Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général du parti Ensemble pour la République répondant aux questions de Radio Okapi après nomination des secrétaires provinciaux du parti. 24/04/2021 à Kinshasa.
Le parti politique Ensemble pour la République estime que la proposition de loi relative à la nationalité congolaise conçue par Noël Tshiani et déposée à l’Assemblée nationale par le député Pitshou Nsingi Pululu, met à mal l’unité et la cohésion nationales.
C’est ce qu’indique le communiqué de ce parti politique signé par son secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge.
« Au regard de l’histoire du Congo, cette proposition de loi, rétrograde et inenvisageable partout ailleurs dans le monde démocratique au XXIè siècle, est totalement irresponsable. Elle met à mal l’unité et la cohésion nationales en créant différentes catégories de citoyens au sein d’une même Nation. Demain en RDC, pourraient donc coexister des congolais de première et de seconde zone. Ce serait le cas en particulier pour des enfants issus de couple dont l’un des parents est de nationalité étrangère et/ou né au sein de la diaspora et détenteurs d’une double nationalité », interpelle le communiqué.
Le parti de Moise Katumbi fait remarquer que cette proposition de loi est une insulte à l’endroit de tous les combattants de la liberté, les héros et les martyrs de la démocratie qui sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour arracher une alternance démocratique.
« Par conséquent, Ensemble pour la République s’oppose catégoriquement à cette proposition de loi qui voudrait légaliser une forme de ségrégationnisme identique à celle pratiquée sous les régimes Nazi et de l’apartheid au XXè siècle », fait remarquer le document.
Probable rupture irréversible au sein de l’Union sacréeEchange entre Félix Tshisekedi et Moise Katumbi le 7/11/2020.
« Toute éventuelle inscription au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale de ce texte consacrera la rupture définitive et irréversible au sein de l’Union sacrée entre les tenants de l’instrumentalisation de la nationalité et du repli identitaire aux fins de conservation du pouvoir et les véritables républicains qui aspirent à donner au peuple congolais la possibilité de désigner librement ses dirigeants parmi leurs compatriotes à la faveur d’élections crédibles, apaisées et inclusives », prévient le communiqué.
Pour Ensemble pour la République, il appartient aux Congolais et à eux seuls, « non à une poignée de politiciens jouant aux apprentis sorciers, de choisir librement celles et ceux qui auront la charge de conduire la Nation ».
Ce parti membre de l’Union sacrée pour la Nation « dénonce la volonté manifeste des instigateurs de cette proposition de loi d’exalter des sentiments de racisme et de haine dans le seul but de verrouiller l’accès aux plus hautes fonctions de la République (Présidence de la République, Présidence de l’Assemblée et du Sénat, Primature, hautes fonctions au sein des cours et tribunaux, plus hauts grades dans l’armée, la police et les services de renseignements ».
Ensemble pour la République appelle le peuple congolais à la plus grande vigilance :
« Aujourd’hui autant qu’hier, il lui appartient de veiller au respect de la constitution en rejetant toutes les initiatives qui viseraient à en dénaturer l’esprit et la lettre au risque de plonger le pays dans un nouveau cycle de violences et de crises aux conséquences aussi incalculables que funestes », conclut ce parti politique.
L’Assemblée nationale interpellée
Le député national Pitshou Nsingi Pululu, a déposé, jeudi 8 juillet 2021, à l’Assemblée nationale, la proposition de loi de Noël Tshiani [son auteur] relative à la nationalité congolaise.
Cette loi est pour l’irrévocabilité de la nationalité congolaise et restreint l’accès aux fonctions régaliennes comme « président de la république » exclusivement réservées pour les congolais de père et mère.
En revanche, le Fondateur du Forum pour la gouvernance démocratique réelle, Tshivuadi Mukwa Lukusa, estime que cette loi est une menace pour la paix et la stabilité en RDC, et risque de faire plonger le pays dans une crise comme celle vécue en Côte d’Ivoire entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
Pour cet analyste politique, « Cette proposition nous tire en arrière viole la constitution de notre pays dans ces dispositions relative à sa révision, c’est-à-dire l’article 220 qui dit formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou effet de réduire les droits de liberté de la personne ».
De son côté, cet élu de Kinshasa- Funa, Nsingi Pululu affirme ne pas avoir peur de déposer cette loi, car selon lui, la loi est une expression générale d’un peuple. «260 députés sont déjà pour » a-t-il souligné.
Avec RO