Jonas Tshiombela, coordonnateur national de la nouvelle société civile congolaise
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), l’une des plateformes de la société civile congolaise composée de 800 organisations membres, appelle l’Assemblée nationale, dans une déclaration faite lundi 15 juin 2020 à Kinshasa, à faire de sa priorité les réformes électorales et la dépolitisation avant la désignation des membres de la CENI.
La NSCC fustige le processus « clandestin » de désignation des animateurs de la CENI et le comportement des confessions religieuses, de la Présidente de l’Assemblée Nationale et de certains acteurs de la société civile avant les réformes électorales et la dépolitisation de la CENI.
« La Coordination nationale de la «Nouvelle Société Civile Congolaise», une des plateformes de la société civile congolaise composée de 800 organisations membres, a été surpris après analyse de la tentative opaque, cavalière, clandestine, clanique et précipitée avec la complicité de la Présidente de l’Assemblée Nationale de la désignation du Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) par les Responsables des Confessions religieuses d’une part et d’autres part le processus de la désignation des autres membres de la composante de la société civile. Constatant l’oubli volontaire par les confessions religieuses et d’autres acteurs de la société civile de toutes les recommandations des différentes missions d’observation dont celles de ces mêmes églises sur la nécessité de la réforme de la CENI et la législation électorale en vue d’améliorer la gouvernance électorale », déplore la NSCC dans sa déclaration.
La NSCC dit également constater l’indifférence de l’Assemblée nationale sur les différents projets des lois relatives à la réforme du système électoral en République démocratique du Congo sur sa table et se dit surprise par l’initiative « sélective et injuste » de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, d’inviter les confessions religieuses et une partie des organisations de la société civile à désigner les membres de la CENI avant la clôture de la session.
« Cette désignation contestée et ratée des membres de la CENI et son Président, étant non seulement clandestine, mais aussi serait entachée des soupçons honteux
des corruptions, faits dénoncés par certains participants à cette messe noire », alerte la NSCC.
Pour la NSCC la désignation des membres de la CENI ne doit pas avoir lieu avant la réforme et la dépolitisation de cette institution. Sur ce, elle invite le président de la République, Félix Tshisekedi, en sa qualité de Garant de bon fonctionnement des institutions du Pays, à mettre fin à cette confusion, en suspendant la démarche, à l’e croire, « cavalière » de l’Assemblée
Nationale pour préserver la paix sociale et le concorde national.
Et quant à l’Assemblée nationale, la NSCC l’invite à :
– Ouvrir le débat sur le rapport de la CENI;
– Diligenter l’audit de la gestion des dirigeants sortant de la CENI ;
– Faire sa priorité des réformes électorales et la dépolitisation de la CENI avant la désignation de ses animateurs.
Enfin, la NSCC appelle dans sa déclaration, la population congolaise à la mobilisation générale pour sauver le processus électoral.
Par Christine Tshibuyi