché de [traduction] « les protéger contre les représailles de la population » (21 sept. 1998).
5.1.2 Les personnes originaires du Katanga
L’information sur la situation dans les zones tenues par les rebelles est difficile à obtenir d’autant plus que plusieurs organisations internationales et des militants des droits de la personne ont été obligés de quitter la région dès le début de la guerre (Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 2; HRW 23 oct. 1998, 1-7). Les rebelles congolais ont également confisqué dans les zones qu’ils tiennent, tous les moyens de communication, les réserves de nourriture et de médicaments et autres produits appartenant à l’UNICEF et au Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) (Reuter 20 oct. 1998b; Nations Unies/DPI 20 août 1998).
Des sources d’information précisent que sur l’axe Uvira-Bukavu-Goma, des Congolais, et particulièrement des Katangais qui n’ont pas voulu coopérer avec la rébellion ou en guise de représailles à la détention de Tutsis à Kinshasa, ont été arrêtés et amenés de force au Rwanda (La Voix du CDH 27 août 1998, 13; ASADHO 9 sept. 1998, 2; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 3). La Voix du CDH établit le bilan provisoire de ces actes à 356 morts entre le 2 et le 8 août 1998 (27 août 1998, 13). En outre, de 40 à 50 officiers originaires du Katanga ont été sommairement exécutés par les forces rebelles à Kavumu à la même époque (ibid.; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 3).
Dans la province Orientale, les personnes originaires de la province de Katanga, qui avaient fui la ville de Kisangani avant l’arrivée des rebelles, vivent actuellement en cachette dans des conditions difficiles, à cause des propos haineux diffusés à la radio contre eux par un certain Wale Sombo Bolene, selon le Groupe Justice et Libération (18 sept. 1998, 9). La Direction des recherches n’a pu obtenir de renseignements additionnels au sujet de Wale Sombo Bolene parmi les sources consultées.
5.2 Les journalistes
Accusés « d’avoir monté un comité d’accueil des rebelles à Kinshasa, d’avoir constitué un foyer de subversion actif et dynamique, de se réjouir à chaque avancée des rebelles et enfin d’être en intelligence avec l’ennemi », Semy Dieyi, César Lokate Itoko, Ekofo Isawoso, Prontom Binois, Martin Mazambe et Désiré Kanyama, tous journalistes à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), ont été arrêtés le 8 septembre 1998 et détenus pendant trois jours à l’Inspection provinciale de la police de Kinshasa avant d’être libérés (Droits de l’homme Hebdo 21-28 sept. 1998, 2). Selon la même source d’information, César Lokate Itoko, Ekofo Isawoso, Prontom Binois, auxquels s’ajoute Bertrain Etenda Bafenda, ont été repris le 17 septembre 1998 avant d’être écroués dans un cachot de la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP) (ibid.). D’autres sources d’information font état de sept journalistes de la Voix du peuple, radio officielle congolaise, arrêtés et détenus pour la deuxième fois les 18 et 19 septembre 1998 par les services militaires pour avoir constitué un comité de soutien aux rebelles et d’être d’intelligence avec l’ennemi (Nations Unies/OCHA/ IRIN-CEA 30 sept. 1998; AFP 29 sept. 1998b). Six des sept journalistes ont cependant été libérés [traduction] « sur l’ordre personnel » du président Kabila (ibid.).
Le rédacteur en chef du journal Umoja, Raymond Luaula, quant à lui, a été enlevé le 23 septembre 1998 par quatre agents des services spéciaux de l’Agence nationale des renseignements (ANR), puis a été libéré par la suite (Droits de l’homme Hebdo 21-28 sept. 1998, 3). Il était reproché à Raymond Luaula « d’avoir semé la panique au sein de la population de Kinshasa » en publiant un article intitulé « Bukavu n’a pas jamais été bombardée », qui démentait une information diffusée par le gouvernement selon laquelle cette ville, tenue par les rebelles, avait été bombardée par les forces progouvernementales (ibid.).
Awazi Kharomon, Lubamba Lukoto et B.B. Ediya, tous journalistes au quotidien Le Soft, ont été arrêtés le 5 novembre 1998, leur équipement confisqué et les bureaux du journal fermés par les forces de sécurité (RSF 6 nov. 1998, 1). Accusés d’avoir publié des propos mensongers concernant des entretiens tenus entre le président Kabila et des représentants officiels des États-Unis sur la situation actuelle dans le pays, ils ont été détenus au bureau du Conseil national de sécurité à Kinshasa (ibid.). Jean-Marie Nkanku, journaliste à l’hebdomadaire L’Alerte a été arrêté le 30 octobre 1998 par la police pour avoir publié une photo du ministre de l’Intérieur Gaëtan Kakudji en compagnie d’un des chefs rebelles Z’ahidi Ngoma (ibid.; La Référence Plus 30 oct. 1998, 1). Selon Reporters sans frontières, il serait détenu par la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP) (11 nov. 1998). Deux journalistes de La Flamme du Congo,à savoir Gustave Kalenga et Kabago Mbaya, ont été arrêtés le 29 octobre 1998 par des militaires en civil relativement à un article paru dans un récent numéro du journal sur des allégations de pots-de-vin impliquant le chef de cabinet du président Kabila (CPJ 6 nov. 1998; RSF 6 nov. 1998, 1). Beya Mukoto, journaliste à l’hebdomadaire Destinée, publié à Kananga (province du Kasaï), quant à lui, a été arrêté le même jour à Kananga. Une semaine plus tard, il était toujours détenu par la police pour avoir traduit et publié un article qui avait déjà paru dans Le Potentiel et qui était défavorable au gouverneur de la province du Kasaï (RSF 6 nov. 1998, 1).
Plusieurs journalistes étrangers ont également été arrêtés et détenus par la police congolaise durant le mois d’août 1998 (RSF 28 août 1998, 1; SAPA 25 août 1998; Xinhua 24 août 1998). Il s’agit notamment de Lara Santoro, journaliste italienne travaillant pour The Christian Science Monitor et de Hugh Neville, correspondant de l’AFP, qui, accusés d’espionnage, ont été arrêtés le 20 août 1998 par les autorités congolaises au poste frontalier de Kasumbalesa (RDC-Zambie) et détenus plusieurs jours avant d’être expulsés (Xinhua 24 août 1998; RSF 28 août 1998). Au nombre des journalistes étrangers qui ont été interpellés se trouvent également des correspondants de World Television News (WTN) et de Reuter (SAPA 25 août 1998; RSF 28 août 1998). Les journalistes de WTN — il s’agit, selon Reporters sans frontières, de l’Australien Mike Huggins, de l’Allemand Michael Pohl et du Congolais Jonathan Kolionio — ont été arrêtés le 23 août 1998 par la police alors qu’ils filmaient dans les rues de Kinshasa; ils ont été relâchés le 25 août 1998 (ibid.). Le 24 août 1998, les correspondants de Reuter Roger Koy et Sipo Maseko ont été détenus à Kinshasa pendant plusieurs heures sur l’ordre du ministre de l’Information (ibid.).
Accusé d’être un espion français, Jean Hatzfel, envoyé spécial du journal français Libération, a été, le 7 août 1998, « violemment pris à partie par deux soldats [congolais] [ ] jeté à terre à plusieurs reprises, passé à tabac et menacé d’exécution sommaire avant d’être emmené dans une caserne » (Libération 8 sept. 1998). Il a cependant été relâché le même jour sur l’ordre du ministre de l’Information (ibid.).
5.3 Les opposants politiques
Comme il a été mentionné ci-dessus (voir la section 2), le président Kabila a décidé, après son arrivée au pouvoir, d’interdire les activités des autres partis politiques, celles de l’AFDL exceptées (Country Reports 1997 1998, 67-68; La Voix du CDH 27 août 1998, 6). Cette interdiction était toujours en vigueur en octobre 1998 (Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 5; Mwene Kabyana 14 oct. 1998; Tchibeya 9 oct. 1998; Ngefa 8 oct. 1998). Une autre décision du président Kabila a été d’arrêter Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l’UDPS, qui a été assigné à résidence dans son village natal en février 1998 (AFP 1er juin 1998). Il n’a pu retourner à Kinshasa qu’au début juillet 1998, soit après quatre mois d’assignation à résidence (AFP 19 juill. 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 1).
Cependant, même si les sources consultées ne fournissent qu’une information sommaire sur la situation des membres des partis politiques depuis l’éclatement de la guerre, des sources orales ont signalé qu’aucun membre de parti politique n’a été maltraité, arrêté ou détenu ni par les autorités de Kinshasa ni par les forces rebelles, du seul fait d’appartenir à un parti politique donné (Mwene Kabyana 14 oct. 1998; Tchibeya 9 oct. 1998; Ngefa 8 oct. 1998).
Quant aux positions de partis politiques relativement à la guerre qui a débuté le 2 août 1998, le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, s’est prononcé pour une ouverture des négociations entre les protagonistes et toutes les forces d’opposition démocratiques (Jeune Afrique 29 sept.-5 oct. 1998, 9; Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 6). Les autorités, quant à elles, ont confisqué le passeport du président de l’UDPS, Tshisekedi (AP 30 oct. 1998; Reuter 26 oct. 1998; La Référence Plus 26 oct. 1998), l’empêchant de répondre à l’invitation que lui avait faite le Parlement européen de se rendre en Europe le 26 octobre 1998 (AP 30 oct. 1998; Le Soir 27 oct. 1998).
Dans un communiqué du 18 septembre 1998, Damien Simbi Musema, secrétaire général du Parti démocrate social chrétien (PDSC), a appelé de son côté « à une concertation de toutes les forces du changement « afin de susciter une plus grande cohésion nationale, de trouver une solution au problème de la guerre, à la gestion concertée de la transition ainsi qu’à la reconstruction du pays » » (Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 6).
5.4 Les défenseurs des droits de la personne
Dans les zones contrôlées par les forces rebelles, « les associations de défense des droits de l’homme travaillent à guichet fermé par crainte de représailles éventuelles de la part des nouveaux occupants » (Droits de l’homme Hebdo 28 sept.-3 oct. 1998, 5). Dans un mémorandum du 23 octobre 1998, Human Rights Watch (HRW) a établi la liste de plusieurs militants des droits de la personne qui ont été contraints à s’exiler après avoir été menacés de mort par des militaires rebelles parce qu’ils continuaient à renseigner le reste de la population sur la situation dans les zones occupées par ces derniers (23 oct. 1998, 1-4). Même les organisations humanitaires ont été obligées de quitter les zones tenues par les rebelles qui ont confisqué tout leur matériel, incluant l’équipement de communication dont elles disposaient pour mener leurs activités (Reuter 20 oct. 1998b).
Par contre, à Kisangani, Groupe Justice et Libération écrit dans son rapport sur les violations des droits de la personne commises par les protagonistes entre le 2 août et 17 septembre 1998, que « sur le plan des activités des associations des droits de l’homme, personne n’a été directement inquiété ni par les forces gouvernementales ni par les forces insurgées » (18 sept. 1998, 5). D’ailleurs, selon le président de la Voix des sans voix pour la défense des droits de l’homme (VSV), le travail des militants des droits de la personne est de plus en plus compliqué à Kinshasa, compte tenu de la situation inhérente à la guerre (9 oct. 1998). Cependant, l’organisation n’était au courant d’aucune arrestation ou intimidation de militants des droits de la personne par les autorités (ibid.).
5.5 Autres groupes
5.5.1 Les enfants
D’après Human Rights Watch, les autorités de la RDC font appel à des jeunes, âgés entre 12 et 20 ans, pour qu’ils se joignent aux FAC qui sont aux prises avec la rébellion dans ce pays (AFP 12 août 1998; Info-Congo/Kinshasa 31 août 1998, 7). Au début septembre, beaucoup d’enfants continuaient de servir comme soldats, aussi bien au sein des forces gouvernementales que du côté des rebelles, et étaient en train d’être mobilisés dans le cadre du conflit (ibid.; ASADHO 9 sept. 1998, 3).
Dans un rapport portant sur les violations des droits de la personne perpétrées par les deux protagonistes entre le 2 août et le 17 septembre 1998, le Groupe Justice et Libération indique qu’à Kisangani, les forces progouvernementales « ont enrôlé, à coup de propagande anti-rwandaise et de promesse d’une forte solde, beaucoup de jeunes, parmi lesquels des enfants de moins de 15 ans » (18 sept. 1998, 11). Le même rapport ajoute qu’il existe dans les rangs des forces insurgées des enfants de moins de 15 ans (ibid.). Selon les estimations des chefs militaires des forces rebelles, ils seraient environ 5 000 soldats enfants répartis entre les deux camps et servant dans le conflit actuel (AFP 8 oct. 1998; M2 Presswire 24 août 1998).
5.5.2 Les membres de la famille et proches collaborateurs des dirigeants rebelles ou des autorités gouvernementales
Dans son rapport du 5 octobre 1998, le Collectif d’actions pour le développement des droits de l’homme au Congo-Kinshasa(CADDHOM) fait état d’enlèvements, de disparitions et d’assassinats par les forces rebelles dans la province du Sud-Kivu et plus particulièrement à Bukavu (1). Le CADDHOM ajoute que les personnes ciblées sont « des Congolais d’origine Hutu, des étudiants, des leaders de la société civile, les religieux et des ex-officiels du régime de Kabila soupçonnés d’être en intelligence avec Kinshasa » (5 oct. 1998, 1-2). Jean-Charles Magabe, ancien gouverneur du Sud-Kivu, s’est réfugié quant à lui en Belgique parce qu’il a refusé de se soumettre à la volonté des rebelles (Libération 21 oct. 1998). Selon Human Rights Watch, dans le Sud-Kivu, les chefs traditionnels qui n’ont pas accepté de collaborer avec les rebelles vivent dans la clandestinité pour échapper à l’arrestation (HRW 23 oct. 1998, 3). La même source d’information donne comme exemple le cas des chefs Désiré Kabare de la localité de Kabare, de Pierre Ndadabaye de la localité de Walengu, et des rois Longangi et Kalenge respectivement de Kitutu et de Mwenga (ibid.).
Les membres de la famille de Lunda Bululu, actuellement coordinateur du RCD, ont été interpellés et détenus pendant des délais variables à l’Agence nationale des renseignements (ANR) à Lubumbashi (La Voix du CDH 27 août 1998, 10). La résidence de celui-ci, située dans le quartier Jamaïque de la commune de Kintambo, ainsi que celle de l’ancien premier ministre Kengo wa Dondo, soupçonné d’être de mèche avec les rebelles, ont été pillées par des militaires congolais (Droits de l’homme Hebdo 28 sept.- 3 oct. 1998, 3).
6. PERSPECTIVES
La situation qui règne actuellement en RDC rend difficile toute prédiction sur l’issue de la guerre et sur l’avenir du pays. En effet, après près de trois mois de guerre civile, le pays est soumis à deux différentes administrations. Les rebelles tiennent les deux provinces du Kivu, la province Orientale, le Maniema et une partie de la province de Katanga, laissant le reste du pays aux mains du gouvernement de Kabila (Jeune Afrique 22-28 sept. 1998b, 11; AFP 15 oct. 1998; Reuter 15 oct. 1998). Face à cette situation, plusieurs sources envisagent diverses possibilités qui sont présentées ci-dessous.
Le maintien actuel des rapports de force
En l’absence d’une solution pacifique du conflit ou d’une victoire militaire de l’un ou l’autre protagoniste, plusieurs sources d’information notent que le pays court le risque de démembrement (AFP 18 sept. 1998; ibid. 18 oct. 1998; Jeune Afrique 29 sept.-5 oct. 1998, 9; Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 4; International Crisis Group 21 oct. 1998, 15).
La victoire militaire de l’un ou l’autre protagoniste
Une victoire de l’un ou l’autre protagoniste risque de renforcer la méfiance entre les parties sans toutefois mettre fin à la menace de déstabilisation qui pèse sur toute la région. International Crisis Group écrit, entre autres, que la victoire militaire des forces progouvernementales conforterait « Kabila dans sa volonté de ne pas partager le pouvoir et l’encourage[rait] à devenir plus autoritaire » (21 oct. 1998, 14).
L’arrêt des hostilités et l’ouverture des négociations entre les parties en conflit
L’arrêt des combats entre les protagonistes et l’ouverture des négociations entre les différents acteurs, incluant l’opposition démocratique, paraît la meilleure possibilité pour l’avenir de la RDC (International Crisis Group 21 oct. 1998, 16). En effet, plusieurs acteurs sur la scène nationale privilégient la résolution pacifique du conflit par voie de négociations. Il s’agit entre autres des partis politiques comme l’UDPS (Jeune Afrique 29 sept.-5 oct. 1998, 9; Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 6), le PDSC (Info-Congo/Kinshasa 30 sept. 1998, 6), de la Conférence des évêques catholiques en RDC (CNN 7 nov. 1998) et des organisations de défense des droits de la personne comme l’ASADHO (ASADHO 8 nov. 1998). Sous les auspices de l’ONU et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ces négociations aboutiraient à la mise en place d’un gouvernement de transition d’union nationale en vue d’une organisation d’élections libres et démocratiques (ibid.; CNN 7 nov. 1998).
À PROPOS DE CERTAINES SOURCES
Droits de l’homme Hebdo (Kinshasa)
Droits de l’homme Hebdo est un feuillet hebdomadaire sur les droits de la personne en République démocratique du Congo (RDC). Fondé en 1998, il est réalisé par les organisations non gouvernementales congolaises des droits de la personne suivantes : la Voix des sans-voix pour la défense des droits de l’homme (VSV), la Ligue des droits de l’homme (LDH)/Kinshasa, les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits de l’homme (ANM)/Kisangani-province Orientale ainsi que l’Association des cadres pénitentiaires du Congo (ACPC)/Kinshasa.
Collectif d’actions pour le développement des droits de l’homme au Congo-Kinshasa (CADDHOM)
Fondé en 1991, le CADDHOM est une organisation indépendante de défense des droits de la personne dont le siège social se trouve dans la cité minière de Kamituga et son bureau de coordination à Bukavu, au Sud-Kivu. Le CADDHOM a en outre plusieurs bureaux de représentation dans différentes régions du pays. Il publie des rapports et communiqués de presse sur la situation des droits de la personne en RDC.
Groupe Justice et Libération(Kisangani)
Association chrétienne de défense des droits de la personne basée à Kisangani, dans la province Orientale. Fondée en 1990, elle a comme objectif le suivi et la surveillance des conditions des droits de la personne dans la province Orientale. Elle produit à cet effet des rapports annuels ou ponctuels.
Mwene Kabyana, Kadari
Congolais d’origine, Mwene Kabyana possède une maîtrise en sciences politiques de l’Université de Montréal et poursuit sa recherche sur ce sujet au doctorat à l’Université Laval à Québec. Depuis 1994, Mwene Kabyana travaille à la publication Info-Zaïre, devenue Info-Congo/Kinshasa, mensuel produit à Montréal par la Table de concertation des droits humains en RDC. Il est également le représentant de l’UDPS, parti politique important en RDC.
Ngefa, Guillaume
Président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme au Congo/Kinshasa (ASADHO), anciennement connue sous l’Association zaïroise de défense des droits de l’homme (AZADHO). L’Association a été créée en 1991 et publie un périodique sur les droits de la personne et un rapport annuel dans lesquels elle fait le point sur la situation des droits de la personne dans le pays. Frappée d’interdit en février 1998 par le régime de Kabila, l’ASADHO travaille dans la clandestinité et certains de ses dirigeants ont été contraints à l’exil, dont son président.
Tchibeya, Floribert
Président de la Voix des sans voix pour la défense des droits de l’homme (VSV), une des organisations de défense des droits de la personne basée à Kinshasa. Fondée en 1983, la VSV fait des investigations sur les sujets touchant les droits de la personne et vient en aide aux prisonniers en leur fournissant de l’aide juridique et médicale.
La Voix du Centre des droits de l’homme et du droit humanitaire (CDH) (Lubumbashi)
Cette organisation de défense des droits de la personne est établie à Lubumbashi, dans la province de Katanga. Fondée en 1993, La Voix du CDH publie des rapports mensuels sur les sujets touchant les droits de la personne dans la province.
RÉFÉRENCES
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Africa Confidential [Londres]. Vol. 39, no 17. 28 août 1998. « Congo-Kinshasa: Turning the Tables ».
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Agence France Presse (AFP). 19 juillet 1998. « Libération des opposants arrêtés chez Etienne Tshisekedi ». (NEXIS)
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